dimanche 18 novembre 2018

La lune

La lune scintille mollement en cette période de mousson
Sa lumière est tamisée par la pluie ou les nuages
Et un grand silence s’installe, froid, pesant et effrayant.
Il vient se tordre dans les roues du fauteuil, qui se met à tourner à vive allure.
Et glisse de plus en plus vite, et veut tout stopper,
Mais l’élan est trop fort et la pensée impuissante

La sècheresse


Le coureur sur échasses pique là une pomme, là une pêche,
Il se régale comme un enfant qui mange des fraises
Le soleil poudroie d’or la poussière du chemin
La sécheresse est à son comble, la vie semble avoir déserté la vallée roussie
On entend le bruit des herbes sèches qui se frôlent


Sorti de nulle part


Le type sortait de nulle part, à croire qu’il nous a vu passer et qu’il a décidé, sur un coup de tête, de nous suivre, mais il ne sait pas à qui il a à faire. Il ne tiendra jamais le coup avec nous.
C’est un grand type, plutôt costaud, Gredin, il s’appelle Gredin, je crois. S’il continue, on va tous se liguer contre lui et il va retourner d’où il vient !
-Attendez moi ! criait-il, essoufflé, et il fait trop froid, et puis ça glisse. Pestait-il encore.
Cette fois s’en était trop :
-        - Vous allez partir ! On ne veut plus de vous dans le groupe.
Le type entendant ces mots, se mit dans une colère noire. Son visage devint rouge, son cou se mit à grossir, grossir. Ses yeux sortaient de leur orbite, ses mains gonflaient, ses ongles s’allongeaient. C’était un monstre de 4 m de haut qui se dressait devant eux. Ils sont là, pétrifiés, la peur au ventre, ils voulurent crier, s’enfuir, courir mais non, rien n’y faisait, leurs sens ne répondaient plus ! Le type se mit à souffler d’un coup. Et au moment où celui-ci s’apprêtait à attaquer le groupe, un arbre se brisa et assomma le monstre terrassé.

L'orateur et le muet


Ils se regardaient tous en faisant des signes discrets avec les doigts. D'où venait ce type? Les mains se levaient et faisaient la trompette, le pouce fiché sur le nez, les doigts appuyant virtuellement sur des pistons. L’autre imitait les cors du cerf, les pouces sur les tempes, les doigts en éventails. Des sons sortaient, sonores, de manière aléatoire et se répercutaient en écho sur le flanc des montagnes. Le type continuait, dithyrambique cette fois, sur les bienfaits de la montagne :
« Le bol d’air pur, qui gonfle les poumons et siffle par le nez, les muscles bandés qui chauffent les cuisses et activent la circulation, la couleur pure et tendre des pins et des glands qui ravit l’œil. Le chant du loup qui hurle au loin son tohu-bohu, le vent qui chatouille la nuque et les oreilles. La colonne vertébrale frissonnante sous le chaud froid de la transpiration et des neiges éternelles. Le goût acidulé dans la bouche des bonbons à la chlorophylle, le crépuscule obscurcissant le paysage,…» Paf ! Le type se prit une branche en plein visage. Ce qui ne manqua pas d’amuser les randonneurs qui ouvraient des bouches hilarantes, sans qu’aucun rire ne sorte, qui se mettaient la main sur le ventre, comme pliés en deux. Le type reprit ses esprits et devisa sur la force de la nature, quand Paf ! Une autre branche lui claqua une bonne gifle, ce qui ne manqua pas de ranimer le groupe en mouvements joyeux. Le type, la main caressant sa joue, se remit à déblatérer sur les comiques de répétition, quand, une oie sauvage se déchargea sur le coin de son œil, peignant la moitié du visage du type d’un ton blanc opaque. Re-mouvement de foule, ondulante et muette. Le type se mit à regarder de son seul œil ses compagnons de voyage et comprit enfin à qu’il avait à faire. Il se tue cette fois-ci, déposa son sac à dos par terre et se mit à grimper sur un conifère aux multiples branches Escalier. Il se posta au sommet et reproduisit le cri d’une chouette. Le groupe observa béat et des sons de chouettes sortirent miraculeusement de leur bouche.

3 temps

Le temps passé : la pâle estime : la Palestine

La Blague


Galbe agave à la glue bavarde dans mon bagage léger et large tel un Caravage blafard




Chevelure Flamboyante


Chevelure flamboyante, elle semble légèrement corpulente, joues rondes, sourire malicieux, yeux mutins. Lui, apaisé, rêveur. Visage fin portant une étoffe dorée. Adrien est tombé dans un piège, et s’est laissé entraîner dans cette auberge mal famée, dans une partie de cartes, qu’il est sûr de perdre. Son adversaire a profité de sa naïveté pour verser un puissant psychotrope dans son verre. Il est à la merci de son adversaire peu recommandé. Celui-ci lui a dérobé tout son argent et ses bijoux. Adrien se réveille groggy, il met quelques minutes à comprendre ce qui vient de se passer, la panique l’envahit soudain.

Sur le ton d'un Caravage


La bouche ravalée de la vieille femme semble aspirer tout son visage marbré de rides, un labyrinthe s’est formé sur sa peau et mène tout droit à l’antre buccal, édenté, absence de gencive, de langue, un trou noir qui attire le visage dans son néant. Elle ravale sa peur, son inquiétude, ses muqueuses se sont rétractées dans son cou et finissent stockées dans la gorge formant un cloître où baignent ses cordes vocales, sa glotte, ses non-dits, ses errances, le lourd secret qu’elle porte. Et pourtant il reste de la place, son regard brille et capte, intense, la jeunesse de sa maîtresse. Une peau lisse, des pommettes rebondies, un nez franc, des yeux sombres qui s’assurent une destinée assumée, un regard en coin à l’affût de l’inabordable, intriguée, mais sereine, malgré les ivrognes qui occupent à présent la pièce, certains sont affalés dans une posture indécente, les cuisses ouvertes, l’autre saisissant son entrejambe, un autre la face appuyée sur un tas de cartes pégueuses, la salive coulant sur la Dame de cœur. D’aucun se lève et titube vers les deux femmes comme en proie à un mirage et se désarticule, tombant au sol dans un fracas, qui ranime le géant. Immense tenancier du bar, pourtant parti si loin dans son sommeil. Quand il ouvre ses yeux mesquins sous une broussaille sourcilleuse, ses yeux perçants fixent les femmes comme un loup. Il ne voit pas le reflet de la lame que tient la jeune femme, qui s’est retrouvée là, justement pour lui, Goliath, orné d’une couronne de cheveux crépus gras, qui grouillent de vermine. Il sourit le monstre, sa bouche s’ouvre sur une dentition noire, ce qui fait réagir la vieille femme. Elle s’amuse de ce spectacle hideux qui lui renvoie son propre écho. Le coup est parti net, brisant l’air d’onde lumineuse, le sang jaillit de la fente béante, un poing corpulent s’élance dans l’air comme sonnant le glas de son propre trépas. La jeune femme, le visage moucheté de sang, quitté la pièce imperturbable, la vieille femme ricanant dans son dos.

mardi 3 juillet 2018

Les carottes sont rapées


Le professeur posa doucement sa sacoche sur la table, essuya la chaise d'un coup de main. Le loubard de l'autre côté de la table, finissait de mâcher son chewing-gum. 

Le professeur sortit ses fiches et observa du coin de l’œil son élève. 
Lui, l’élève le fixait du regard.
"Bonjour" dit le professeur, "mouais" renvoya le loubard.
Le professeur raidi, le loubard affalé , chacun de son coté de la table : l'examen pouvait commencer.
Le professeur pour démarrer posa devant lui une feuille avec ses questions numérotées de 1 à 10. Elles étaient organisées par ordre de difficulté.
On avait 45 mn.

Mais le loubard, comme pour suivre le mouvement, sortit son téléphone portable. Et dans le silence de ce duo, l'unique vibration d'un texto rythma ce moment.
Ses doigts se mirent à gigoter sur l'écran et le temps passait.

Le professeur finit par émettre un "hum hum". La réaction fut immédiate : un bip de réponse réveilla les doigts qui reprirent de plus belle.

Le prof se mit à transpirer, la gorge sèche, il tira sa feuille à lui, il tira ses années d’expérience à lui, il ne voulait plus être ici.

Il ferma les yeux et une nouvelle vibration du téléphone finit par le mettre KO.

Il était là sur sa chaise mais les murs s'éloignaient, la tête en face, penchée sur son mobile grossissait : c’était l'horreur !

C'est alors, qu'il entendit les voies, les chants, qu'il vit les lumières : ambiance monastère.
L'homme qui était assis sous les vitraux se rapprocha, sa longue soutane blanche éblouissait et il ne pouvait en détourner son regard.
D'abord, l'homme lui posa la main sur l'épaule et le temps resta suspendu.
Puis l'homme disparu, les murs du monastère aussi.
Le professeur ouvrit les yeux et retrouva en face le loubard qui le regardait perplexe.
Combien de temps cela avait-il duré ?
Et le regard d'en face avait-il changé : plus faible et moins dur peut-être ?

Maintenant, le professeur dans son dos sentit un fusil en bandoulière lui cisailler le dos et avec la gibecière et les bottes, il ressemblait à son père le dimanche matin.

Il entendit le chien aboyer, s’énerver : c'était l'heure de la chasse.

La perdrix en face de lui, posée sur une chaise de l’autre côté de la table, tentait de se faire discrète, mais à cette distance c’était du cent pour cent : "in-loupable".
Il savait que ce soir il ne rentrerait pas bredouille, la famille aurait à manger.
Alors, la perdrix, d'une façon surprenante, leva un bras. L’élève hésitant finit par dire "j'abandonne, pour moi, les carottes sont râpées pour cette année !".

Vous voulez dire "cuites" je suppose dit le professeur.
Mais la porte avait déjà claqué.

vendredi 29 juin 2018

Les moustiques piquent les mômes


Les moustiques piquent les mômes. Grattouillis, grattouillas. L’un soulage l’autre. L’autre est là, pour soutenir l’un dans la gratitude des limonades bleues. Les langues se délient. Arrive le temps des confidences des pipelettes d’Amsterdam à la langue fumeuse. Fumeuse fumeuse pas tant que ça ! une cigarette ou deux par jour. Oui là, évidemment, votre vice est de moindre ampleur petit joueur. Votre mesquinerie dans le stupre est une surprise stupide. N’est stupide que la stupidité comme dirait Forest Gump. Abandonner la raison, abandonner l’opinion, accepter d’être dans la combustion du quotidien quantique. Sa joie demeure malgré les années qui passent, malgré les aînés qui trépassent, malgré nos mémés qui tremblassent malgré nos nénés qui s’effacent.

Boudiou !


« Boudiou ! » Mémère veille en liquette à bord du bateau fou, vieux d’un lustre, débordant de hiboux. Le déluge frustre les moussaillons bigleux. N’ayant que leur courage, ils iront jusqu’au bout de leurs missions à condition que les pilules du bonheur arrivent tôt. Tôt ou tard quelle importance pour nous, le moment venu, ce changement si attendu. Viens Alfred viens ! Coursons les nuages dans des cerfs-volants mastodontes. Oui ! Quoi de plus agréable que la liberté de voler. Mais vous-même ? Avez-vous des vues sur moi ? Oui, quand je mets mes lunettes et que je vous regarde. Je vois un bel homme bien bâti aux yeux bleus. Il a la langue fort rugueuse et l’œil larmoyant car son hérédité génétique est autrichienne.


La brise allemande


La brise allemande, longtemps bouge. Elle fouette le visage et s’insinue dans le cœur. C’est la transhumance des rastaquouères, qui déferle l’alpage. Prairie verdoyante aux pâquerettes ondoyantes. Féerie d’un monde magique riant à moi plus souvent.
Cours ! Vole ! Je t’attends plaisir si longtemps désiré ! que celui d’une partie de ping-pong en Corse ! C’est bien, c’est un voyage au bout de l’enfance. Voyage susurré dans le creux de l’oreille, aux échos d’un essaim d’abeilles, un fredonnement de frelons obséquieux. Beez, Beez, Beez mais quel horrible insecte fourbe ! Pique-Nique douille, c’est toi : l’andouille douillette qui cueille des violettes vert-de-gris dans le pré, surpris dans quelques secondes, quand nous allons lire ce texte sans queue ni texte.

Les moustiques de la piscine


Les moustiques de la piscine piquent les mômes, c’est comme un automate dont les songes n’ont pas atteint les cieux. Dans l’air flotte le drapeau de la victoire. Le jeu fait nage par ici. La défense doit être automatique. Les hommes n’ont aucune nuance, leur âme est couleur ombre massif.

Mémère veille


« Boudiou » ! Mémère veille en liquette. « Bougliboulga » rapide, souffrante d’une bléno en vrac. Son séant taquin coulisse. La balade est équine. Le blaireau bouffant la moire. Grattoire de la vestale. Frequins sur transpalette. Non-sens giratoire coulant sur l’opale.

Le Canard à l'Orange


Un soleil de plomb dépose sa chape sur les épaules d’Édouard - l’Ecrevisse, de son petit nom.
Viviane, la Blanche, est dans l’eau. Son chapeau de paille à larges bords formant son bouclier anti UV.
- Vas-tu sortir de l’eau !
Édouard dore sa pilule rose au soleil. Adepte du farniente, il embaume la plage de son fumet au monoï. Voir Viviane dans l’eau l’exaspère. Elle trouve toujours un moyen d’échapper au bronze doré, malgré les astuces d’Édouard qui, cette fois-ci, lui avait découpé dans la longueur les pans de son parasol dans l’espoir d’avoir à minima une femme zèbre. Viviane sent sa peau se ramollir, ses doigts, des coussinets ridés et blanchâtres tourner au violet. Elle scrute la plage avec dépit, pas une langue d’ombre, pas même des silhouettes sur le sable, le soleil au Zenith.
L’eau à 25° ne permet pas de tempérer le corps de Viviane la Blanche, qui se refroidit. Battement des ailes, battement des cuisses, claquement des dents, lèvres bleuies, mandibules qui se paralysent. Le bain devient insupportable. Seule la haine contre Édouard se fortifie et émet un léger rayonnement dans le creux de son plexus solaire, léger mais suffisant pour lancer des éclairs à rayons laser à rays rouges qui tranchent avec le bleu de ses yeux. Viviane déplace des hectolitres à mesure que son corps fend la grande bleue. Les épaules sortent de l’eau, le poitrail tout riquiqui, pointant fièrement vers l’avant, comme bravant l’affront du soleil, les fesses chair de poule et enfin les pieds palmés laissant glisser les dernières gouttes d’eau salée. Elle vient allonger mollement une droite dans la tête écrevisse d’Edouard qui lui tendait les bras, ouvrant ainsi tout l’espace nécessaire à la rage de Viviane frigorifiée. Édouard ploie sous le corps gelé de Viviane qui profite de son étourdissement pour le maintenir au sol. Édouard convulse et fait des bulles, il est atteint d’une apoplexie fulgurante. Le maître-nageur se précipite le mettre à l’abri dans le petit port attenant. 
Les cales des bateaux gonflent leur ventre rond, boudinant, ondulant sa peau d’orange. Les encres frappent le sol de leurs griffes d’acier, les voiles sifflent leurs mélodies tuent-têtes. Les filets de pêcheurs bavent des bulles à poissons, crachats d’algues, morves de méduse, piquants d’arrêtes. « Arrête ! », « Arrête ! », Édouard scande « Arrête !», décampant à la force à peine retrouvée de ses nageoires pataudes, de son aileron mollesse, de ses turbines à coups péteux : une pétarade qui lui fait prend son envol. Une écrevisse qui voltige dans le ciel pour s’écraser le cul explosé sur le coin de serviette, où s’est réfugiée Viviane, qui sort sa gueule ouverte sur sept rangées de dents, ses petits yeux bleus transformés en billes noires, un voile les recouvrant. Signe d’une extrême colère. Édouard se méfie. Il l’immobilise par une prise judoka et tente d’apprivoiser le mammifère, à coup de petits jets de monoï. Viviane semble se radoucir, sa peau blanche agressée par le sel et l’eau est attendrie par l’huile lascive. Elle reprend forme humaine, se délecte de la souplesse de l’huile sur son corps. Elle couine de plaisir et caquetant comme un canard, ne s’aperçoit pas que sa peau devient orange sous le soleil. Édouard en perd la tête et s’extasie devant son canard à l’orange.

PIC NIQUE


Le juge jauge d'un silence. Dans son bureau austère, son silence glacial, s'adresse à un interpellé, qui répond d'un mutisme obstiné. Une avocate est là, mais si peu présente qu'elle est muette, comme une fluette chaise, malhabile où personne ne peut s’asseoir, tant une impression de fragilité monte d'elle. L'interpellé, comme le juge, savent balancer des phrases, coupantes et fines comme des idées tueuses. Quand chacun parle, ça fuse comme à Paname, dans un lupanar où l'orgie le dispute au bruit. Chacun dans sa catégorie, le juge en manière de légalités assénées, et de la force qui doit rester au droit. L'interpellé, voyou aguerri qui conteste constamment avec un aplomb plombant, et une moquerie certaine, la bienséance, et le rituel établi des accusateurs, justiciers implacables et froids. La narquoise, dépréciation de ce viveur des rues, encore jeune, glisse avec débordement, sur l'assise certaine de l'homme un peu vieux, doté d'une maturité d'expériences et d'une tranquillité méritoire, ce juge tenace. L'avocate, elle, au milieu de cette joute, ou personne ne cède d'un pouce, tâche de douces paroles, d'apaiser la vivacité de son client, en veine d'inspiration quasi-outrancière. Tout cela dure, dans l'ambiance sinon feutrée de ce lieu petit.
L'avocate ne cesse de fondre, tant, son loquace client et la diatribe du juge, passent au-dessus d'elle, ou en bas de tout ça, elle fait figure d'un petit soldat égaré au fond d'une tranchée.
C'est alors qu'au détour des échanges, celui mis en cause, parle d'une affaire qui met mal à l'aise le représentant d'une institution, réputée trancher aveuglement. L'avocate hors circuit, ne remarque pas cela.
Le convocateur, du soupçonné coupable, vacille un peu, grince dans son fonctionnement, un malaise perceptible lui fait perdre de son assurance. Le voyou, habile en rajoute et domine, maintenant, vertement la situation. Le juge s'en sort, en mettant fin à la séance. Une fois le prévenu renvoyé en maison d'arrêt, le juge seul respire un peu mieux, tout songeur, cependant de l'affaire évoquée, par le délinquant et dont lui, juge avait dû se prononcer dans le passé et un embarras.
Voici les vacances, débarrassé pour un temps de sa charge, le juge, loin des soucis et de la ville, dans un monde forestier, solitaire faisant de longues marches en zone, où les arbres abondent en masse forte, où l'homme vient peu. Dedans, règne une ombre et du violet, dedans, un souffle étrange caresse l'existence. Le bon marcheur, continue sans faille, à déployer sa vivacité dans cette nature vivifiée. Peu à peu glissant dans ce pays, il se sent devenir ombre et squelette. Un frais chemin l'absorbe, infiniment tournant, il coupe et recoupe les arbres élevés et tourne autour d'eux comme une pratique magique. La volupté du cercle, organise quelque chose, qui dépasse l'entendement. Il respire la tourbe, ocre, de cette terre glaise. Il flotte comme une chose, emportée par le courant de la vie. Il sent la courbe et le gluant des sensations, dans ses souliers d'arpenteur. La forêt n'est plus qu'un noir puissant, tant l'ombre est fantasque, nuit végétale sans égale. Dans l'endurance et la panoplie des ressentis, prenant la place dans la longévité du monde. Il se croit dans une mangrove, d'une eau définitivement trouble, jaunâtre et un peu saumâtre, baignée d'élégants serpents et de poissons bleus. Le son est percutant, comme un bon tambour des brousses inventées, peut-être un sort de la sève tenace, qui élance les arbres vers le ciel invisible, dans l'antre de la forêt masque et haute. Ce son est une hallucination de réactions.
Le voilà de nouveau, dans l'inconfort de son bureau minable, placidement acide, d'insignifiance au regard de bien des choses. Devant lui, le fourbe au visage taillé à la serpe et faisant des verbes saillants, et à côté, petite et toujours douce, d'intention ou de lassitude, l'avocate fait sa part de faiblesse. Le juge, se souvient de l'affaire du bûcheron d’Angoulême, retrouvé noyé dans une piscine olympique, tandis que le suspect certain, débite toute une série de mots débilitants. D'un coup, d'un mot, le juge voit soudain, l'interpellé comme un tigre blanc, aux yeux jaunes striés de noir. Le juge sans effroi, pour reprendre ses esprits, observe un peu l'avocate toujours douce, paisible et inoffensive. Le juge, dans l'instant, se dit qu'un chamane l'a magicené de noir. Il pense alors, à un pic-nique d'enfance, où son admiration pour une fourmi égarée, lui avait donné le sentiment d'être une fourmi. A peine cette pensée émise, qu'il devient fourmi géante, dont le regard, décidé égare d'épouvantes, le tigre dominé par cette vision terrible. Trois humains, dans un semi-brouillards sont là dans sa conscience élastique, de tant de phénomènes. Une odeur d'arbre envahi le juge et un vent frais lui caresse l'esprit. Alors bien de retour dans le terre à terre, il entend l'interpellé reconnaître les faits reprochés, qui vont le condamner à vivre, un peu comme une fourmi perdue dans les couloirs d'une fourmilière qu'est une prison d'Etat, tandis que l'avocate médusée se pose enfin des questions sur son rôle, et cela intérieurement, bien que son hébétude, ne cache rien de cela.

mardi 1 mai 2018

Notre Dame des Absences

Que s'est-il passé au théâtre de Notre Dame des Absences ???
Ni tremblement de terre, ni attaque terroriste, mais la malvenue d'un être costaud, lourdaud, pataud et pas beau ; un bossu comme on en fait plus depuis belles lurettes, plus virulent que Bartabas, tout aussi peu à cheval, sur les principes que lui, quand les choses ne vont pas et qu'on a une logique de barman pour philosopher dans la vie vive, bagarreur, comme un de la rue en déveine de tout, un énergumène gargantuesque, l'écume à la bouche et les louches qui tambourinent comme des marteaux de fracasseurs. La figure en travaux, la mauvaise augure à l'avenant et des balancements de bras, lourdingues à briser des murs, éructant d'une bouche lippue, rien d'audible mais tout de puissant et aussi dérangeant que l'âme de Dieudonné Mbala, Mbala, a saccagé avec une virulence peu crédible tout ce qui était rutilent, le réduisant en débris tout ce qui brille, ce qui n'est pas peu dire dans un théâtre ou les bellâtres ont besoin de mille miroirs pour illuminer leur face de farceurs. L'endroit pourtant neuf n'est plus reconnaissable, ce n'est plus que sable, tout est mis à l'envers, des décors ne restent que décombres.
La police dubitative s'est activée à résoudre cet énigme, terrible en ces temps sécuritaires. Au dire des témoins, nombreux et festifs qui dans la nuit et les rues du coin, coincent la bulle dans des idées champagnes, dans des dérades de promenades, sulfureuses et furieuses de vides à combler, où les produits illicites et démentiels font artifices, au dire de ces gens couverts de leur étiquette d’esthètes des bousculades accoutumées et dans une concordance surprenante de visions, ces élitistes de minuit disent qu'un sosie confondant de quasimodo à pas d'heure et dans la profondeur de la nuit a jeté la panique et les murs du théâtre près de la Seine qui coule sous bien des ponts. Peut-on croire ces chrétiens en mal de croyance ?
La police a dit oui, car besoin d'explications elle l'a, besoin de réponses, pour répondre à ceux qui répandent rumeurs et opprobres, quand l'ordre est dérangé et que l'insensé des choses peut faire mal tourner terriblement, le monde des arrangements commodes, qui sied au pouvoir. 
Pourquoi, et comment, putain de merde, cela a pu se faire ???
Voilà deux questions, qui trottinent acidement dans les cerveaux composites des loustics patentés, par le gouvernement des assis, pour résoudre ce qui fait peur à tant de monde.
Alors ces champions élémentaires, de la mathématique élastique des choses ont pisté un descendant de Victor Hugo, un passionné par le transhumanisme, paranoïaque de surcroît et qu'on n'a plus vu depuis quelques matins, et quelques pâles aubes, autant dire que c'est lui qui a fuit dans la démence et la démolition et sans doute dans autre chose, puisque nulle trace à ce jour de ce disparu à la fureur étonnante et à la fulminante provocation.

samedi 24 mars 2018

L'île


A milles lieux de la terre, un astronaute en orbite, aux yeux d’or et la frite, s’éclate à slalomer entre les poussières d’étoiles. Boum.
Un écrasé de sa pomme par terre sur une île déserte ou presque. La trogne en compote, la combinaison qui le boudine, il se vautre au milieu d’une cohorte de baleines de soutien-gorge ! Où sont les propriétaires ? L’as du tronc note sa capacité à rouler pour se déplacer, il fait le tour de l’île en roulé boulé affolé. Où sont les propriétaires ? Un grand Boom. Une frite se plante dans l’or mayonnaise, un sourire carnassier de la taille d’une baleine vient dévorer l’intrus. Boum. Une cape saoule s’étale sur l’île et se frotte la poire au génie-pis. Une bouche géante vient sucer la friandise à l’alcool fourré. Boum. Un pied de déesse vient écraser le tableau et enfoncer l’île de la tentation au fond de la mer.

Baptiste le Bienheureux


Baptiste le bienheureux, a sorti son costard de son placard pour s’exhiber ce dimanche matin dans les rues du village. Il passe devant une cour aux quatre marronniers, droit comme un i, balayant de son épi savamment brandi, les chardons impétueux qui se collent à son toupet ! haaaaaaaaa
Baptiste le bienheureux, a sorti son costard de son placard pour s’exhiber ce dimanche matin dans les rues du village. Il passe dans la cour aux quatre marronniers et roule comme une boule sur les chardons impétueux : haaaaaaaaaaaa
Baptiste le bienheureux, a sorti son costard de son placard pour s’exhiber ce dimanche matin dans les rues du village. Il passe par la cour aux quatre marronniers éternue aux quatre coins de la rue. Haaaaaa Tchoum !


Un oui prometteur


Le son est sorti, la bouche a laissé échapper un oui ! - un oui franc qui claque, un oui prometteur, une permission, un laissez-passer. Oui est la clé des portes fermées qu’il rêve d’ouvrir, derrière lesquelles un Nouveau Monde s’annonce dans la joie et la découverte, l’appréhension et le suspens qui serre sa gorge. Il faut que Janus soit fou pour ne pas franchir le palier où quelqu’un l’attend. Quelqu’un d’important, quelqu’un d’imposant, qui lui fasse un accueil spécial. Une pression sur la fesse, un pince-fesse amical, comme une tape sur l’épaule, où une poignée de main de fer, un grand coup dans le dos. Non, Janus ne souffrirait pas un geste trop rude, une pichenette à peine effleurée, pas très forte. Il n’aime pas la violence Janus. Pour qu’il soit à l’aise, que son introspection vive, pour que son ça libère sa voix, qu’elle sorte et que Janus se lance et vienne de sa bouche écraser le baiser offert.

La vie de Baptiste


Baptiste le bienheureux poursuit sa route, et tente de garder l’équilibre, mais ce n’est pas facile. Les marronniers de la place laissent tomber leurs fruits et Baptiste manque à chaque instant de déraper, de glisser, pire, de tomber et d’abîmer son joli costume. Haaaaaaaaaaaaa ! crie-t-il à chacun de ses pas, ouille ! sa jambe. Aille, ouille, haaaaaaaa ! jusqu’à l’inévitable chute. Il est là, inerte, au sol, il perçoit des visages agglutinés autour de lui, certains inquiets et d’autres moqueurs. Sa vie est un éternel haaaaaaaaaaaa.

Le magicien en boucle


Le spectacle est grandiose, l’émerveillement est total ; personne n’enviait ces jeux et oui le magicien a enfoncé délicatement l’épée dans sa gorge…. Le spectacle est grandiose, l’émerveillement est total ; personne n’enviait ces jeux et oui le magicien a enfoncé délicatement l’épée dans sa gorge…. Le spectacle est grandiose, l’émerveillement est total ; personne n’enviait ces jeux et oui le magicien a enfoncé délicatement l’épée dans sa gorge….

Le magicien


Le spectacle laisse sans voix et oui le magicien sur scène est en train d’enfoncer délicatement l’épée dans sa gorge, il peut rester seulement quelques minutes, il semble à la fois terrifié et serein. Pour la retirer, il faut que quelqu’un lui fasse une tape dans le dos, doucement, pas très fort, afin que ça sorte de sa bouche.

vendredi 23 mars 2018

Le petit ours bleu

A peine est-il sorti de son cauchemar, qu'il voit, pourtant la nuit est noire, qu'il voit son ours bleu grandir démesurément et tout proche de lui, prêt à le dévorer. Le petit garçon recroquevillé dans son lit se surprend à faire : "Waouh", Waouh est le nom chéri de son ours bleu. Dés qu'il a crié, l'enfant retombe dans le sommeil où le cueille un malin rêve : Il se retrouve prisonnier méchamment dans une capsule spatiale, et ce pendant mille ans terribles ! Où heureusement ! A un moment donné difficile à situer, un rat salvateur vient rompre cette solitude en faisant "Olé, olé". Bien que l'enfant primitivement a une peur bleue des rats, mais mille ans de solitude même en rêve, minent cette phobie. Le petit garçon découvrant alors cela dit "Waouh", Waouh, c'est le nom qu'il donne à ce rat de compagnie orbitale. D'un seul coup encore, l'enfant engoncé dans des rêves multiples se retrouve sur une plage de sable fin, avec Thomas Pesquet, des femmes nues comme l'or et des arbres pleins de fruits, ainsi qu'un génie qui l'ignore superbement. L'enfant se rappelant une histoire avec des dessins demande à Thomas Pesquet qui même hors caméra et vol spatial est sympa comme tout, il lui demande : "Dessine-moi un ours bleu, s'il t'plait monsieur !"

Hougou Hougou

Dans un champs de vigne, près de Digne-les-Bains, vit un nain aveugle. Il meugle "Oui, oui, oui !!!". Mais il est si petit, si menu, qu'à moins d'être très près de lui, on entend "Hougou, Hougou". Est-ce les plants de vigne ou le vent céleste qui déforment les sons émis par ce bout d'homme ?
Ou bien sommes-nous sourds à ce qu'un nain si petit puisse être capable d'affirmations ?
"Cui, cui" dit l'oiseau champêtre, lui cuicuite sans que personne ne l'entende hougouter.
Un peu dégoûté, le nain est cependant heureux de ne point voir des êtres si sourds et il retourne sans façon faire un tour du champs de vigne, près de Digne-les-Bains, où vit un nain aveugle...

Le oui vibre

Le oui vibre, siffle, quelque part, vibrions entre ventre et poumons, dans une chrysalide de hasards, dans un choc de neurones, de synapses et de fatras, un lot d'histoires peu correctes.
Le nain aveugle n'est point muet, murmure en lui, un filet de dire, coincé à la racine d'une naissance et solo, rien ne sort, il faut que quelqu'un lui fasse une tape dans le dos, une touche sur la peau, pas très forte, une secousse d'envol, pour que sa voix flippe sa vie et que le flop d'un mauvais sort saute aux oreilles :
Oui, monsieur sait parler, oui, monsieur en a gros sur la patate, cela lui court sur le haricot, oui, il est pour la révolution, c'est pour cela qu'il est dans la rue, dans la foule et la résistance spontanée, fallait cela pour que ça sorte de sa bouche.

dimanche 18 février 2018

La Montagne

Je suis une belle montagne jalonnée d’obstacles, parfois infranchissable, sauvage. J’ai laissé quelques hommes m’approcher mais je ne les ai pas toujours laissés repartir.

Le bouquet

Le pissenlit a des racines terreuses
Le coquelicot a des pétales onctueuses
Et les marguerites s’étirent vers le soleil
O fleurs, O pouvoir inédit des senteurs végétales


Valse hésitante

Coule, roule, boule, saoule, valse hésitante. Triangle, Angle, Terre, Blaise à côté de la falaise, nuages poreux, qui bruisse, froisse, essort ses moutons en une pluie trapue bue par le bitume fumant l’urine, la bile, la gazoline.


Des changements

Bien avant l'aube, celle des jours courts, sombres et énigmatiques, dans une baraque, grande et triste, contigu de la route au charbon, dans un automne froid, dans la lumière fantasque des lampes à huile, du monde est là, debout, apprêté pour la pagaille et le désordre heureux, les travailleurs des mines charbonnent leurs humeurs. Ils discutent l'ordre du jour, celui venu de la ville qui vrille, porteuse de rumeurs et de malentendus.
Pleins de vaillances, dans leur guenille et leur jeunesse, ça crie et ça chamaille...
Des bruits imprécis d'une révolution, de changements politiques, piquent ce monde esclave qui trouve là, de quoi se mettre en route, les habitudes se renversent, les lassitudes se dominent...
Seules, éclatent les paroles, étincelles libres des pensées fulgurantes, brutales et neuves, d'être entendues.
La nuit encore longue, s'étire dans l'attente du jour, craint et désiré, à la fois...
La lueur des lampes n'est pas seule à trembler, ni la seule à éclairer les cœurs exaltés, fiers d'une colère de groupe.
Ils sont libres, nouveau dans ce sentiment, oisifs, diraient les contre-maîtres, qui ne sont plus ici.
Yvan a quinze ans et goûte à l'air libre ces journées rouges de cœur, par un temps bien gris.
Son père perdu au front ne donne pas de nouvelles, sa mère, vaille que vaille, chemine silencieuse dans les travaux du quotidien, de sa basse condition.
Lui, file à la campagne, tout heureux d'admirer, fut-ce par un sale temps, une étendue de terres cultivées. Par monts et par vaux, il déraille dans ses rêves, histoire de voir un soleil dans sa vie dure : Il s'imagine maître d'un lopin où il aurait assez pour faire son pain, hors de la mine et des faces fatiguées. Il marche loin et ferme, sans ressentir la moindre faiblesse.
D'un hameau à l'autre, il vadrouille, n'hésite point à patauger, dégueulassement, pour atteindre une rivière, à traverser à gué, dans la froidure mordante de l'eau filante.
Il s'arrête parfois, dans son voyage, regardant d'un naturel promontoire, une vision : Celle d'une cohorte chaotique, vive de revenants de guerre, grommelant, dans leur restant d'uniforme, terreux et débridé, tout en fumant d'abondance. Cela se fait aujourd'hui, ce genre de défilé.
Dans son village, il en a vu, Yvan, des gens en départ, des décidés à partir vers la ville, pour lui dire les choses, pleins de rages et de grands pas.
Quoique aussi, d'autres gens, forts de suspicions ne croient qu'en leur terroir, ceux-là, taiseux avec des yeux goguenards, muraillés de méfiances, raillent intérieurement ces dérangés.
Ville, étrangère a tout ce qui se vit ici, citadine hautaine sans aubaines. 
Pourtant de la ville, vient une troupe d'artistes, que les temps nouveaux, pleins d'imprévus démènent, ils filent avec ardeur leur présence charismatiques avec des mots de Tchekhov et tout un défilé de sentiments travaillés.
Ce n'est pas qu'ils comprennent tout, mais tout ce surprenant fascine, la scène, les phrases lancées avec emphases et les phares de la scène, aussi peu éclairée, soit-elle, alimentent des mirages et des ménages.
Et les paysans et les forçats de leur sort plantés là, regardent avec des yeux ronds tout une magie circulante.
Yvan particulièrement, en pince pour une comédienne pâle, comme un flocon d'avoine, avec une voix de rossignol et des yeux de diamants. Peut-être qu'il exagère, où la fatigue, le soir, le changement modifient les perceptions.
Le spectacle fini, la troupe se mêle au peuple, histoire d'être communiste communionnant. Issus d'une tranche cultivée et riche, ces gens de théâtre ont une foi au parti, telle qu'ils sourient à tout le monde avec une bonté au cœur et une folie en tête. Ils pourraient, faire fondre la glace de la Volga.

Le cœur d'Ivan, lui dans sa jeunesse dure, fond également, attentif, il a vu, qu'autant que ces gens ont des savoir-faire, des manières et du livresque, n'empêche que Tatiana, l'actrice belle comme un rêve, a de la poussière dans son ménage avec Ysobrov, étonnant comme ces deux-là, roucoulent devant le rideau ouvert avec des serments fiévreux, y'a pas longtemps et que là, dans la ripaille, ça gronde, ronchonne et grimace sans grâce .Cet étonnement ne dure qu'un temps, dans le brouhaha du banquet, profitant qu'Ysobrov soliloque sur l'avenir culturel, alors que la vodka, bien que non rouge révolutionne l' esprit et les mœurs, Yvan en braise, glisse un billet doux à sa muse, et comme il ne sait pas écrire, il a d'un bout de charbon, dessiné un grand cœur avec un trait au milieu, symbolisant une flèche et l'embrasement de son cœur...

Clara

Clara et Adrien se connaisse depuis longtemps, ils font partie de la même troupe de théâtre. Ils ont partagé ensemble à la fois de grands moments d’émotion et de joie mais aussi de stress, de doute. Ce soir, c’est la dernière de leur pièce, ils sont en coulisse. Ils seront sur scène dans quelques heures pour la dernière fois. Clara quitte la troupe, un rôle sûrement le plus beau de sa vie à Broadway. Adrien sent qu’il faut lui avouer son amour, il se sent maladroit, et ne sait pas comment s’y prendre. Trop tard le rideau s’ouvre.

Adrien

Adrien est pris d'un violant malaise, il tombe inerte au sol, une forte lumière le transverse, il est plongé dans un profond coma. Une lumière blanche très éblouissante comme un épais
brouillard se forme devant ses yeux quand il perçoit alors une ombre, celle d'une petite fille. Qui est-elle ? Que veut elle lui dire ? est-elle réelle ? Ses grands yeux mystérieux le regardent tendrement.

Il se sent partir mais elle lui tend la main, elle lui fait comprendre que ce n'est pas l'heure que tant de choses peuvent se passer, la petite fille commence à danser, à chanter, à rire de plus en plus fort. Adrien se réveille. Il est à l’hôpital Clara est là.

Quel est cet affront

Quel est cet affront qui vient foudroyer mes jambes, ma danse, ma joie de vivre ? Je le porte là, au creux de mon ventre, il remonte le long de mon buste, il soulève mon menton et tire ma tête vers le haut.

Elle est là, la frêle silhouette qui ne se laisse pas plier sous le choc, qui s’érige droit comme une herbe folle que le vent ne peut rompre. Cependant elle ne bouge pas. Son regard hypnotique immobilise l’ensemble, un regard qui se plante là, droit dans le cœur ; qui vient fixer l’autre dans la paralysie de la culpabilité, de la faute, du pardon. Maintien altier, profondeur du message, des yeux électrisent, l’amour s’évapore.

L'acrobate

Ramassée sur le sol, dans son habit pailleté, les feux des projecteurs transforment notre acrobate en une boule à facettes. La tête cachée entre les mains, le cœur battant, elle cherche à canaliser son trac. Respiration profonde. Ses côtes se gonflent et se dégonflent. La musique enveloppe le corps qui se déplie avec souplesse dans une vrille élégante et légère d’un amour primaire. Le visage lisse, détendu est radieux. Les notes ondulent sur l’acrobate, qui dessine des lignes mélodiques dans l’espace. Les gestes sont précis, ciselés, le regard brille. Elle pense à sa sœur, à leur enfance heureuse quand elles tournaient sur elles-mêmes sous la lumière chaude du soleil de Cochinchine. La douceur de l’innocence, la grandeur des premiers âges. Les auditeurs n’existent plus, la scène n’existe plus, les mouvements fluides se volatilisent. Seul résiste l’hologramme aux reflets bleutés.

L'audition

Diego retient son souffle, il a la gorge qui se serre, ses mains tremblent. Il n’avait jamais assisté à une audition si pure, si parfaite, si éthérique. Il voyait les notes se poser sur la courbe du sein de l’acrobate, ça le troublait, il imaginait ses mains pianoter sur la peau fine et blanche de la danseuse, parce que la performance athlétique avait complètement disparu de ses pensées, plus d’anneaux, de trapèze, il ne voyait que la danse. La loi de l’attractivité guida ses pas et le tira par le sternum sur la piste ronde, il interrompit sur le champ la session, il arracha l’acrobate de son état d’extase et de don complet. Ce fut la chute. Il se précipita vers elle. Elle se redressa sur les genoux, le buste fier, son regard l’intima de ne pas s’approcher plus. Elle le toisait, agressive et offensée. Lui, penaud, s’allongea à ses pieds et posa ses deux mains le long de sa joue, comme un jeune garçon que sa maman vient de gronder.

Quand la conscience se mêle d’amour…

- Quelle est cette peur ? N’ai pas peur si je sais tout de toi, c’est parce que je suis toi, je suis l’enfant que tu as été, l’enfant que tu n’auras jamais, je suis Une et suis toutes les femmes.
Chacun a la conscience qu’il mérite, tu dois m’accepter, je ne suis que le fruit de tes actes. Il est temps de nous rencontrer, mieux que lorsque tu daignes, en passant, me sonder sans y croire.
On vous parle de paradis, d’enfer, de purgatoire, tout ceci est faux, est faux parce qu’il n’y a pas de lieux dédiés, mais , plus on avance en âge, plus un parcours difficile, une cohabitation pénible avec soi, et moi, la conscience. Au tiers de ta vie, tu as le choix, rester myope ou accepter de voir, de réfléchir, d’infléchir sur le cours de ta vie.
J’ai souffert de tes histoires minables, eu honte de tes faiblesses. Nous pourrions aujourd’hui envisager de nous aimer, toi et moi.
-Vas-tu te réveiller ? Cette nuit je veux te parler. Encore une Saint Valentin, cette fête dont tu dis qu’elle est le rachat de ceux qui trompent, une fête de fleuristes et de cocus. Une Saint Valentin en cette année où la ville fête l’Amour. Toi, tu as raté tes histoires faute de n’y avoir rien compris.
D’abord, il faut s’aimer pour bien aimer les autres. Et là, déjà, le bât blesse.
-          Il va me falloir t’apprivoiser pour qu’enfin tu te supportes. T’adoucir pour dénouer les fils barbelés qui t’emprisonnent. User de tendresse, faire attention à chaque mot, car tu traques dans chaque phrase le mensonge caché. Ne pas être trop conciliante, tu te méfies des flatteurs, ne pas te contraindre, tu fuis tout ce qui pourrait ressembler à une cage. Il me faudra faire taire les peurs, les colères.

-          Tu es réveillée, tu es inquiète. Tu me parles enfin. Argumente, bien sûr que l’Amour tu connais. La preuve est dans ce tas de photos, d’affiches, de récompenses. L’amour tu le joues sur scène, tu l’as vécu avec ce comédien qui est sur le cliché brandi. Trois Molière et j’ose mettre tes mots en doute ? Tu es la meilleure lorsqu’il s’agit de sentiments, ton art, c’est ta raison d’être.
-          Tu as lu tous les livres, connais tous les rôles d’amoureuses, tu es sûre de ton fait.
-          Les conflits, les disputes, les conflits, c’est la faute des autres. Je n’ai qu’à retourner dans mes limbes, m’occuper de ce qui me regarde. Elle ne m’a pas sonnée.
-          La violence de ses gestes quand elle jette les clichés, le nom de cet homme qu’elle est incapable de prononcer…elle vacille, s’effondre. Il me faudra trouver un autre moment, une autre scène, d’autres dialogues…Là, elle a baissé le rideau, s’est échappée, s’est rendormie pour ne pas se questionner.

lundi 29 janvier 2018

Le ciel était bleu

Le ciel était bleu, tout souriant je suis sorti de table, j'étais heureuxLa vie n'est pas toujours comme on l'espère, pour être heureux, juste la remplir de générosité, de bons plats, et de bons vins. Prendre le temps d'écouter, et partager, c'est une façon, je suis heureux. Le cil et tes bleus, tout sourit, ange sorti d'étable, j'ai tes bleus malheureux.

L'Hymne au Beignet

Quelle réussite, ils sont comme des doudous
Ronds ces petits choux, pas du tout riquiqui
Quelle réussite, ils sont comme des doudous
Croustillants et fondants telle une symphonie
Petites boules jolies, on les appelle des bijoux
Bonheur gustatif et parfumé qui enchante la vie


dimanche 21 janvier 2018

L'unique

En vin saveur, en drap couleur, en fille pudeur.
Tout était réuni pour une soirée délicieuse.

Puis le doute, le sentiment d'une absence.
Il manquait quelque chose.
Nicolas le premier ressentit le vide. Tous n'étaient pas là.
Il y avait les amis, les amis des amis mais il n'y avait pas la principale, l'unique.
Je vous parle ici de sa petite sœur.

Le vin, les filles, les draps plus rien ne comptait alors.
Le lieu devint dangereux, trop grand.
On avait peur. Inquiets, où la chercher?

Le temps filait, la tension redoubla.
Nicolas cria et cria encore, c'était l'horreur.

Enfin, sa sœur entra, stupeur, et file la peur.

L'Atlantique

Des reflets agréables, de belles formes, c'est si doux.
Elle, présente juste là sur la plage tout au bout.

Avec ses lignes douces aux milles reflets de bijoux.
Doucement, elle émet ses sons répétés tout tout doux.

C'est comme un poisson qui à l'opposé regarderait, un peu fou.
Avec une envie folle de plonger de traverser, d'aller jusqu’à nous.

Elle va partir, sûrement comme à chaque fois, c'est établi un point c'est tout.

C'est un amour un grand espace pour moi pour nous.

Dans cet état, j’erre à ses côtés ou bien je plonge au risque de m'y perdre et de perdre vous.Des reflets agréables, de belles formes, c'est si doux.
Elle, présente juste là sur la plage tout au bout.

Avec ses lignes douces aux milles reflets de bijoux.
Doucement, elle émet ses sons répétés tout tout doux.

C'est comme un poisson qui à l'opposé regarderait, un peu fou.
Avec une envie folle de plonger de traverser, d'aller jusqu’à nous.

Elle va partir, sûrement comme à chaque fois, c'est établi un point c'est tout.

C'est un amour un grand espace pour moi pour nous.

Dans cet état, j’erre à ses côtés ou bien je plonge au risque de m'y perdre et de perdre vous

jeudi 18 janvier 2018

Après l'apocalypse

En vin saveur, en drap couleur, en fille pudeur, l'histoire s'écoule en enjambées fantasques, tels les géants des mythes, bousculant rois et dieux dans des dérobades d'éternités.
Tout recommence, dans des insanités et agapes orgiaques, après des guerres et des courroux, engloutissant presqu'îles et royaumes insulaires.
Un jour à force d'affronts et de puissances mécaniques, y'aura dans les dédales des terres labourées, pas grand monde, pour renaître à nouveau :
De ce neuf présent, le rongeur est roi :
Enclin aux chaleurs, le rat coureur file en sueur...

L'automne roux

ô belle nature de l'automne roux
où la montagne grandiose revit
ô belle nature de l'automne roux
où l'écho vif du torrent grossit
quel plaisir de vivre ça, tout à coup !
ô montagne, pleine de dieux érudits,
Olympie neuve, que nomment les doux,
roche plus velouté qu'un chant de Tino Rossi

Buvons à ventre fendre

Bonne cuisine et bons vins, c’est le paradis sur terre ! Toute la famille ripaille. Sur la nappe à carreaux, des fromages, des pâtés, du salpêtre et des guêpes. Les voix envoient leurs surenchères, surtout les biens en chair, grivoises, buvant à ventre fendre, estomac plein, la peau tendue, les boutons sautés, et fermetures Eclair ouvertes. Ca baille par rafales, ça donne des coups sur les bonnes cuisses cousine et des bovins zélés paradent dix sur terre. Les langues se délient, les pupilles se dilatent, la rate gratte, les gueules vocifèrent des jurons Lucifer. Les joues pivoines, les bras pivotent, ils percutent la glotte de l’autre marmotte. L’insulte blesse plus que les coups bas sur la petite puce. Le ton monte dans les tours, mentent famille et amis, cris, salives et postillons. Trop de mots, mot de trop. La ménagère dessert les plats sans apporter les desserts. La meute se meut en coups de poing : trop de sel. Trop de langues de vipères. Les bons enzymes tiennent en vain le sel. Le paradigme c’est taire.

Merveille de mes nuits

Merveille de mes nuits
que vous êtes jeune fille jolie
Merveille de mes nuits
que votre voix est douce ma mie
Tu est comme un soleil dont je suis fou
Tu me sembles être un vrai bijou
Toi que je charme mon chou

Pourrais-tu m’aimer si je te disais tout ?

La danseuse au hibou

Mignonne chipie
Danseuse aux volants fouillis
Mignonne chipie  
Danseuse aux pas feutrés et doux
Tu brilles mon étoile au chant de l’hibou
Si tu m’étais infidèle, je ne serai pas jaloux
Danseuse, ma poupée, ma pâte à choux
Comment vivre sans toi ? Maintenant je suis à vous.


Framboisine

Il était une fois la Princesse Framboisine, qui vivait dans un royaume au bord de l’eau, où la végétation et les fleurs poussaient à une vitesse extrêmement lente. Un royaume où tous les fruits et les plantes ne mûrissaient jamais, où les habitants avançaient à pas d’escargot. Un royaume figé dans un temps qui passait à la lenteur d’une feuille qui tombe du haut d’une falaise. Au grand damne de la Princesse Framboisine qui se régalait de tous les bonbons et les mets sucrés et qui mangeait avec tristesse tous ses fruits et légumes verts, durs et sans saveur. Un jour de grande mollesse, le gardien du royaume se dirigea dans une torpeur empreinte d’une légère mais très légère précipitation vers le Palais du Roi, annoncer la terrible nouvelle :

« La montée des eaux, Sir ! La montée des eaux, Sir ! »

Son vocabulaire était limité car il prononçait nonchalamment, cela prenait déjà tellement de temps ! L’annonce de la catastrophe naturelle qui tombait sur le royaume alerta toute la famille royale, qui se réveilla d’un coup de sa torpeur et mit tous les habitants du village dans un omnibus.
Princesse Framboisine à la tête du bus regardait le ciel se couvrir, un orage menaçait de surcroît le royaume, les premiers éclairs tonnèrent dans le ciel et une pluie diluvienne se mit à fendre l’horizon. Le bus surfait sur les flaques d’eau et se jeta dans la forêt voisine, il dérapa sur une coulée de boue et se figea net. Tous les habitants du royaume retrouvèrent leur sérénité à l’arrêt du bus car l’absence de mouvement et le calme les rassuraient. Mais Framboisine avait faim et ne voulait pas rester figée dans le bus immobile. Elle usa de son pouvoir de transparence pour appuyer sur le bouton de la porte et sortir incognito.

Quand la porte du bus s’ouvrit, il y eut un grand cri :
«Un fantôme !» ; «Nous sommes dans la forêt hantée!» « Chauffeur ! Chauffeur ! Fermer la porte et faites sortir le fantôme!».
Ce que les habitants ne savaient pas, c’est que Framboisine était encore dehors à sucer les pommes de pins et à casser les noisettes aux arbres. Elle fut enfermée dehors dans la forêt hantée et ne pouvait plus rentrer dans le bus. Quand elle s’en aperçut, elle se mit à pleurer et s’assit par terre contre le grand Chêne.

« - Et, toi petite ! Tu ne vois pas que tu écrases mes joyaux !?» Framboisine prit peur et se redressa au son de la voix du grand chêne. « - Je ne savais pas que vous étiez là ! »
Elle recula et plaqua ses mains contre un cyprès :
« - Et toi petite ! Ne me presse pas de si près ! » Framboisine en s’écartant trébucha contre une pierre :
«-Ouille, Ouille, Ouille ! Qui m’a donné un grand coup de pied dans les c.., heu dans le derrière ?»
  
Framboisine ne bougea plus du tout de peur d’importuner la forêt hantée. Une voix minuscule lui chatouilla l’oreille :
« - Framboisine, n’aie pas peur ! » Elle tourna la tête et regarde avec ses yeux de loupe la petite araignée qui pendait à côté d’elle : « - Mamaaaaaaaaaan ! »
« - Framboisine, ne crie pas, il ne faut pas avoir peur. Je vais t’aider à sortir de la forêt. » dit l’araignée.
Elle lui tissa une passerelle en toile d’araignée pour qu’elle ne touche pas les végétations de la forêt. Arrivée de l’autre côté, elle tomba sur une chaumière qui sentait bon le chocolat et la brioche sucrée. Elle descendit de sa toile d’araignée qui s’arrêtait juste au pied de la maison.

Toc toc toc ! La porte s’ouvrit sur un chef cuisinier avec une toque immense qui touchait le plafond.
« - Aide mon royaume, Grand Magicien ! Il va être détruit par la montée des eaux ! »
« - Comment ça ! Le village de santons est habité ? Je pensais que personne n’y vivait car rien ne bouge là-bas ! »

Framboisine se goinfrait des délicieuses brioches et tournebroches, étalée sur le buffet, pendant que le grand chef cuisinier lui racontait son histoire :
« - Je manquais de fruits et légumes et ceux du village et des alentours poussent si lentement que j’ai invoqué les Dieux pour créer le déluge et nourrir cette terre, pour la rendre fertile et accélérer la croissance des végétaux. » Framboisine recracha un grand bout de framboisier :
« - Ce n’est pas possible ! Faites quelque chose pour arrêter tout ça ! »
« - Tu es sûre de toi petite ? Tout va changer ici. »
 Framboisine balaya du regard le buffet et tous les stocks de nourriture, elle hésita longuement puis affirma déterminée :
« Oui j’en suis sûre. »
Le grand chef se remit à sa marmite et touya la soupe dans l’autre sens, à force de touiller, les gâteaux, les gratins et les brochettes se réduisirent en fumée. Framboisine essaya d’attraper un dernier fruit confit mais il disparut dans sa main. Framboisine pleurait toutes les larmes de son corps. Elle venait de sacrifier sa gourmandise pour sauver son royaume.

Elle vécut le reste de sa vie - qui fut très très longue – figée, à croquer dans les fraises vertes comme dans des pommes, mais entourée de ceux qu’elle aime.


Luc et le Dragon

Il était encore une fois, car ce n’était pas la première fois, qu’un dragon enfermé dans son désert ne voulait voir que du jaune. Alors bien sûr, Luc le petit garçon qui transforme tout en chocolat ne pouvait créer que des problèmes à ce dragon et à son royaume jaune.

Un jour de grande canicule, Luc, accompagné de son fidèle ami le chien Felix, décida de traverser ce désert pour aller voir la mer, mais sous cette canicule : compliqué avec le chocolat et son propriétaire le dragon. En plus, si Félix le chien était de couleur jaune (ça va servir), Luc, lui, portait sa cape rouge. À peine le pied à terre, à peine sortis du bus, Luc et Félix ne pouvaient que regarder le véhicule se transformer en chocolat, puis doucement commencer à fondre.

Traverser, traverser peut-être une journée ou deux pour rejoindre la mer de l’autre côté. Luc guettait le moment où le dragon allait apparaître, fou furieux de voir une tâche rouge au milieu de son désert jaune et puis toutes ces traces de chocolat que Luc créait en marchant sur les cailloux. Au début du deuxième jour, la mer apparut au loin. Elle apparut d’un coup, exactement comme le dragon. Malin, ce dernier s’était approché à contre-jour dans le jaune du soleil. Il fonçait droit sur la tâche rouge, il allait dévorer Luc.

Luc réfléchissait tout en courant mais le dragon arrivait trop vite, la partie était perdue, il ne verrait jamais la mer. Soudain, Félix invisible aux yeux du dragon, sauta sur Luc et le recouvrit de tout son corps, de tout son pelage jaune. Luc prit cela au début pour le câlin ultime puis comprit le stratège. Il se recroquevilla sous le chien. Le dragon pesta, sa proie venait de disparaître. Après avoir tourné, il se posa là, tout près de nos deux compagnons invisibles.

Malin, Luc commença à toucher tous les cailloux et toute la poussière autour de lui. La nappe de chocolat grandissait, grandissait pour atteindre peu à peu les pieds de notre méchant dragon. Ils étaient maintenant tous les trois à patauger dans un lit de chocolat. Luc commençait à se noyer, il toussa, il bougea. Le dragon les aperçut. Il montra les dents, tira la langue mais le sol collant le fixait sur place. Luc et Félix le chien en profitèrent pour courir vers la mer. Le dragon lui, tentait de se lécher les pattes.


Luc et Félix couraient toujours, heureux d’avoir vaincu le méchant dragon, ils étaient à 100 mètres de l’eau, ils riaient, se bousculaient. Ils rentrèrent sans hésiter dans cette belle mer bleue et chaude. C’est alors que les dents acérées d’un énorme requin les déchiquetèrent dans un bain de sang. Attention un danger peut en cacher un autre.

Winona

Il était une fois une petite fille très coquette qui vivait dans le plus merveilleux village qui puisse exister, il se situait dans une contrée lointaine d’Amazonie. Cette petite fille s’appelait Winona, elle était très belle et ne pensait qu’à son apparence. Elle portait de belles tenues et elle avait toujours ses cheveux bien coiffés.
Un jour comme les autres, la pluie s’est abattue très fort sur le village, tellement fort que l’eau s’infiltra dans les maisons. Winona vit ses boucles se déboucler, sa belle robe à volants se déchirer, ses chaussures trempées se déformer. Tout le village fut mis en quarantaine, privé de nourriture, il n’y avait plus de pain. Il fallait trouver une solution très vite car tout le village allait mourir.

Winona se mit à penser à autre chose qu’à son apparence, il fallait aider les gens. Elle alla voir son amie la lune qui lui éclaira son chemin. Elle partit à l’aube seule à travers la forêt et ses animaux sauvages. Elle se servait du pouvoir magique de sa voix mélodieuse qui hypnotisait tous les animaux féroces et autres dangers de la nature. Quand un obstacle qu’elle n’avait pas prévu se dressa sur son chemin. Un mur, juste devant le village voisin.

Un mur infini. Le plus étrange c’est que dès qu’elle avançait, le mur grandissait plus elle reculait plus le mur s’abaissait. La petite fille très futée se servit de sa coquetterie pour amadouer le mur mais celui-ci ne céda pas et lui-même se moquait d’elle : « - Si tu ne t’en vas pas petite, tu ne sais pas de quoi je suis capable ! »

Winona qui avait plus d’un tour dans son sac fit de nouveau appel à son amie la lune, qui fendit le mur en deux de ses rayons lunaires.

«- Et bien si ! Je t’ai eu ! » Grâce à son amie la lune et à son courage, la petite fille pu ramener de la nourriture et sauver son village de la famine. Avec la volonté, les obstacles se brisent en deux.