samedi 24 mars 2018

L'île


A milles lieux de la terre, un astronaute en orbite, aux yeux d’or et la frite, s’éclate à slalomer entre les poussières d’étoiles. Boum.
Un écrasé de sa pomme par terre sur une île déserte ou presque. La trogne en compote, la combinaison qui le boudine, il se vautre au milieu d’une cohorte de baleines de soutien-gorge ! Où sont les propriétaires ? L’as du tronc note sa capacité à rouler pour se déplacer, il fait le tour de l’île en roulé boulé affolé. Où sont les propriétaires ? Un grand Boom. Une frite se plante dans l’or mayonnaise, un sourire carnassier de la taille d’une baleine vient dévorer l’intrus. Boum. Une cape saoule s’étale sur l’île et se frotte la poire au génie-pis. Une bouche géante vient sucer la friandise à l’alcool fourré. Boum. Un pied de déesse vient écraser le tableau et enfoncer l’île de la tentation au fond de la mer.

Baptiste le Bienheureux


Baptiste le bienheureux, a sorti son costard de son placard pour s’exhiber ce dimanche matin dans les rues du village. Il passe devant une cour aux quatre marronniers, droit comme un i, balayant de son épi savamment brandi, les chardons impétueux qui se collent à son toupet ! haaaaaaaaa
Baptiste le bienheureux, a sorti son costard de son placard pour s’exhiber ce dimanche matin dans les rues du village. Il passe dans la cour aux quatre marronniers et roule comme une boule sur les chardons impétueux : haaaaaaaaaaaa
Baptiste le bienheureux, a sorti son costard de son placard pour s’exhiber ce dimanche matin dans les rues du village. Il passe par la cour aux quatre marronniers éternue aux quatre coins de la rue. Haaaaaa Tchoum !


Un oui prometteur


Le son est sorti, la bouche a laissé échapper un oui ! - un oui franc qui claque, un oui prometteur, une permission, un laissez-passer. Oui est la clé des portes fermées qu’il rêve d’ouvrir, derrière lesquelles un Nouveau Monde s’annonce dans la joie et la découverte, l’appréhension et le suspens qui serre sa gorge. Il faut que Janus soit fou pour ne pas franchir le palier où quelqu’un l’attend. Quelqu’un d’important, quelqu’un d’imposant, qui lui fasse un accueil spécial. Une pression sur la fesse, un pince-fesse amical, comme une tape sur l’épaule, où une poignée de main de fer, un grand coup dans le dos. Non, Janus ne souffrirait pas un geste trop rude, une pichenette à peine effleurée, pas très forte. Il n’aime pas la violence Janus. Pour qu’il soit à l’aise, que son introspection vive, pour que son ça libère sa voix, qu’elle sorte et que Janus se lance et vienne de sa bouche écraser le baiser offert.

La vie de Baptiste


Baptiste le bienheureux poursuit sa route, et tente de garder l’équilibre, mais ce n’est pas facile. Les marronniers de la place laissent tomber leurs fruits et Baptiste manque à chaque instant de déraper, de glisser, pire, de tomber et d’abîmer son joli costume. Haaaaaaaaaaaaa ! crie-t-il à chacun de ses pas, ouille ! sa jambe. Aille, ouille, haaaaaaaa ! jusqu’à l’inévitable chute. Il est là, inerte, au sol, il perçoit des visages agglutinés autour de lui, certains inquiets et d’autres moqueurs. Sa vie est un éternel haaaaaaaaaaaa.

Le magicien en boucle


Le spectacle est grandiose, l’émerveillement est total ; personne n’enviait ces jeux et oui le magicien a enfoncé délicatement l’épée dans sa gorge…. Le spectacle est grandiose, l’émerveillement est total ; personne n’enviait ces jeux et oui le magicien a enfoncé délicatement l’épée dans sa gorge…. Le spectacle est grandiose, l’émerveillement est total ; personne n’enviait ces jeux et oui le magicien a enfoncé délicatement l’épée dans sa gorge….

Le magicien


Le spectacle laisse sans voix et oui le magicien sur scène est en train d’enfoncer délicatement l’épée dans sa gorge, il peut rester seulement quelques minutes, il semble à la fois terrifié et serein. Pour la retirer, il faut que quelqu’un lui fasse une tape dans le dos, doucement, pas très fort, afin que ça sorte de sa bouche.

vendredi 23 mars 2018

Le petit ours bleu

A peine est-il sorti de son cauchemar, qu'il voit, pourtant la nuit est noire, qu'il voit son ours bleu grandir démesurément et tout proche de lui, prêt à le dévorer. Le petit garçon recroquevillé dans son lit se surprend à faire : "Waouh", Waouh est le nom chéri de son ours bleu. Dés qu'il a crié, l'enfant retombe dans le sommeil où le cueille un malin rêve : Il se retrouve prisonnier méchamment dans une capsule spatiale, et ce pendant mille ans terribles ! Où heureusement ! A un moment donné difficile à situer, un rat salvateur vient rompre cette solitude en faisant "Olé, olé". Bien que l'enfant primitivement a une peur bleue des rats, mais mille ans de solitude même en rêve, minent cette phobie. Le petit garçon découvrant alors cela dit "Waouh", Waouh, c'est le nom qu'il donne à ce rat de compagnie orbitale. D'un seul coup encore, l'enfant engoncé dans des rêves multiples se retrouve sur une plage de sable fin, avec Thomas Pesquet, des femmes nues comme l'or et des arbres pleins de fruits, ainsi qu'un génie qui l'ignore superbement. L'enfant se rappelant une histoire avec des dessins demande à Thomas Pesquet qui même hors caméra et vol spatial est sympa comme tout, il lui demande : "Dessine-moi un ours bleu, s'il t'plait monsieur !"

Hougou Hougou

Dans un champs de vigne, près de Digne-les-Bains, vit un nain aveugle. Il meugle "Oui, oui, oui !!!". Mais il est si petit, si menu, qu'à moins d'être très près de lui, on entend "Hougou, Hougou". Est-ce les plants de vigne ou le vent céleste qui déforment les sons émis par ce bout d'homme ?
Ou bien sommes-nous sourds à ce qu'un nain si petit puisse être capable d'affirmations ?
"Cui, cui" dit l'oiseau champêtre, lui cuicuite sans que personne ne l'entende hougouter.
Un peu dégoûté, le nain est cependant heureux de ne point voir des êtres si sourds et il retourne sans façon faire un tour du champs de vigne, près de Digne-les-Bains, où vit un nain aveugle...

Le oui vibre

Le oui vibre, siffle, quelque part, vibrions entre ventre et poumons, dans une chrysalide de hasards, dans un choc de neurones, de synapses et de fatras, un lot d'histoires peu correctes.
Le nain aveugle n'est point muet, murmure en lui, un filet de dire, coincé à la racine d'une naissance et solo, rien ne sort, il faut que quelqu'un lui fasse une tape dans le dos, une touche sur la peau, pas très forte, une secousse d'envol, pour que sa voix flippe sa vie et que le flop d'un mauvais sort saute aux oreilles :
Oui, monsieur sait parler, oui, monsieur en a gros sur la patate, cela lui court sur le haricot, oui, il est pour la révolution, c'est pour cela qu'il est dans la rue, dans la foule et la résistance spontanée, fallait cela pour que ça sorte de sa bouche.