Ils profitaient de la musique suave et puissante, c’était le
chaos dans la chambre, le sol devint le mur, le mur devint le sol, les
meubles des participants et même les peluches étaient de mèche. Soudain, le
pire vint à surgir, papa et maman se tenaient dans l’encadrement de la porte,
désir et envie s’envolèrent et partirent immédiatement. Ma copine tenta de se
cacher, couchée sous une table dans un coin, je levai les yeux, je m’aperçus
que les leurs étaient rouge sang.
samedi 25 novembre 2017
Dans la poche
À Montmartre, la jeune Amélie, assise devant sa glace se
trouvait laide, tout en jalousant la beauté de la butte à travers ses carreaux
fêtes, n’osant même plus regarder son portrait photo qui avait le don de la
mettre dans un état de déprime puissant et corrosif. Elle choisit donc de se
faire un café, non par envie plutôt par dépit, et c’est quand elle arriva dans
sa cuisine qu’elle le vit. Cet homme debout, souriant et ténébreux à la fois,
lui posa une question qu’elle n’entendit pas tellement elle sentait son corps
entier battre la chamade. Ce n’est qu’une fois revenue sur la terre ferme
qu’elle entendit ceci « chère demoiselle, me feriez-vous l’honneur et la joie
de me donner votre accord ? Elle ne chercha même pas à savoir de quoi il
s’agissait, c’était dans la poche.
Le Camion Peine
Il y a trois cent quarante-huit
ans, six mois et dix-neuf jours que les parisiens s’éveillèrent au bruit de
l’énorme et insatiable « camion–peine », effectuant le même trajet
méticuleusement, passant en revue chaque fenêtre, chaque porche, chaque porte
d’entrée, à l’aide de son bras de cuivre coiffé d’une pupille lumineuse avide
de trouver et d’aspirer la moindre émotion de bonheur, de joie, de bien-être ou
même de tristesse qu’il pourrait croiser…
Faisant feu de tout bois le « camion-peine »
n’hésite pas à vider de sa consistance émotionnelle tout être vivant, chats,
pigeons, rats afin d’assurer qu’aucun être doué de vie ne puisse penser,
construire et réfléchir, tout cela dans le but d’éviter toute rébellion, tout
plan de survie et de sauvegarde. L’extraction est rapide, un grand flash précis
comme un laser, tuant dans l’œuf tout amorce d’espoir.
Les Mamans
Il y a trois cent quarante-huit ans, six mois et dix-neuf
jours que les parisiens s’éveillèrent au bruit, l’avancée des mamans. Au début
c’était un grand grondement et peu à peu du bruit, puis des cris, des chants.
Un groupe bien formé comme une armée chantait aussi très coloré. Ni uniforme,
ni d’unité : robe, jupe, châle, cheveux longs ou courts : toutes différentes.
Chacune autour cherchait à comprendre ce mouvement, ce chahut. On était au cœur
de Paris devant l’hôtel de ville. Alors le mouvement a stoppé, une maman s’est
avancée devant les grandes fenêtres du bâtiment. Elle dit « dans 348 ans et six
mois, vous verrez, nous n’accepterons plus ce harcèlement permanent. »
Souvenirs d'enfant
Bringuebalant au rythme de la
musique, il était dans un état mystique qui le replongeait dans ses souvenirs
d’enfant quand il flânait au milieu des pruniers, seul celui de gauche avait
des feuilles brillantes qui se balançaient sous l’effet du vent. Elles
scintillaient de milles feux face au soleil couchant. Il grimpait comme un
cabri d’arbres en arbres, il voulait encore une fois les impressionner.
Il règne une atmosphère particulière
Il règne une atmosphère
particulière dans ce lieu si fantasque et on y voit des éclats de lumière,
quelques arbres bruissant, qui s’éveillent vers demain. L’horizon semble triste
dans ce grand univers, mais ce n’est pas encore la fin. Et quelques âmes errantes sont des badauds éveillés, ils sortent à la recherche d’amateurs de
soleil, qui pourraient leur donner un plus, une méga poche.
Amélie Artiste Peintre
Il y a trois cent quarante-huit
ans, six mois et dix-neuf jours que les parisiens s’éveillèrent au bruit, qui
s’invite et anime les rues du quartier Montmartre. Amélie était une artiste
peintre, elle aimait faire des portraits, elle avait le don de faire ressortir ce
qu’il y avait de plus beau chez toutes les personnes qu’elle peignait. Un jour
alors qu’elle s’installait, elle vit un jeune homme s’approcher d’elle, il
était grand beau ténébreux, elle sentit immédiatement son cœur battre la
chamade, d’un ton joyeux le jeune homme dit « pouvez-vous faire mon portrait
jeune demoiselle ? ». Amélie ne sut que répondre, elle fit un large sourire
comme pour lui donner son accord. Ils parlèrent ensuite pendant des heures en
oubliant le temps qui passe.
Paris mystique
Il y a trois cent quarante-huit
ans, six mois et dix-neuf jours que les parisiens s’éveillèrent au bruit de
pigeons sauvages, qu’un mauvais temps hasardeux, d’une violente bourrasque,
avait jeté sur les contreforts de Notre-Dame de Paris. Les bêtes volantes et
offensives quoique roucoulantes affolèrent la population mystique d’alors, qui
prit peur aussi, croyant une vengeance divine bien biblique dans son genre, à
l’encontre de l’habitude de manger des poules au pot que les citadins du
quartier latin avaient prises depuis l’invitation royale de feu Henri IV, qui
goutait également d’un autre genre de poules. (Extrait « un mégalo dans la
métropole » de Lorant Deutsch).
Bonhomme Engin
L’individu mi homme mi machine
est un bonhomme engin qui virevolte dans le spectacle de rue, qui est la
manigance d’une ville. Le sujet sans parole ni alcool mène une vie d’huile sur
les mares plates et intentions robotiques. Malgré les forêts confuses de
déracinement, le ciment sémantique et guerrières antiques, les folles Amazones
qui ronronnent dans le sang et les flammes, dans les alentours des rivières
dépravées. Le mystère héréditaire est loin de plaire et de dévoiler son
aventure excitante aux yeux des foules paresseuses, celles-ci ont su être
violentes, ses réactions fortes, face au drame de la vie reçue, quelle
pitoyable ardoise. Manque une claque dans sa face, un flash dans ses lunettes.
La colère d'Alexandra
Elle est partie, passant par le
garage. Ne pas être vue. Dans la rue, elle court. Son cartable dans son dos
bouge. Alexandra entend un grondement, elle s’enfuit, le train qui longe la
route n’est qu’un petit bruit dans sa tête. Dans sa tête ça ne va pas. Elle est
trop colère, alors elle court. La rue est vague dans ses yeux, des yeux
entourés sont unités. Elle garde ses larmes et elle court, rien ne la gêne, ni
son anorak, ni son châle qui ramène ses longs cheveux qui dansent. Elle
s’enfuit, sans un cri dans une dédale de rues. Bientôt midi dit la lumière dans
le chahut de la ville. Elle court vers son papa, un papa qu’elle croit voir et
son cœur bat alors la chamade. Mais ce n’est qu’une ombre, un piéton qui
disparaît. Elle tourne autour de la grande place, sans se lasser, les grandes
fenêtres du bâtiment officiel sont fermées, cet hôtel de ville sinistre. Elle
passe avec des pensées tristes, la préfecture sa mauvaise mine sur elle, les
harcèlements du monde les démontent. Son papa n’est plus qu’une image dans sa
poche.
Sophie Calle
À Montmartre, j’ai toujours aimé
passer des heures assises devant la sortie du funiculaire à observer les
touristes grabataires, incapable de monter les marches. J’avais 14 ans et je
tenais un cahier répertoriant les types d’individus : en surcharge pondérale,
en fauteuil roulant, en béquilles, en pleine forme mais allant se faire un café
dès leur arrivée, paresseux par essence. Je les regardais tous avec avidité
jusqu’à ce qu’elle arrive, elle, la grande demoiselle au chapeau fleuri,
élégante, debout, souriant et digne. C’était bien la première fois que je vis un
tel personnage, venu d’une autre époque. C’était bien la première fois que je
quittais mon promontoire pour suivre ce halo lumineux, cette femme
charismatique, qui subissait railleries et regards réprobateurs sans jamais
sourciller. Mais c’est pourtant la plus belle chose que je vis sur terre.
Androïde Femelle à Lunettes
Pour mener à bien toute étude
chromosomique du monde insatiable qui nous entoure, commençons par passer
méticuleusement en revue le sujet qui nous intéresse présentement, soit
l’androïde femelle à lunettes. Il est à observer son bras de cuivre articulé,
sa brune pupille dilatée et avide d’images, ses orifices nasales pour respirer
l’air et simuler un va-et-vient régulier du diaphragme, signe de vie. Si on
prend du recul et que nous considérons l’individu mi-homme mi-machine dans son
ensemble, il apparaît tout bois dehors comme ceux du cerf commun qu’on trouvait
dans les grandes forêts continentales. Ces bois disposent de capteurs, faisant
guise d’antennes réceptives douées de sensibilité à la douleur, à la chaleur,
au froid, à l’humidité, ses réactions fortes de rebellions en étant la preuve.
L’objet est doté d’autres atours réactifs à la stimulation. Un simple pincement
de la mamelle génère un flash dans ses lunettes et une excitation pubienne.
Nous avons cessé toute amorce supplémentaire, s’agissant de rester en vie et de
se mettre l’androïde dans la poche.
L'invasion des chats
Il y a 348 ans, six mois et 19
jours que les parisiens s’éveillèrent au bruit assourdissant des miaulements de
chat. La ville tout entière était envahie par des centaines de milliers de
chats. Les habitants comptaient les jours et enduraient le supplice infligé par
ces félins sauvages qui retournaient les poubelles, qui se précipitaient dans
les maisons pour investir les lits, fauteuils et multiples coussins de la
ménagère. Les ravages s’amplifiaient avec les amoncellements de crottes qui jonchaient
les rues, les cages d’escalier, les coins de couloir. Ces crottes qui ne se
désagrégeaient pas. Sans compter les effluves pestilentiels de leurs urines qui
piquaient les yeux et grattaient le nez. Et c’est face à ce constat que
Romuald, grand personnage aux yeux clairs, aux larges narines et à la peau
rongée par les morsures de puces de ces affreux envahisseurs, devisait devant
une assemblée armée jusqu’aux dents, prête à faire feu. Deux stratégies :
· > éliminer l’animal
· > éliminer la source du pullulement : les
personnes âgées et leurs écuelles de nourriture
Un serpentin
Ce matin, à côté de Sonia, avec
son cartable dans le dos, bouge un serpentin et il lui tire, une fois, deux
fois, comme pour l’emboucaner. Le bus roule, celui qui longe les routes, le
long du littoral, des minutes très longues ! Mal de tête ! Oui, dans sa tête,
tout se bouscule, ce jeune lui parle, moquerie, colère, alors, elle court en
sortant, il la suit, en lui touchant l’épaule et lui dit « tu veux bien venir
avec moi ». Elle s’était fait un film, un stress et lui, ce gamin, il voulait juste
flirter. Dans ses yeux, les larmes pour rien, elle court, plutôt fait de grands
pas, honteuse, sa jupe plissée se coince, elle trébuche, il la rattrape pour
qu’elle ne tombe pas, et ils dansent.
Bataclan
Ils étaient tous au Bataclan, ce
11 septembre. L’ambiance était là, ils profitaient de la musique et tout à
coup, la Ville de Paris pleure ! C’est le chaos… tout se noircit comme si le
ciel tombe, les jours comme cela, des supplices, des cris, des mots d’horreur, et
du sang, des larmes, tout est perdu. Les rues, les voitures, les maisons sont
plongées dans ce marasme, des tirs, des bruits, des hurlements, le pire vient
de surgir, horreurs, tueries, amoncellements, des corps sont tombés… des
oiseaux en cage s’envolent très loin, tout devient glauque. Couchée sous la table,
j’ouvre enfin les yeux, mais juste à mi-clos, toute la pièce est couleur sang,
les tirs ont leurs fins, elles crient, des yeux sans vie, des mots cinglants,
des cris, des vitres explosées ! Un grand personnage se tient contre un mur,
incapable d’agir, de marcher, sa peau moite et salie, des éclats de sang des
autres, ils sont terrifiés, ils les voient les secours, les pompiers, le SMUR,
et l’armée juste là devant lui, ils donnent tous les premiers secours, prennent
les blessés pour hôpital, les ambulances commencent le défilé, emmène ces
pauvres gens ! Percutés, détruits, loin de leurs sources, ils pleurent tous,
les mains dans leurs poches.
L'église de Montmartre
Ce matin, des sons de la nouvelle
chapelle retentissent. L’église de Montmartre ancrée dans ce paysage urbain,
devant quelques arbres bruissant, avance quelque part, monte les grands
escaliers, là où la lumière du jour pointe le reflet d’un petit matin qui
s’éveille, des nuages glissent, le ciel bleu posé dans ce seul ensemble,
vieilles pierres, une grande montée d’escaliers, celle qui amène tous ces gens,
les badauds, mais aussi les touristes fortunés, les amateurs du soleil levant,
les artistes, aussi cette grand-mère née dans cet arrondissement, à contempler,
à rêver… Une simple lumière, un reflet du soleil, tout cela devient merveilles
en plein centre de notre méga capitale, la belle Paris ! Elle flâne, et
part, l’immensité de la ville, les lumières au loin, les couleurs mordorées,
les roses, ouvre son imaginaire, évasion au Kenya, panthères, lions, éléphants.
Elle est avec des jumelles dans sa jeep, vêtue de sa saharienne kaki, les
cheveux serrés autour d’un élastique noir, elle observe là, loin de tout, elle
touche la liberté.
mardi 24 octobre 2017
Gregor
Se tortiller. Premièrement.
Deuxièmement, ouvrir les yeux. Un
jour.
Poser ses pieds boueux et
troisièmement chuter tout de suite.
Rêves fous qui le dévorent. Pensées
insensées si denses, si présentes que Grégor Sousi comme transi de froid ne
bouge plus.
Immobile, il se retrouve les yeux
tournés vers l’intérieur où grouillent les peurs.
Près de lui, le lit où des écorces
épidermiques surgissent d’un côté du sommier. Nuit singulière où telle une mue,
comme sorti de son cocon, chenille, il se fige piégé de ses démons.
Sublime personne, qui devient
personne. Où est le cyclope ?
Quelles sont les zones du corps de
Grégor que le monstrueux insecte dévore ?
Everywhere.
Son corps est évincé.
Son corps se vide de ses viscères.
Ses membres se déchiquètent.
Ses yeux sortent par les orbites
rouges verts bleus.
Délire imminent.
Fin du processus du sens.
Réflexion sombre. Grégor Sisou plonge
sous la quintessence suprême du vide en l’occurrence irrésistiblement mortel.
FIN.
En hiver revisté
En hiver, il fait froid. C’est une affirmation banale,
cependant le moral a froid aussi. « Le jour décline, le ciel se découvre
plus sombre », Nicole est à sa fenêtre, elle s’éveille et déjà c’est le
début de la nuit. Il est 17 heures. Dans son sommeil, il faisait jour. Elle vit
en dormant. Le réveil l’accable. Elle évite le miroir, le reflet de ses cernes
l’attriste.
« Comme une guêpe vers un pot de miel », ses pas
la guident au petit PMU non loin de chez elle. Seulement, « les mots
coincés entre son cœur et ses lèvres », font qu’elle ne peut pas dire. Ses
lèvres sont scellées. Elle traîne son corps longeant le comptoir. Le patron la
regarde. Il comprend ce qu’elle vit. Il lui tend un café allongé et lui lit un
horoscope au hasard, il choisit « Balance » :
AMOUR : Les célibataires sortiront de l’hibernation et
trouveront un nid douillet à partage .
TRAVAIL : L’important, c’est d’entreprendre des projets
stimulants.
SANTE : Maussade.
Nicole l’écoute. Elle s’accoude et la tête dans la main,
elle lève les yeux vers Régis le patron. Elle sourit .
La lune se lève.
A la télé, sont diffusées des actualités macabres au goût de
sensationnel. Régis zappe, il met la radio « Nostalgie ».
La musique « Les mots bleus » est diffusée.
Dans le petit village de Saint-Alban, on pouvait voir danser
Nicole et Régis au rythme de la boule à facettes.
Le printemps dans leur cœur était de retour.
La caféine promettait une nuit blanche.
vendredi 20 octobre 2017
L'esprit embué
Elle se réveille l’esprit embué de rêves guerriers. C’est
une de ces journées grises et pluvieuses. Comme elle est en congé, elle s’étire
et prolonge ce moment. Ouvrir les yeux, que si elle est obligée. Sourire,
s’étirer, se lover sous la couette, compter de 10 en 10 les souffles profonds.
Penser positivement, voir de belles choses, se remémorer de moments joyeux, de
jolies personnes, de fêtes, comme poser. Une expérience intime entre soi et soi.
Le bien-être d’un songe, d’un intermède voulu et apprécié pleinement,
voluptueusement, quelque chose d’informel, de tendre et doux et non ce
monstrueux insecte.
Pelote de Plumes
De la ficelle de duvet rose qu’il lui restait des petits
poulets, il n’y avait plus que des plumes, des plumes partout. Des grosses, des
petites, des longues, des larges, des colorées, partout des plumes, partout. Il
y en avait dans les cheveux, dans le nez, dans les yeux. Certaines étaient même
coincées entre ses doigts minuscules. Plus de pelote, plus de chien, plus de
cochon ! Rien, sauf des plumes ! Son duvet déchiré, son lit arraché, la fenêtre
fermée retenait ce flot léger d’allergènes volants. Derrière la porte, Bérénice
attendait, Vivien le savait, le lien qui venait de se rompre l’avait libéré.
Les plumes, il les aimait, il en rêvait, il adorait les regarder chuter. Il en
prit une, une seule et signa de sa main Fin.
En hiver pas de A
En hiver, lorsque le jour décline, le ciel se découvre plus
sombre, se dit Nicole lorsqu’elle s’éveille. Il est 17 heures ! Ce n’est plus
l’heure ! Le sommeil s’est glissé en elle trop longtemps, encore une
journée écourtée. Une montée en pression de ses trop d’heures de sommeil se
fige sous les plis de ses yeux cernés. Ses rêves toujours présents l’ont tirée
du lit violemment. Engourdi, son corps se glisse vers l’expresso comme une
guêpe vers un pot de miel. Figée, elle doit lui répondre ! Les mots sont
coincés entre son cœur et ses lèvres. Sous son sourire forcé, son teint se
ternit. Une onde secoue tout son corps, il s’étire, elle retombe et ronfle.
En automne
En automne, lorsque le jour décline, l’ambiance de la maison
change. Nicole l’a remarquée, en se réveillant. Cela aurait dû être un matin
comme les autres, ni plus banal, ni plus exceptionnel. Pourtant elle en attendait
beaucoup, sentant monter la pression après des heures de sommeil et des rêves
agités, elle décide de prendre son café avec un peu de lait. Ce qu’elle ne s’autorise
que très rarement ! Figée devant sa tasse, les paroles de Grégor Samsa
virevoltent dans sa tête. Qu’allait-elle lui répondre ? Comment devait-elle s’y
prendre ? Malgré elle, elle se retrouve coincée dans une angoisse si forte, si
glaciale qu’elle devint blême. Pour échapper à cette atmosphère, elle décide de
retourner dans son lit. Allongée, les mains sur sa poitrine apaisée, elle respire
doucement, métamorphosée par le flux immense de ses pensées, elle sombre dans
un sommeil monstrueux, tel un insecte pétri par le froid.
Une lune blême - hachée
Une lune blême lui fit mettre le premier poste de télévision
qu’Hector émotionnellement vit de ses yeux de petits. Eloignée, Bérénice mère
de lui, en profite pour être lue, dépourvu des sourires, des sorties du bistrot
pour le donner de l’œuvre rouge, du moins le jeudi, le bonheur d’écrire sur les
rares rêves plus rêveurs sous la lumière, les mots fous pleins de flots,
festifs d’évènements terrestres, s’irritent sur une lune comme sur une dune,
les doigts durent se promener sur des feuilles lisses, geste lourd d’encre vif,
une fois de plus, les devoirs où l’on est obligé, où meurt le temps.
Une lune blême revisitée
Une lune étincelante se mirait dans le poste de télévision.
Il était incapable de voir les images à cause de ces reflets intempestifs. Lui,
avec ses petits yeux d’animal, il avait beau essayé de tirer dessus pour y voir
mieux, il avait beau prier le ciel pour devenir nyctalope, il avait beau appeler sa mère Bérénice à l’aide, rien n’y faisait contre cette lune rouge. Il
baignait sous sa lumière, son crâne luisant sous ses rayons. Il prit un coup de
lune. Fleu, flin flo, flou. Des mots fous flous flots filoux, feulement
fielleux, il perdait pied essayant de s’agripper comme il put à la barre de son
fauteuil, qui perdait ses feuilles, des feuilles d’écriture, tout un cahier de
devoirs s’envolait dans l’espace-temps, il se retrouva tournoyant dans le
tourbillon fiévreux, le flot à la bouche, les doigts pianotant sur un clavier
invisible. La télévision allumée sur la chaîne « Astronomie ».
Pelote de Poils car sans A
Une première ficelle de notre pelote de poils que je mis si
souvent – vingt fois je crois - sur le duvet rose de mes petits poulets, pour
leur donner du chien. Qu’ouis-je donc en tête à ce moment précis ?
« Vivien ! Vivien ! » Il est où ce cochon ? Bien que Vivien vit
une tête de Bérénice, notre poulette, se pencher dessus le bord de fenêtre, il
se précipite sur le fourré, une peur tenue contre son ventre. Bérénice qui se
mit sur son 31–recherche de style–ne le vit nullement. Vivien fut libéré de son
effroi. Lui qui ne biche plus depuis des lustres. Il ne peut s’y résigner, trop
intimidé. Si seulement elle lui plut. C’est le triste sort des êtres exigents.
Pelote de Laine d'Aragon
La première ficelle de ma pelote de laine que j’ai tant de
fois malmenée la trimbalant de déménagements en déménagements, qu’avais-je donc
en tête à ce moment précis ? « Aurélien ! Aurélien ! Il est où ce chenapan
? » Aussitôt qu’Aurélien vit la tête de Bérénice se pencher à la fenêtre,
il se planqua dans le fourré, la peur au ventre. Bérénice se lança à sa
recherche mais ne le trouva pas. Aurélien fut franchement soulagé de lui
échapper. Il ne parvenait pas à l’affronter, trop intimidé. Si seulement elle
avait pu être laide.
mystère
J'erre comme un lien macabre et l’œil coule sur les langues de chat.
Quand j'aère sarments et chenilles, l'ardoise sourit.
Elle me ravit ! Ces raisins ronds comme des seins semblent s'étendre sur le vieux fer de l'échelle.
Le lien me rattrape alors pour me couler la face sur le jus qui se corse au contact de la brûlure ferreuse.
Quelle miss cette terre !
Quand j'aère sarments et chenilles, l'ardoise sourit.
Elle me ravit ! Ces raisins ronds comme des seins semblent s'étendre sur le vieux fer de l'échelle.
Le lien me rattrape alors pour me couler la face sur le jus qui se corse au contact de la brûlure ferreuse.
Quelle miss cette terre !
vendredi 29 septembre 2017
L'âge du Déjeuner
Jamaica l'oie vilipende l'oeil de la perdrix dans un feulement d'ornithorynque au ventre de yéti. Elle porte une valise - panoplie d'Arlequin - où se cache un justaucorps, une mouche tsé-tsé, une gomme rectangulaire. Sur la crête du Connecticut un palais rigolo flotte comme une barque. Jamaica l'oie fait du lèche-vitrines devant des rognons et des frites, retourne à sa litière soigner sa cystite avec une pipette qu'un queutard poli lui offrit.
Docile, elle s'est retrouvée à la foire de Lille, imprégnée d'une odeur rance d'huile, concentré pressé des cheveux d'Arlequin. Un vent chaud gonfle ses globes oculaires, pendulaires à présent suscitant l'envie des ratiboiseurs qui, chose facile, s'en emparent pas à pas. Vie vile, un idéal.
Cette nuit étoilée
Cette nuit étoilée comme des ondes dans la cour, est-ce la réalité ? Ben voyons c'est la vie ! non un signe dans le vent, une mine d'or tout au plus. C'est elle qui rit, on sait jamais.
Elle est comme une âme en peine, perdue dans un monde trop grand, trop vaste, alors elle cherche des échappatoires, des moments pour s'évader. Elle vit au jour le jour, parfois j'arrive à l'attirer vers moi et nous errons ensemble.
lundi 24 avril 2017
Début de Nouvelle
Il descend
du train. Le voilà Gare Saint Charles. Fatigue. Haut-parleurs. Bousculades.
Désordre. Il aperçoit une terrasse. Enfin, fumer une cigarette.
Et puis soudain, éblouissement. Luminosité intense. Une étendue bleue qui clignote. Des iles blanches à l’horizon. Des rochers posés au loin comme des crabes. Il reste là, immobile. Instant magique. Liberté. Il regarde les mouettes à portée de main. Il gonfle sa poitrine. Il écarte les bras. L’immense terrasse lui appartient. Il se sent devenir oiseau. Il n’a plus envie de continuer son voyage. Rester là quelques jours.
Il se dirige vers l’escalator. Métro. Sous terre il regrette déjà l’immensité bleue. Station Vieux Port. Nouvel éblouissement. Partout des cafés. Toutes sortes de langages et de vêtements. Des chaises qui frétillent. On parle fort. On lève son verre. On rit à plein gosier. On fait de grands gestes vers le ciel. Les voiles claquent, les cordages leur répondent, impatients de partir. Oui, c’est çà. Rester un petit peu ici. Pour savourer. Il trouve un petit hôtel près du Vieux Port. Et puis prendre l’avion. Seulement dans deux ou trois jours.
Aéroport de Nice. Ambiance froide. Du verre et du marbre. Des vieux couples aux visages figés d’oiseaux empaillés. Ils se déplacent au ralenti. Leurs pieds glissent sur le sol. Patineurs impassibles et immobiles. Vite. Il est le dernier à embarquer. Heureux de quitter cette ville…qu’il n’a pas eu le temps de visiter.
Dans l’avion. Joyeuse effervescence. Insouciance. Shorts et chemisettes à carreaux. Sacs à dos qui ont du mal à trouver leur place. Les bras s’agitent dans tous les sens. Les jambes dansent sur place. Puis rien que de très habituel au décollage.
Il a dû s’assoupir. Une heure ou deux peut-être. Par le hublot, éblouissement .Immensité bleue en dessous. Pas un nuage. Pas un bruit venant du dehors. Juste de gros cailloux blancs immobiles en bas. Des petites taches blanches qui se déplacent. Ce sont les bateaux de plaisance. Des voitures minuscules qui brillent sous le soleil.
Alors il se revoit enfant, jouant aux petites voitures, dans le grand salon. Son père travaillant à côté. Dans son bureau. Il ne fallait faire aucun bruit. Surtout ne pas le déranger. Ce père sévère et renfermé. Il se revoit aussi au Luxembourg devant le grand bassin. Il téléguide son voilier. Sous les yeux de cette mère incapable de douceur envers lui. Qui préférait ce frère cadet, maintenant disparu. Il tentait d’échapper à son passé. Et voilà que celui-ci le rattrapait…
Et puis soudain, éblouissement. Luminosité intense. Une étendue bleue qui clignote. Des iles blanches à l’horizon. Des rochers posés au loin comme des crabes. Il reste là, immobile. Instant magique. Liberté. Il regarde les mouettes à portée de main. Il gonfle sa poitrine. Il écarte les bras. L’immense terrasse lui appartient. Il se sent devenir oiseau. Il n’a plus envie de continuer son voyage. Rester là quelques jours.
Il se dirige vers l’escalator. Métro. Sous terre il regrette déjà l’immensité bleue. Station Vieux Port. Nouvel éblouissement. Partout des cafés. Toutes sortes de langages et de vêtements. Des chaises qui frétillent. On parle fort. On lève son verre. On rit à plein gosier. On fait de grands gestes vers le ciel. Les voiles claquent, les cordages leur répondent, impatients de partir. Oui, c’est çà. Rester un petit peu ici. Pour savourer. Il trouve un petit hôtel près du Vieux Port. Et puis prendre l’avion. Seulement dans deux ou trois jours.
Aéroport de Nice. Ambiance froide. Du verre et du marbre. Des vieux couples aux visages figés d’oiseaux empaillés. Ils se déplacent au ralenti. Leurs pieds glissent sur le sol. Patineurs impassibles et immobiles. Vite. Il est le dernier à embarquer. Heureux de quitter cette ville…qu’il n’a pas eu le temps de visiter.
Dans l’avion. Joyeuse effervescence. Insouciance. Shorts et chemisettes à carreaux. Sacs à dos qui ont du mal à trouver leur place. Les bras s’agitent dans tous les sens. Les jambes dansent sur place. Puis rien que de très habituel au décollage.
Il a dû s’assoupir. Une heure ou deux peut-être. Par le hublot, éblouissement .Immensité bleue en dessous. Pas un nuage. Pas un bruit venant du dehors. Juste de gros cailloux blancs immobiles en bas. Des petites taches blanches qui se déplacent. Ce sont les bateaux de plaisance. Des voitures minuscules qui brillent sous le soleil.
Alors il se revoit enfant, jouant aux petites voitures, dans le grand salon. Son père travaillant à côté. Dans son bureau. Il ne fallait faire aucun bruit. Surtout ne pas le déranger. Ce père sévère et renfermé. Il se revoit aussi au Luxembourg devant le grand bassin. Il téléguide son voilier. Sous les yeux de cette mère incapable de douceur envers lui. Qui préférait ce frère cadet, maintenant disparu. Il tentait d’échapper à son passé. Et voilà que celui-ci le rattrapait…
vendredi 21 avril 2017
Un cycliste à Paris
C'est l'été à
Paris depuis le petit balcon de mon 17m2 rue de Tocqueville, j'aperçois le
périphérique qui sépare la ville lumière de Levallois et des gens qui y votent.
Mon Dieu qu'il fait chaud. Taillo! Je prends mon vélo et je file me mettre au
frais dans le parc le plus proche, j'arrive au parc Monceau, pas de doute c'est
le plus beau, le plus chic, mais il faut sans cesse éviter les joggeuses
maladroites et les poussettes de course. Trop petit, pas fait pour les vélos,
je décide d'aller jusqu'au bois de Boulogne. Il est 19h, je file, je file entre
les voitures, double les livreurs, zigzague avec souplesse, crachant mes
poumons à chaque feu rouge. Oui, je respecte les feux rouges. Question de
survie en cette jungle urbaine frénétique. J'aperçois le bois enfin, je fais un
tour d'hippodrome et double le peloton de cyclistes semi-pro avec un air
détaché comme pour me prouver que je peux le faire puis je lance mon VTT sur
cette terre où les essayeurs de Decathlon l'ont probablement testé. Il est à
son aise, je fonce entre les arbres dans ses petits sillons de terre meuble,
esquivant les joggeurs, les poussettes de cross à grosses roues et freins à
disques et freinant au passage des joggeuses lookées de la capitale. Ola! Je
n'aurais pas dû me retourner, les lapins courent partout et me coupent la
route. La nuit tombe. On dirait qu'ils courent à la dernière caisse ouverte
avant la fermeture du magasin. Sur le boulevard qui traverse cet écrin de
verdure, un bus RATP s'immobilise soudain, mon souffle se bloque, mes mains se
crispent sur les freins, la décélération plaque mes yeux contre le verre de mes
lunettes et ma langue se jette hors de ma bouche, j'observe, le nerf optique
encore chaud, une créature mélangeant maladroitement l'avant-centre Chabal avec
une meneuse de revue du Moulin Rouge qui descend du bus. Je détourne le regard
pour ne pas perdre connaissance et décide de fuir à grands coups de
pédales.
A Goa, les hommes sont libres
A Goa, les
hommes sont libres. L'État semble avoir disparu, le Palais de L’Elysée n'existe
plus. Aux manettes de mon scooter je file au travers des palmiers sans casque
avec mes potes, on se sent vivant, on s'arrête à un bar perdu "Le bout du
monde". A l'ombre d'une terrasse, je commande un lassi bien frais. J'en
sirote quelques gouttes et pense à ma famille si loin par-delà l'océan Indien
et le Canal de Suez. En ce mois d'août, à Morgiou, le concours de pêche va
commencer. Mon grand-père va-t-il conserver son titre ? Généralement c'est sa
deuxième canne à pêche avec un gros bibi qui fait la différence, un gros sar
finit inlassablement par mordre à l'hameçon et fait pencher la balance en sa
faveur. "Bon tu joues Romain ?" "Ah oui excuse Alex, j'étais
ailleurs". Déjà qu'il a la patience de m'apprendre le backgammon si en
plus je plane à 5000 ça ne va pas le faire. Il est vraiment joueur l'animal.
Le Baiser du Junky
Julie se
calfeutre dans son duffle-coat lançant des regards hostiles aux junkies qui
rôdent. Il est 1h du matin à la gare de Luxembourg, son bus Eurolines est
annulé et il n'y a plus de train. Elle se fait aborder par les SDF qui n'ont
pas l'habitude de partager leur nuit avec une jeune femme, elle quitte
l'enceinte de la gare. Sur le parvis un vent glacial s'immisce dans son col. Un
punk s'approche d'elle et lui propose de l'emmener dans un hôtel d'accueil, où
elle sera au chaud. Julie refuse, le punk insiste, elle est acculée par cet
homme qui visiblement ne connecte pas tous ses neurones et répète en boucle le
même discours. Julie frissonne, elle pense de toutes ses forces au salut et
prie pour qu'il vienne là, sur-le-champ. L'autre resserre le cercle autour
d'elle et se fait pressant. Julie au contact physique de l'importun ferme les
yeux et se trouve emportée par une main invisible et bonne qui l'extirpe de son
duffle-coat, le punk embrassant l'habit sans s'apercevoir du vide à
l'intérieur.
Julie se
retrouve au fond d'une calèche en face du Comte de Grancey-Le-Château. Le
regard intense, les lèvres brunes, l'élégance de sa stature fascinent la jeune
femme qui sourit et s'installe confortablement, appréciant la douceur du velours,
la fermeté de l'assise et la dureté de l'emprise du Comte. Chevauchée fluide,
à-coups intenses et revigorants. Julie est envoûtée par le charme de la cavale,
l'entrée par la porte cochère, la brillance des vitraux de la Chapelle, le
bruit des chaînes du pont-levis qui se referme. Grancey-Le-Château a gardé son
prestige Moyenâgeux. Julie impudique s'adonne au trouble que lui cause son hôte
et rentre dans son jeu, déambulant les pieds nus sur la pierre, les mains
soutenant un chandelier sur la tête, elle fait des pauses pour le plus grand
plaisir du Comte, qui d'un claquement de doigts l'envoie sur les pistes gelées
de sa station de ski préférée Orcières-Merlette; il l'a fait descendre les
pistes en jupette. Julie s'extasie et reprend une dose que le junky lui
tend.
mardi 7 mars 2017
Sur ce sentiment nouveau
Sur ce sentiment nouveau et qui pour moi était complètement inconnu, je m’essayais soudain à une rapide introspection dont l’effet était de comprendre avec précision ce que je ressentais alors, car à dix-sept ans seul l’ennui remplissait d’habitude mes moments perdus. Or aujourd’hui, la solitude et la grisaille avaient laissé place à la douceur et à un regard lumineux qui reste encore gravé dans ma mémoire aujourd’hui. Elle était alors tout pour moi, le centre de ma galaxie. Je gravitais autour d’elle comme une lune et je me souviens que son parfum et son visage m’obsédaient encore parfois. J’hésite souvent à me replonger dans ce souvenir tant il est beau et intense. C’est comme une toile de maître, il ne reste plus qu’à apposer sa signature pour qu’il soit à tout jamais parfait. Seulement le nom de la belle me terrifie et il m’est difficile d’évoquer ici le beau nom de ma douce. Disparue peu après dans un grave accident de la route, je suis resté des années habité par une infinie tristesse.
Réponse à Yacine
Tiens, voilà la nouvelle motrice TGV de la ligne Franco-allemande. Et ben si on m’avait dit que je verrais ça de mon vivant ! Ah c’est sûr c’est pas une vieille drésine comme vous les filles !
T’as entendu Micheline, comment il nous parle l’autre face de TER toute taguée !
Oui on a les boules de voir ce nouveau TGV flambant neuf et qui tape le 320 alors que nous, on pue le gasoil depuis la naissance ! Oui, on voudrait bien aussi avoir des suspensions pendulaires pour pouvoir tordre du cul dans les virages. Et oui, on aimerait bien tracter autre chose que des wagons miteux avec la clim en panne et les toilettes bouchées.
Et toi le TER, quand tu auras fini de pisser de l’huile à chaque fois que tu voies une rame de tram onduler devant la gare, tu pourras venir causer châssis avec nous !
Sur ce sentiment exaltant
Sur ce sentiment exaltant que j’éprouve pour l’inconnu, la nouveauté, le jamais défriché, je m’immobilise malgré moi et ne peux faire un pas supplémentaire. Il est là pourtant, si proche de moi, celui dont le désir de possession m’a toujours obnubilée, il me regarde de sa façon qu’il a bien à lui de pénétrer dans l’âme de l’autre, au point de se sentir démasquée, à nue. Son regard a le don de me désarçonner. Il est si puissant, qu’il serait capable de me libérer de cet état si fréquent chez moi : l’ennui. La douceur et la bienveillance qu’il me renvoie me subjuguent. Je suis comme dans un songe, incapable d’y croire. C’est bien à moi qu’il s’adresse, c’est bien vers moi qu’il s’approche. Ses mains, son odeur, son sourire m’obsèdent. J’hésite à me mouvoir, comme une statue de cire, je ne veux surtout pas faire le geste qui fera capoter mon rêve, si réel pourtant. L’immobilité m’est pénible, mes paupières n’osent se fermer, j’ai les yeux qui me tirent, les larmes qui montent sensiblement. Je ne veux pas qu’il les voit. D’ailleurs c’est moi qui ne le vois pas venir et apposer sur mes lèvres le fin cachet du sacrement de l’amour. Ce baiser si tendre, qui s’ouvre pour se répandre en profusion liquide, en coups de langues et inspection profonde. Ma bouche est pleine de lui. Je l’avalerai tout entier, mais sitôt pensé, le voilà qui délaisse ma bouche avide pour la peau fine de mon cou. Je suis sans contrôle, il me malmène, m’emmène dans des horizons sans frontières. Je scande son nom, le beau nom de roi, le nom grave et vengeur de Dieu. Je m’affole, stupeur, béatitude, je reste indemne et bien là, debout face à lui. Je le vois s’éloigner, ne me laisser pour seul sceau seigneurial que ma tristesse.
Réponse à Carole
« Je garderai mon nom », elle me l’a redit encore une fois aujourd’hui. « Je garderai mon nom » d’un air détaché, avec ce sourire impénétrable. « Je garderai mon nom » d’une manière légère mais ferme à la fois. Comment peut-elle maintenir cet aplomb, ce constat inébranlable qui résonne en moi comme un refus, une porte hermétique, une porte de prison, j’ai l’impression de ne pouvoir jamais la posséder vraiment. Une indépendance à toute épreuve, elle ne se pliera jamais à mon emprise. Comme deux êtres qui vivent côte à côte, épaule à épaule, qui regardent dans la même direction, qui empruntent le même chemin, qui partagent un quotidien mais sans jamais ne former qu’un. Deux vies parallèles où plutôt sa vie et moi son ombre. Et si je la renversais d’un geste assuré et lui crierais : « Tu m’aimes, avoues-le ! », « tu m’appartiens », « tu es mienne ». Mais je suis lâche, dominé par sa beauté froide et cruelle. Je l’aime.
Me voilà réveillée dans ce manoir glauque Version Laurence
Me voilà réveillée dans ce manoir glauque, l’élixir a fait effet et je plante mes pieds nus sur un sol gluant et râpeux. Il fait noir, froid et l’humidité s’accroche à mes cils, je m’aventure à tâtons cherchant un moyen d’éclairer les lieux. Mes pas lourds et patauds résonnent dans la pièce. L’odeur acide du vieux propriétaire me guide. Je m’approche de lui, il émet un son – sorte de salive qui passe dans son gosier. Je ne suis pas rassurée et tous mes sens sont aux aguets dans ce quasi silence pesant. Le vieux se met alors à hurler un chant de noël hideux. C’est inattendu, ça m’a pris à la gorge, j’ai senti mes tripes se resserrer mais c’est le fond de mon pantalon que j’ai senti saisi par une chaleur mouillée. Le vieux chante de plus belle et moi je lutte mais mon corps se meut et danse, danse. Me voir là, rebelle et dansant dans ma noire culotte. J’aperçois deux ailes se plier et se déplier dans le dos du propriétaire, un halo lumineux derrière lui : « Mais vieillard ailé, danse et moque toi de ma culotte ! » Les mots sortent de ma bouche, sans que je ne le maîtrise. Et voilà le vieillard qui déploie ses ailes et s’envole au-dessus de moi. Une pluie amère et lourde tombe sur moi. Je danse, je m’élance, je suis enivrée par ce liquide chaud qui dégouline sur moi. Le halo de lumière a disparu, le vieillard a disparu et je suis seule, légère, soulagée, me défoulant dans ma danse endiablée. Je suis bien, détachée. Ma vie est là, rêvée, dans ce noir gras et rauque.
Me voilà réveillé dans ce manoir glauque - Version Vincent
Me voilà réveillé dans ce manoir glauque où la chaleur s'évapore en un clin d’œil. Le chat patibulaire a une fourrure rousse. Il me regarde d'un air de hibou déboussolé. Je me lève doucement dans le silence sourd de ce lieu isolé. L'hôte du coin, un monsieur d'un âge mort semble absent de la maison. Hier soir, il m'avait semblé passablement préoccupé et m'avait accueilli sans effusion et avec une tonalité de corbeau dans sa gorge. Étrangement je sens une présence forte dans ce silence lourd. Le chat est sage malgré sa grotesque façon de me fixer. Je m'habille solennellement comme il sied à un prince de province qui découvre un pays inquiétant à travailler. J'ai dans ma poche ma carte de journaliste venu d'une ville civilisée aux vices précis. Dans cette campagne, je dois chercher un témoin clé d'une affaire tout à fait imbécile. Le dépaysement avec mes activités médiatiques sportives sont éloquentes. Je descends prudemment l'escalier craquant pour me rendre au rez-de-chaussée où je pourrai prendre un petit déjeuner rustique. Ce qui peut sembler impossible dans un pays où des ascenseurs vous cueillent et vous envolent dans une mécanique d'aplomb semble pratiquement certain dans cette maison poussiéreuse où la vieillesse des choses et leur mordant de rester en vie, laissent paraître une âme dans chaque objet. Dans ma descente, je regarde quelques tableaux d’ancêtres locaux qui semblent vifs dans le fond noir de la peinture. Je reconnais à peine le lieu où hier soir dans la nuit d'hiver j'étais parvenu à entrer. Alors que je m'apprête à me rendre au salon, une glace renvoie mon image et je me vois régnant dans ce couloir haut.
mercredi 1 mars 2017
Le petit Papier
Josiane, Vincent, Claude, Luc, Marion, Delphine, Laetitia, Laurence, Alix et Marthe, tous ensemble dans la folle ronde des mots, de la langue, des virelangues; les mots qui remplissent le papier et qui résonnent dans la salle et qui ne tombent jamais !
La tête par terre
#J’étais libre à présent de déambuler sous les paratonnerres, la tête par terre, à traîner mes pensées tout en aspirant les bulles que forgeait la ficelle qui me tenait à l’envers. Elle me cisaillait les fesses à tel point que des graines se plantaient dans les coupures et faisaient fleurir des invertébrés dorés, des colères au derrière et des pompons colorés.
J’allais droit à la foire aux souliers découvrir les nouveaux rythmes et cantiques, j’ai attrapé un revers qui m’a ouvert un bout de ciel où j’ai pu plonger la tête la première dans l’eau bleue azur aux scintillements argentés. La pomme est tombée, elle a brisé mon cœur, j’ai ramassé les miettes et je l’ai reconstituée pour former une voile dans laquelle je me suis mouchée.#
Coquillages à marée basse
Je déambule, bulle, bulle... Bulos, huîtres et fruits de mer, c'est un défilé à mes pieds. Je me penche et regarde. Sous la coquille d'un Bernard l'Hermite, ma soeur ! Je la prends dans ma main et elle se rétracte au fond de la coquille.
Le défilé continue, il y en a tant, il n'y a plus de chemin, lorsque je marche sur les huîtres, je sens sous mes pieds des craquements. J'ai peur d'écraser ma famille. Et si ma mère était dans cet oursin ?
Je marche encore, ils deviennent énormes et je vais à contre-courant. Alors, elle est devant moi et son chapeau ressemble à...
Le réveil sonne.
Apprendre à Aimer
C'est en étalant considérablement la confiture sur la scène que je finis par me mettre à danser. Non ! Point de mirage ! J'étais parfaitement dans les clous, le chameau était juste.
Je pus alors commencer, je pus apprendre à aimer.
J’ai considérablement changé
#Tout a commencé quand j’ai voulu apprendre à faire de la confiture, j’étais motivée mais pas équipée. J’ai pris ce que j’avais dans ma cuisine : des clous de girofle du poivre et quelques champignons secs. Oui de la confiture salée et pourquoi pas ? J’ai jamais trop aimé le sucre. La mixture diffusait un arôme enchanteresque, juste ce qu’il fallait pour faire tourner la tête, dilater les pupilles et se sentir bien. La musique est venue naturellement balancer sa mélodie dans mon corps vibrant, je me suis mise à danser, les meubles se sont mis à tourner, j’avais du mal à distinguer les formes qui apparaissaient comme des mirages. J’ai cru voir un chameau et je me suis mise à rire, gorge déployée, tête en arrière, sensation de liberté, de lâcher prise, je faisais un boucan. Mais le chameau l’a mal pris, il m’a fait une scène et a éteint le feu sous la casserole. Ce fut le point de rupture.#
Dix Mots d'introspection
Lorsque je me suis mis à danser sur la scène c’était comme manger de la confiture. Pour enfoncer le clou, juste comme un dos de chameau quand on aperçoit un mirage.
C’est apprendre à aimer considérablement.
J’éprouve du plaisir à monter sur scène pour m’exhiber, c’est de la gourmandise. L’espoir de trouver le graal. D’avoir réussi à aimer. Comme quand j’étais môme, je cherchais à aimer et me faire aimer, en faisant mon intéressant. Et maintenant que je suis devenue grand, je cherche toujours la même chose.
L'enfant Do
Le petit enfant s’est mis à faire ses premiers pas.
Sans prévenir.
Il s’est appuyé sur un tabouret.
Sans prévenir.
Une chanson douce transcrite
#Un son comme un chant sort de la queue du méchant, ma main hantée par la mélopée cache mon émoi, portant la pulsation de mon pouls à son paroxysme. Ma main continue ses va-et-vient appelant davantage encore le démon tapis au creux des ténèbres, quitte à perdre le piédestal sur lequel je l'avais placé, acceptant que le mont doré puisse se transmuter en souffre, l'appétit dévorant ma gorge, je biche et relève le défi maléfique. J'avale d'un seul coup de langue, saccageant tout autour de moi, appelant sa foi, je m'oublie et loue cent fois l'affiche postée au mur sur laquelle glisse la bise liquide de mes déboires.#
L'homme au Grand Manteau Blanc
Il portait un grand manteau blanc et pour nous émerveiller, nous a chanté des airs d’opéra qui nous ont transportés loin de la ville.
Rêve insensé
J’entre dans la maison un pas puis deux, je me méfie, je sens des regards, je suis prise dans un traquenard. J’avance doucement, par la fenêtre la blancheur de l’horizon n’a d’égal que la chaleur du soleil. Profondément presque instantanément, je rêvais de mon enfance sous mes yeux. Que me veulent ce satyre et cet émir ? Qu’attendent-ils de moi ? Flûte ! Zut ! Je n’entends plus rien. Caprice de génitrice peut-être. Elle traîne son miroir sur le trottoir, Elle cherche son reflet de jeunesse. Pour se consoler elle éteint la lumière en buvant une bonne bière.
Paralysie du Sommeil
Je dors profondément, je ne sais pas, mais j’entends une voix roque, une présence, un homme me murmure quelque chose que je ne saisis pas. Il s’allonge sur moi, je sens le poids de son corps sur moi, il m’écrase, je suis paralysée, je ne peux plus bouger, je me réveille.
Histoire sans queue ni tête
C’est ainsi que tout commença, il était là tel un singe en ébullition, il s’agitait dans tous les sens. Ses phrases ne voulaient rien dire, il oubliait la fin des mots. Tout le monde le regardait faire son numéro. D’un coup il s’arrête. De quoi s’agit-il ? Il avait derrière lui un carton rempli de tomates farcies qu’il commença à lancer sur nous ! On aurait dit qu’une drogue martèle tout le centre commercial. Qu’elle fumerie cette histoire ! Certains criaient « gare à tes pieds ! ». Mais en rentrant dans une errance programmée, l’air n’était-il pas aphrodisiaque ? Peut-être qui sait ?
Psychanalyse de Laurence
Tu aimerais être ce personnage d’un autre monde. Seulement, ce monde étrange t’a emprisonné, tu as été poursuivie par un inconnu. Ta vie te donne des difficultés et tu sais te défendre et te battre pour trouver ta place. Tu n’hésites pas à aller vers l’autre. Pour le réconfort, tu as ton univers fait d’étoiles, c’est lui qui te porte pour briller dans ce monde de blancheur.
L'oiseau Blanc
L’oiseau était d’une telle blancheur
Les enfants ont eu un regard,
Il nous illumine, majestueuse chaleur
Soudain il s’envole du traquenard
Loin, très haut jusqu’à la lumière
D’autres goélands suivaient cet émir
Nous étions attablés à boire une bière
L’homme est sorti avec des yeux de satyre
Nous avons pensé instantanément
Qu’il viendrait jouer sur le trottoir
Il a posé un magnifique miroir
Ensuite il a respiré profondément
Pour enfin jouer un morceau de flûte
Accompagné du chant de sa génitrice
Elle nous sourit, mais avec caprice
Entraîne nos émotions dans sa chute
Les enfants ont eu un regard,
Il nous illumine, majestueuse chaleur
Soudain il s’envole du traquenard
Loin, très haut jusqu’à la lumière
D’autres goélands suivaient cet émir
Nous étions attablés à boire une bière
L’homme est sorti avec des yeux de satyre
Nous avons pensé instantanément
Qu’il viendrait jouer sur le trottoir
Il a posé un magnifique miroir
Ensuite il a respiré profondément
Pour enfin jouer un morceau de flûte
Accompagné du chant de sa génitrice
Elle nous sourit, mais avec caprice
Entraîne nos émotions dans sa chute
Oh!Toi Maman
Je marchais sur le trottoir
Au hasard je cherchais du regard
Celle par qui je naquis j'ai nommé ma génitrice
Oh toi maman amène-moi la lumière
Dans toute la ville répand la blancheur
Viens m'apporter la chaleur
Je n'ai pas tant de caprices
Je t'invite juste à prendre une bière
Allez calme-toi et respire profondément
Reprends-toi et regarde le miroir
Tu verras mieux et me reconnaîtras instantanément
Je suis ton fils et non un satyre
Moi je suis tombée dans un traquenard
Que m'arrive t-il aujourd'hui et flûte
Je devais encore te faire rencontrer l'émir
Ma mère est partie et je suis toute seule pour la chute
Au hasard je cherchais du regard
Celle par qui je naquis j'ai nommé ma génitrice
Oh toi maman amène-moi la lumière
Dans toute la ville répand la blancheur
Viens m'apporter la chaleur
Je n'ai pas tant de caprices
Je t'invite juste à prendre une bière
Allez calme-toi et respire profondément
Reprends-toi et regarde le miroir
Tu verras mieux et me reconnaîtras instantanément
Je suis ton fils et non un satyre
Moi je suis tombée dans un traquenard
Que m'arrive t-il aujourd'hui et flûte
Je devais encore te faire rencontrer l'émir
Ma mère est partie et je suis toute seule pour la chute
Alexandrins oniriques
Je cours, il court après moi,
j'accélère. Chute
Mes bras dansent, mes jambes flanchent instantanément
L’apesanteur me transporte sur l'air d'une flûte
Leger, apaisé, je sombre profondément
Dans une myriade de feu-follets en chaleur
Aveuglé et sourd par toute cette blancheur
Je cherche un repère, un ami, un miroir
Mon visage m'apparaît, je suis bien l'Emir
Qui vient de perdre son turban sur le trottoir
Il se cache et ricane, le voleur satyre
Je l'entends rire. Moi, pris dans son traquenard
Où est-il que je l'attrape par le regard ?
Que je lui serre la gorge ? que je gave de bière ?
Excité par l'euphorie d'un si bon caprice
Il est à ma merci, je jubile. Lumière
Réveillé de plein fouet par ma génitrice
L’apesanteur me transporte sur l'air d'une flûte
Leger, apaisé, je sombre profondément
Dans une myriade de feu-follets en chaleur
Aveuglé et sourd par toute cette blancheur
Je cherche un repère, un ami, un miroir
Mon visage m'apparaît, je suis bien l'Emir
Qui vient de perdre son turban sur le trottoir
Il se cache et ricane, le voleur satyre
Je l'entends rire. Moi, pris dans son traquenard
Où est-il que je l'attrape par le regard ?
Que je lui serre la gorge ? que je gave de bière ?
Excité par l'euphorie d'un si bon caprice
Il est à ma merci, je jubile. Lumière
Réveillé de plein fouet par ma génitrice
A flanc de falaise
Une falaise abrupte sur une mer déchaînée,
des vagues immenses qui se cassent sur une statue émergeant des flots, sorte de
satyre à la pose du Penseur de Rodin. Je suis au bord de la falaise, je sens
l’attraction du vide m'envahir, je résiste légèrement mais je laisse faire. Un
pas. Je tombe. A quelques mètres seulement, la falaise n'était finalement pas
si haute: 2 mètres. Aurait-elle rétréci ?
Amphibie luciférien
#Je suis amphibie luciférien, muqueuse aqueuse, corps gras, corpulence gluante, je résiste au feu, en provenance des enfers d'une benne. Tout a commencé le jour où j'ai vu des oiseaux sillonner dans une prairie. Ils étaient noirs à tâches blanches et leur chant oscillait entre le meuhh et le pffff. Leurs plumes envoyaient des feuilles sur le coussin d'un tourbillon qui montait vers le toit rouge. La pluie battante s'effondrait en nuls lieux. J'ai vu les barres sur les T des pylônes électriques rompre en étincelles ; des chaussures attachées aux câbles tomber sur moi ; ça m'a fait l'effet froid de la placidité d'une armoirie. Ma langue est sortie de son étui oléagineux et s'est empressée de se mettre à l'abri dans la gueule d'une presse à papier. Coupée, pressée, tiraillée, elle s'est enroulée et m'a emportée avec elle dans la presse. Je ne connaissais pas la chair de ma langue, je l'ai vue de près, visqueuse, pisseuse et j'ai compris que demain ne reviendrait plus.#
Errance Programmée
La tomate farcie fait office d'un point cardinal d'une mathématique pathétique que nul ne peut déchiffrer sans devenir un singe en ébullition, celui qui cogite, cela a des proportions coyote à partir au désert :
La drogue qu'il prend donne le tournis comme la vibration d'un sèche cheveux qui martèle une sécheresse capillaire dans une orientation scabreuse pour que le cerveau en zone d'évasion connaisse l'état second de conscience des cloportes en boule.
Plaque, plaque ! dit le bonhomme déboussolé, la fin des mots va lui venir avec le vomi des bons sentiments :
Bagarre à tous les étages et gare à tes pieds !!! disent les gastéropodes qui vont mal dans la casserole.
La fumerie qui en résulte termine la vie de beaucoup : Le compost des mots qu'échange les gourmets a des vertus aphrodisiaques et le partage des régals exalte les frémissements les plus anodins ; C'est une errance programmée qui conduit bien des gens à déjeuner ici et là sur des banquettes de briques et des tables circulaires et le cidre dilue le temps et l'espace de sa piquante existence....
Le Fumoir
#Anne martèle la porte de la fumerie, ça cogite tellement là-dedans que les gonds tremblent et le bois ondule. Le battant de la porte s’ouvre brusquement et envoie Anne à terre. Elle entend crier « gare à tes pieds ! » Par réflexe elle les soulève - femme chandelle. Un singe en ébullition arrive en trombe sur elle. Il est poilu, fumant. Le blanc des yeux qui fait des bulles la regarde hagard. Plac plac. Gaston, le patron, vient de lui agrafer une pancarte dans le dos : « Errance programmée ». Le singe hurle, il fout une beigne à la femme chandelle avant de partir en courant. Pleurs étouffés de la jolie poupée défigurée. Gaston la relève, il l'emmène dans le fumoir. Ça sent la drogue à plein nez. Ils font brûler du compost à base de gingembre et de marijuana. Anne se requinque gentiment et oublie sa blessure. Elle absorbe l'aphrodisiaque puissant et émet un gémissement jouissif à la fin des mots qu'elle prononce. Elle déboutonne son chemisier avec nonchalance et dévoile une à une ses généreuses tomates farcies, qui retournent la tête des consommateurs affamés, qui se jettent sur elles. Bagarre.#
Fatigue d'automate
Fatigué, fatigué de l'été et de l'éther, les deux oui ! Fatigué comme l'automne qui manque d'automatisme...
Je suis mal défini, mal fini, mal débutant...
Très vite, autour, très vite ça va !
La folie ça vient comme ça, top départ : La voilà venue la folie, très vite !
La folie fatiguée, la folie définie fatiguée, la fatigue liquide, la folie foncière, la folie d'écriture...
Fatigué d'être fou je vais essayer des espadrilles dans le bal désemparé des à-côté...
Top départ : Les violons du coin sonnent comme des matous esquintés, des violons puissants et désaccordés comme on en voit peu...sauf si tu es fou et fatigué et que tes prunelles trop vite te montrent le visage des coursives...
Et alors là t'es mal et fatigué, les deux encore une fois !
Très vite les choses foncent, telles des fusées et toi immobile dans ta conjoncture brûlé...mal et fatigué tu attend le passage de tout ça...
ça promet d'être long ce tournage de page...
Fatigué, fatigué trop vite dés le top départ des musiques du monde :
C'est éclair de lucidité et foutrerie en tous genres et une absence qui agace bien des choses, des choses fatiguées somme toute aux couleurs passées et aux vigueurs mortes.
Je suis mal défini, mal fini, mal débutant...
Très vite, autour, très vite ça va !
La folie ça vient comme ça, top départ : La voilà venue la folie, très vite !
La folie fatiguée, la folie définie fatiguée, la fatigue liquide, la folie foncière, la folie d'écriture...
Fatigué d'être fou je vais essayer des espadrilles dans le bal désemparé des à-côté...
Top départ : Les violons du coin sonnent comme des matous esquintés, des violons puissants et désaccordés comme on en voit peu...sauf si tu es fou et fatigué et que tes prunelles trop vite te montrent le visage des coursives...
Et alors là t'es mal et fatigué, les deux encore une fois !
Très vite les choses foncent, telles des fusées et toi immobile dans ta conjoncture brûlé...mal et fatigué tu attend le passage de tout ça...
ça promet d'être long ce tournage de page...
Fatigué, fatigué trop vite dés le top départ des musiques du monde :
C'est éclair de lucidité et foutrerie en tous genres et une absence qui agace bien des choses, des choses fatiguées somme toute aux couleurs passées et aux vigueurs mortes.
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