mercredi 25 septembre 2019

Vogue


Vogue, vogue, camembert à gros trous. Joue, joue, panisse et pantalon.
Longue est la houle. Houx à grosses toux.
J’ai un trou à mon genou, il se vide de pinsons, emportés par la vague, en volutes métal.
Glisse, glisse et plisse ton front, il y a l’ange qui combat ton démon. À tribord la mort, à la poupe, la houle, qui hoquette sa toux de mulets et mérous. Un festin bouillabaisse. Baise en eau et marmite.
Un agneau vient de naître, il nage avant de paître.

Qui suis-je ?

Pointu je suis. Je pique. Je raille. Ne vous y trompez pas. Je peux m'installer chez vous en douceur. Je serai votre vie en morceaux. Ne craignez rien. Je ne divulguerai rien. Je suis posé là. Je suis aimé ou pas. 
Qui suis-je ? 

Une casserole


Une casserole tombe, poussée par la bise. Elle était prisonnière de son bord de fenêtre. Ses fleurs s'évanouissaient. Elle ricoche jusqu'au ruisseau, ivre de liberté. Elle croise les truites. Un homme traquait les truites. Ses yeux se posent sur la casserole vêtue de cuivre. Ce qui l'intéressait, c'était ce qu'il y avait dedans. Comme il voulait l'attraper, elle lui dit de son sourire étincelant : à chacun ses casseroles. Inutile de m'y rajouter !

Un passé révolu

Il revient aujourd’hui et, à peine la porte franchie, une lourde sensation de vertige l’avait saisi.
C’était hier dans le triste après-midi de son retour à la vie. Sa maison, la damnation d’un passé révolu. Vitraux aux fenêtres, carreaux à pâquerettes, coccinelles au plafond, bourdons dans des bidons, des poils de chat dans le placard, la bave du crapaud dans le siphon, un sac de billes danse sur les touches d’un piano.
Il regarde ses chaussures vernies posées là, sur le sol, comme une relique d’un autre temps. Le pied dans son monobloc, tiraillé par l’envie de d’une foulée libre. Il s’assit, les yeux endoloris par les grilles qui ornent ses cils. « Cobra 400 : de retour à la vie », clignotait sur sa combinaison de survie.

L'orchestre s'envole


Un sac de billes danse sur les touches d'un piano. Les notes se métissent au creux d'une casserole. Que fait donc cette casserole au milieu de nulle part ? Elle s'immisce dans le sac de billes et les fait cliqueter. Elle reflète une clairière sans fin. Les arbres, les oiseaux s'animent joyeusement. L'orchestre s'envole. Il appelle les terres lointaines.

Ecoute


Écoute le bruit du mystère à la maisonnée des bois déments
Elle court la jument à la quête de son entier
Sensation délicieuse d’une jupe de velours sur ses flancs
Han Han, des coups, des secousses, au milieu des bois déments
Échappée de plumes, tourbillons nocturnes
Ecoute l’horrible dessein, la tasse à la main, de la femme vautour.

Au milieu de nulle part


Que fait donc cette casserole au milieu de nulle part ? L'ombre du vautour l'encercle. Que fait donc cette casserole au milieu de nulle part ? Elle reflète une clairière sans fin. Là, un piano à longue queue. Un sac de billes danse sur les touches d'un piano.

Une pluie sans bille


L'hiver, la pluie tombe drue, surtout le samedi, ce qui est un mystère, ceci-dit, la région se prête au mystère, on dit que des cathares ont vécu ici dans des grottes, surtout le samedi... Pourquoi dit-on ça ? C'est un autre mystère. "Le silence n'est pas d'ici" affirme une locution locale, cela se peut bien...le silence a des origines qui donnent le vertige. Dans la région, on m'a dit qu'il y a des vers à soie, mais peu de vautours, je préfère les oiseaux, mais bon...Je ne connais personne qui sache jouer du piano, ce n'est pas ce que je recherche, alors ça va...Certains oiseaux ont des chants de velours, mais ici, les oiseaux passent à la casserole. Dans ce coin, le sol est clément, il n'y a pas de sables mouvants, c'est déjà ça. Je viens chercher des sacs de billes, les billes intriguent en sensation les pies, et j'aime intriguer les pies. Mais là, il pleut, alors je ronge le temps en regardant des nuages sans âges, s'évaporer en pluie, un samedi d'ici. 

Une casserole d’eau qui bout


Une casserole d’eau qui bout dans le silence de la nuit. Sensation délicieuse d’une jupe de velours, qui effleure le poil soyeux du minou. Au sol, s’éveille son ronron baveux à donner le vertige à tout libidineux. Trois notes de piano rajoutent du mystère à la maisonnée des bois déments. Un sac de billes renversées qui scintillent au clair de lune et dissimulent l’horrible dessin, la tasse à la main, de la femme vautour, aux longs doigts, qui éteint la casserole d’eau bouillie.