lundi 18 février 2019

Je la vois

Je la vois. Elle passe sa porte. Le soleil l’éblouit, ses yeux plissent. Puis, elle prend une expression étonnante, comme si elle avait subitement croisé la silhouette d’un animal familier, qui se serait travesti. Elle s’adresse à lui : « Arrête de rire avec le premier moineau venu ! ».
Contrairement à d’habitude, le discours de cette femme est farfelu. Elle, qui, d’ordinaire, est une femme si structurée, et dont les rêveries sont d’un réalisme désarmant, me surprend par cette brusque transformation ; alors, j’efface cette image qui me déstabilise. Je me complairais désormais à la décrire, tel qu’il m’a toujours été donné de la voir, jusqu’à ce jour.
Je veux dorénavant décrire une femme lucide, qui erre souvent dans de vieilles maisons. Sa mémoire est translucide, ses émotions ne transparaissent jamais sur son visage lisse ; elle rêve souvent la nuit, comme tout un chacun, mais à son réveil, l’expression de son visage est celui d’une statue, dont l’existence est figée pour l’éternité.

Les vieilles maisons

Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait... D’habitude, je ne fais que des rêves réalistes. Par exemple, je
déambule dans de vieilles maisons, que je finis par connaître par coeur car leur architecture est récurrente dans mes rêves. D’ordinaire, j’y aurais peut-être rencontré un chat, qui aurait couru après un moineau...
Enfin, rien de mystérieux là-dedans !!! Je ne rencontre nul gendarme dans ces vieilles maisons car je ne fais jamais de rêves farfelus. Franchement, les rêves réaliste ne me font pas rire, j’en ai conscience, et, du coup, mon existence manque de soleil, à cause de la banalité de mes rêves. Je le vis comme une porte fermée à mon inconscient qui se tait...

Le premier moineau venu

J’ai pris conscience, qu’un jour de soleil, en fermant ma porte, j’ai rencontré un chat mystérieux, déguisé en gendarme farfelu, dont le sport favori était de rire avec le premier moineau venu.