jeudi 17 décembre 2020

à la caisse de la superette

Martine est une dame entre deux âges, bigote, bourgeoise désargentée, érudite et seule. Son manteau élimé aux manches et au cou témoigne d’un passé cossu. Ses cheveux poivre et sel, sont toujours bien coiffés, tenus par un gros peigne orné de strass dont 2 sur 3 manquent. Elle semble vivre 40 ans en arrière mais utilise toutes les technologies modernes sans cesser de les dénigrer. Elle a le verbe haut et campe sur ses convictions, persuadée de détenir le vrai.

Jacques est un jeune retraité qui déguste sa 2èmme vie avec délice, chaque heure, chaque jour, chaque moment. Ancien cadre dans l’industrie, il a un regard empathique sur tout et sur tous. Il est heureux, en bonne santé, aime plaisanter, cuisiner, et choisir des cadeaux pour tous ceux qu’il aime et il aime tout le monde.

Un jour Martine attend à la caisse d’une superette. Pour maintenir des prix bas et économiser du personnel, une seule caisse est ouverte. La file est longue, la caissière dolente, semble inexpérimentée.

Martine crie tout haut :

- on ne peut pas ouvrir une autre caisse ; c’est inadmissible ça !

Derrière elle, un monsieur sourit :

- Il est 12h30, Madame, c’est l’heure de leur pause.

- Je vous ai sonné, vous ?

- Dring, dring, répond Jacques, j’ai entendu dring…

- D’abord tenez-vous à distance. Un mètre SVP

- C’est que j’avais envie de me rapprocher de vous : vous avez l’air si aimable.

Un soupir, puis – Ah, vous avez acheté un sachet de 2 kg de pommes ? Elles sont bonnes ?

- Je viens de les acheter, je ne les ai pas encore goutées figurez-vous !

- Madame aura de quoi croquer la pomme : c’est une source vive…Je ferais bien votre Adam

- Vous ? avec vos cheveux au vent et vos dents toutes neuves ? Non , mais ,regardez-vous !

- Un miroir, un miroir SVP clame Jacques à la file qui se distrait de l’anecdote.

Une jeune femme, amusée, lui tend un petit miroir de poche en riant.

- Ah, belle dame vous avez raison : j’ai l’air de descendre de la vie sur Mars !

In volontairement, Martine esquisse un sourire qui n’échappe pas à Jacques.

Doucement il susurre –Vous avez un joli sourire…Permettez-moi de vous aider à porter votre sac.

- Hum..bah…si vous voulez ! dit Martine qui, enfin, est arrivée à la caisse.

Le Prince

Lynda : 43 ans, self made women. Intellectuelle engagée et un peu perchée. Elle travaille dans la culture et a une vie de célibataire endurcie depuis la séparation avec son ancien mari. Fille d'un poète sans le sou et d'une ouvreuse de théâtre, elle a gardé de cette union le gout du verbe et la volonté de ne pas galérer dans la vie.

Bastien : Fils de Lynda, 15 ans. Il est le parfait adolescent nonchalant et rêveur. En dehors des cours, ses activités consistent à geeker, écouter de la musique, trainer avec ses copains. Avant de mourir, son grand père lui a transmis ses perles de sagesse, qui l'ont profondément marquées. Depuis, il fait preuve d'un flegme et d'un optimisme à toute épreuve.

///

Un soir, ils partent se promener dans le parc. Etrange : aucun oiseau ne chante ; Etrange : le parc est vide. Etrange : le vent dans les feuilles entonne un sifflement de plus en plus fort. Mère et fils décident de quitter le parc mais se trouvent face à des grilles fermées.

Lynda : Ça alors, les grilles sont fermées. Comment on va réussir à sortir ? Ohlala il faut que ça tombe aujourd'hui, le soir du vernissage à la Tate ! Le sort s'acharne sur moi avec la régularité du tic toc d'une horloge.

Bastien : Ca va m'man, on va trouver une soluce.

Lynda : Il n'y a pas un bruit, c'est vraiment inquiétant... Ils ont dû évacuer le parc mais nous n'avons rien entendu. Quel silence de mort...

Bastien sort son portable et lance "Move for me", le dernier morceau de son rappeur préféré

Lynda : Ha non éteins moi cette horreur !

Bastien : Ca va, ca va, t'énerve pas.

Lynda : Essayons de trouver le gardien pour qu'il nous fasse sortir.

Ils avancent dans le parc éclairé par le portable de Bastien car la nuit tombe

Bastien : Tu sais, le Prince de Sang disait toujours "s’il n'y a pas de solution c'est qu'il n'y a pas de problème".

"Prince de Sang" c'était le surnom que Bastien avait donné à son grand père, à cause de la dignité dont il faisait preuve en tout circonstance, et du sang chaud qui coulait dans ses veines.

Lynda : En ce qui le concerne c'était plutôt "si tu ne trouves pas de solution à ton problème, demande à ta femme elle le fera pour toi".

Bastien : T'es dure avec lui, il était doué en tant que poète mais il avait pas le sens des choses concrètes c'est tout, ça va.

Lynda : J'ai encore beaucoup de choses à t'apprendre, notamment en ce qui concerne les rapports homme/femme et le féminisme. Tu as bien poussé et ton esprit commence à s'ouvrir, mais tu n'es encore qu'un bourgeon.

Bastien : Ca va lâche moi avec tes métaphores débiles !

Lynda : Bon c'est pas le moment de se disputer, il faut vraiment qu'on sorte de ce parc.

Ils continuent de marcher en approchant de la cabane du gardien

Bastien se met à réciter à voix haute

 L’enfant est doux et fragile

 Ça lui vient surement des roses

 Sur lesquelles souvent il pose

Un regard immobile

L’enfant est vif et rapide

Ça lui vient surement du vent

Qui, incessant

Balaie sa terre turpide

L’enfant aime les mots

Ça lui vient surement de son aïeul

Dont il fera bientôt le deuil

 Lynda : Tu apprends de la poésie toi ?

Bastien : Ben oui ça va, c'est celui que le Prince a écrit pour moi quand il était à l'hôpital.

Lynda, abasourdie : Ah bon ?

Bastien : Ouais, c'est classe comme dédicace !

Lynda : J'ignorais qu'il t'avait écrit des vers, encore plus que tu les conservais et les apprenais par cœur !

Bastien : Ca va, commence pas à monter sur tes grands chevaux. Je l'aimais bien pépé, j'y pense souvent. Mais comme vous étiez un peu fâchés j'osais pas t'en parler.

Le gardien les aperçoit

Gardien : Qu'est-ce que vous faites là, vous ne m'avez pas entendu évacuer le parc ?

Lynda : Monsieur je suis confuse, je devais être au téléphone et mon fils toujours avec ses écouteurs...

Il leur ouvre la petite porte et leur souhaite une bonne soirée

Lynda : Bon, il est déjà tard pour aller au vernissage. On rentre à la maison et tu me montres les poèmes du Prince ?

Bastien : Ça va 

Juste une bouteille de vin

Baptiste est un homme d’une quarantaine d’années. Son air pincé et ses yeux durs en font un personnage peu engageant. Dans son entreprise, il est connu pour être un tyran auprès de ses employés, notamment en raison de son verbe acerbe et de ses critiques toujours très aiguisées. Il ne s’est jamais vraiment remis de son premier amour rencontré sur les bancs de la faculté : la fille dont il était éperdument amoureux l’a quitté, en invoquant un motif pour le moins déconcertant : elle ne supportait plus ses embrassades gluantes. Depuis, obsédé par sa moiteur, Baptiste se balade toujours avec un sachet de talc.

Amélie a vingt-cinq ans. Grande, diaphane, ses yeux reflètent comme des éclats de lune et il peut parfois nous arriver de la voir disparaître, en transparence, lorsqu’elle se laisse déborder par ses émotions. Ses absences par intermittence lui ont joué tant de tours, qu’elle n’a jamais réussi à finir ses études, à conclure ses stages, à garder un travail. Aujourd’hui, elle a réussi à se faire embaucher en tant qu’employée de magasin, et elle s’investit, parfois maladroitement, de tout son cœur.

Dix-neuf heures. Baptiste cligne des yeux, la route est de moins en moins visible. Le lourd brouillard qui s’abat sur le massif des Ecrins vient accentuer le crépuscule. L’enseigne lumineuse de la station Total, à quelques centaines de mètres, l’invite à s’arrêter.

Il gare sa longue berline et entre dans la station-service avec pour objectif de faire vite: se dégourdir les jambes, et trouver une bricole pour ne pas arriver les mains vides au repas de ce soir.

Alors qu’il se gratte la tête devant les prix, un léger toussotement l’interpelle.

“Bonsoir Monsieur, notre rayon terroir semble vous inspirer bien des histoires, vous avez peut être besoin d’un conseil ?”  

“Bonsoir Mademoiselle, je cherche juste une bouteille de vin, j’ai un repas ce soir, et je subis une pression écrasante de la part de l’horloge si vous voyez ce que je veux dire…”

“Oh du vin… Subtile nectar… Plutôt quelle atmosphère ? Champêtre ? Montagnarde ? Peut-être de la mer ? Serez-vous… entouré de sirènes et de pirates ? 

“Du vin mademoiselle, du vin pour boire à table. L’atmosphère ? Ecoutez, elle sera… douce autant que froide, électrisante, écrasante, surprenante… Cela ne vous regarde pas !  

Tandis qu’il s’emporte, il observe du coin de l'œil une grosse dame trébucher en voulant emprunter le tourniquet de sortie.

Agacé, il s’empare d’une bouteille de Rasteau sans prêter gare à l’IGP et se dirige vers  la caisse.

“… Avez-vous pensé à l'accompagner d’une petite douceur ? S’aventure timidement Amélie en tendant un lot de fromages corses à -50%. Car, quelle hérésie de terminer un repas sans fromage… Priver vos hôtes des saveurs de nos verts pâturages n’est pas un joli présage…”

“Je me pensais gluant, je viens de trouver mon équivalent” marmonne t il en jetant un regard inquiet sur l'amoncellement de clients au tourniquet de sortie.

Une voix métallique retentit soudain: “Mesdames, Messieurs, nous rencontrons un problème technique aux sorties des caisses. Veuillez patienter à l’intérieur du magasin, nos techniciens seront là dans une à deux heures”.

“Mais quel rêve désagréable! je suis sur une autre planète ! Il faut que je sorte de là !”

“Prenez votre mal en patience ! Au fond, le temps n’a pas d’importance…”

“Mais elle va me lâcher cette pimbêche filasse ! Avec son air con et sa vue basse ! Cette poétesse de mes fesses ! Avec son enthousiasme… heu... dégoulinant!”

“Oh… J’entends… Murmure-t-elle les yeux embués, je ne vous dérangerais plus.” 

Elle s’évapore derrière sa caisse, avant de ressurgir, furieuse: 

“En fait c’est vous le méchant, le collant, le dégoûtant, le gluant ! Oui, gluant ! Gluaaaaant !!! Gluant gluant gluant !” se met-elle à crier en tournant sur elle-même dans les rayons.

Effrayé, il lui jette un regard ahuri, et, machinalement, s’en va, honteux, se reclure dans les toilettes des hommes.

Frénétiquement devant le miroir, il se savonne les mains et les enduit talc. Quand, soudainement, Il entend toutes les chasses d’eau se mettre en route, une symphonie des cuvettes, en somme. 

“Je perds la tête, mais réveillez-moi !”

Alors que Baptiste implore à l'aide, les lumières s'éteignent et il entend renifler.

La lumière revient, Amélie se trouve là, penaude, abasourdie, fragile ballerine dans sa blouse d’employée de station-service. On peut déjà voir, derrière ses joues blêmes, la mosaïque des carreaux sur le mur.

“Allons allons, qu’est ce qu’il vous arrive? Souffle Baptiste qui a déjà oublié les lumières, les portiques et les chasses d’eau. Revenez à vous! Vous disparaissez presque!”

“Je… c’est ainsi que je suis faite, à la moindre angoisse, mes pensées m’emportent, et me transforment en brume…”

Il pose alors, sans réfléchir, sa main contre le cœur d’Amélie, qui reprend comme par magie toutes ses couleurs.

Il fallait une main moite pour toucher son cœur liquide, et cette cathédrale de faïences devint le témoin privilégié de la fin d’un maléfice qui durait depuis de nombreuses années.

C’est alors que les cuvettes s'emportent dans un vrombissement spectaculaire, et des lianes s'échappent des égouts, des éviers, des poubelles et des bidets, laissant apparaître des fleurs imaginaires, milles rosiers sous la lumière artificielle. 

Leurs yeux se croisent, et ses joues à elle deviennent pourpres. Il pense, naïf, “ça lui vient sûrement des roses.”

Un soir à Londres

Marie est une scientifique dans l’âme, jusque dans les veines d’ailleurs. Bercée depuis son plus jeune âge par son nom de famille ‘Cury’ dont la consonnance ne lui laissait pas d’autres choix que celui d’un avenir fait d’axiomes et d’hypothèses à vérifier, elle suivit sa route brillamment. Issue d’une lignée douteuse, ses parents n’avaient pas eu d’autres idées de génie dans leur vie que de la prénommer Marie et de garder pour le suivant celui de Pierre. C’était lors d’un pari de comptoir que la décision avait été prise : son père bien éméché et accoudé au bar, n’eut pas d’autres possibilités pour payer sa dette, sinon par une tournée générale, les poches vides. Ainsi ses enfants s’appelleront Marie et Pierre avait-il juré, craché. Ils en rient encore, sous un soupir désabusé de Marie qui finalement en disait moins long que la tendresse qu’elle avait à leur égard. Il parait d’ailleurs vraisemblable que ses parents ne sachant pas trop ce qu’il faisait en la baptisant de ce joli prénom lui léguait une porte de sortie vers l’opportunité d’une rupture génétiquement modifié sur leur vision du monde. Ils le découvrirent année après année face aux carnets de notes de cette enfant prodige qui leur apprirent à l’âge de 6 ans la vie du couple célèbre incarné en Pierre et Marie Curie dont ils ne soupçonnaient alors pas l’existence.

Cette nouvelle époque permettant toutes les aspirations aux femmes de ce monde, Marie reçut les félicitations de son jury de thèse de doctorat en physique quantique le jour de ses 20 ans. Elle se savait d’une intuition scientifique potentiellement supérieure à la moyenne mais ignorait totalement son charme qu’elle ne dévoilait pas sous ses vêtements totalement démodés et peu avantageux.

Pour Pierre, l’inspiration en fut tout autre. L’alcool qui coulait à flot au sein de cette famille ne l’épargna pas dans cette dépendance d’assoiffé quel qu’en soit la couleur ou l’odeur. Née 3 ans après sa sœur Marie, observant à la dérobée les moqueries dont elle était la cible mais préférait la taire pour ne pas l’alimenter, il avait fait le choix de son camp, celui digne de sa famille, applaudi sous les héglouhéglouhéglous ! Il n’endossa pas le costume de Pierre Curie qui ne lui seyait guère bien qu’il eut bien souvent l’impression de mieux comprendre les discours de sa sœur, une fois passé l’heure de l’apéro. La physique quantique prenait des allures de Spock lorsque le capitaine Kirk du vaisseau Enterprise le téléportait dans une galaxie lointaine. A la lumière de cette science fantastique, tout prenait sens et il lui semblait que Marie avait quelque chose de cette race distinctive de la planète Vulcain. Il lui arrivait d’en méditer le nez planté dans les étoiles, la tête à l’envers lorsque cette dernière se voulait trop lourde pour le ramener dans ces rues devenues trop étroites.

Tout les séparait et pourtant respectivement ils leur semblaient qu’ils étaient les seuls à pouvoir se comprendre mutuellement. Leurs parents avaient fini dans le fond d’un ravin, à la déroute depuis trop longtemps déjà. La voiture avait malheureusement obéi aux coups de volant cadencés par la radio délivrant le dernier tube de l’été. Ils auront au moins chanté à tue-tête, la langue pâteuse, jusqu’à la dernière seconde sans prendre conscience que ce fut la dernière.

Marie avait alors rassuré son frère, bercé par les mots qu’elle usait, d’explications statistiques, de fréquences d’onde et corrélations d’occurrences qui avaient conjurées leur sort avec une probabilité epsilon d’en réchapper. Il l’avait crue, de tous ses vœux sans en rien comprendre.

 

Un an s’était passé depuis ce terrible accident embarquant Marie dans les profondeurs de ses nuits et de ses jours, centrée et concentrée sur ses recherches en biotechnologies goulument, et ravinant Pierre dans les liquides de toutes sortes tant qu’ils finissaient dans le fond de son gossier à embrumer ses sens. Chacun tentant d’oublier à leur manière le manque, en le comblant de substances addictives, kidnappant leurs neurones avides. 

      La lettre de mutation au laboratoire secret de Londres sonna la rupture de cette routine. Marie convainquit son frère de la rejoindre vivre dans les quartiers Sud où elle avait emménagé quelques semaines auparavant : une nouvelle vie pour d’autres expériences sans les fantômes du passé. Pierre vient de poser ses bagages à Londres, il est 18h, c’est l’été. Par la fenêtre, le parc de Winster les appelle à la visite.

 

        Marie, allons au parc, dans mon sac tout ce qu’il faut pour un pique-nique, le duty free oh là là que de nouvelles saveurs à découvrir. Tout est, tout est dans mon cabas.

        Je valide ton approche, les probabilités convergent, la météo est hypothétiquement bonne, en espérant que les prédictions ne soient pas arbitraires. Figure-toi que les élèves de première année ont surpassé les pronostics des plus grands scientifiques ! Modèle très simple sans formule complexe, c’est bluffant ! 

        Simple por toi, ma Mariiie…

        Non ! La théorie :’ Demain il fera le même temps qu’aujourd’hui !’

       

        Oui ! et sur 2 mois d’étude, nos étudiants ont présenté des résultats fiables à 85%, là où les algorithmes atteignent difficilement 70%. Alors ton idée est excellente, filons au parc… On ne craint pas la pluie, ni le brouillard Londonien. Négligeons les 15% de risques, le temps sera aussi clément qu’hier.

        Aaah Mariiiie, t’as toujours les éléments pour me con- pour me convaincre p’tite chœur !

        Mettons-nous à l’ombre de ce grand hêtre, les UV de notre astre chéri ne devraient pas pouvoir altérer notre épiderme trop blanc. Sais-tu qu’à 18h l’indice UV même à l’ombre peut engendrer un érythème actinique même sans être lucite. Cette position à latitude 51° 30' 30 N et longitude -0° 7' 32 O ne nous épargnerait pas.

        T’as raizzon, Marîii, l’endroit est paaarfait ! Regarde les tréssors de mon cabaat

        Pierre, soit raisonnable, je pensais que tu étais guéri de cette pathologie cérébrale, enfin, celles définie par une dépendance à une substance ou … une activité, avec des conséquences délétères. C’est l’occurrence d’un mauvais choix, tu m’avais promis. Plus d’alcool !

        Bah parce que tu crois que t’as pas la patogie toi avec ta soif scienfique? Et pis on s’compri mieux en délétères. Promis !

        Non, en ce qui me concerne, pas de pathologie au sens strict du terme. Ce sont deux phénomènes différents qui n'affectent pas le cerveau de la même manière. On parle de dépendance lorsqu'on souffre du syndrome de sevrage à l'arrêt brusque de la consommation. La science et ma soif d’apprendre est une partie de moi, c’est comme si je m’amputais si je devenais une autre. Alors que l'addiction est la consommation excessive d'une substance, en dépit des conséquences néfastes. Tu confonds.

        Ok, si tu l’dis, bois un coup avec moi pour voir si t’as raizzon, et voir si t’as pas l’addic, addition de la maitriche.

        Je suis juste douée de raison de jugement, ca na rien à voir avec la volonté de maitrise. Quelle méprise ! quand j‘expérimente des théories, toutes les incertitudes résident tant que je n’en ai pas la démonstration.

        Allez Choeurette, une expérience ! une expérience ! une expérience ! un treuc perso rien qu’à toi….hic !  Bois un coup, c’est divin et tu chais rien de cha ! Una granda découverta dans ce petit flacon !

        J’ai lu un article scientifique Allemand qui disait que l’ivresse permet de percevoir la vraie réalité, elle éveillerait les sentiments et nous connecterait au monde mais ces effets latéraux sont dommageables. Il vaut mieux s’en affranchir.

        Moi ze dit juste que ch’est dômage de rester ign-ignorant, et tout est tout. Tu préfères croire que chavoir ? Hic ! Tiens, viens avec moi pour une fois…

        Ok mais pas plus d’un décimètre cube et je ne te condamnerais pas d’iatrogénie. Mes neurones doivent rester connectées à mes synapses sinon qui prendra soin de toi, petit frère.

        Tu vas voir, mon chou, les étoiles te paraitront plus près que dans ton microchcop. Hic ! Tu verras même peut être la vie sur Mars. Heglouhéglouhéglou !

        Pouaff, un corps froid qui délivre une telle chaleur, d’où vient cette énergie thermique. Quelle enthalpie pour engendrer une telle thermodynamique fulgurante. J’en perds mon grec et mon latin, contredisant le phénomène adiabatique qui s’opère dans mes organes qui se revendiquent un par un. C’est plus que la délivrance émotionnelle, c’est de l’hypersensibilité physiologique.  Les cheveux aux quatre vents, le sud, l’est, le nord et l’ouest tous réunis en un seul point barycentre !

        On se calme, petite chœur, il faut que je regloute un coup, tu vas trop vite, trop vite, viteeee. Reste avec moiii!

        …. !

        Piiieer ! les oiseaux ne chantent plus ? mon oreille ne capte plus les ondes sonores, ne tranchmet plus les vibrations jusqu’à ma cochlée. J’ai perdu mes cellules ciliées. Ch’entends les palpitations de mon cœur qui s’emballe dans mon système nerveux chentral, je chens mon épicarde et mon endocarde, fichtre !!!

        Ah tu reviens, tu reviens, ch’ai cru que tu étais morte ! un état aussi végétatif que l’herbe grillée où tu es couchée. Tu me comprends hein ?

        Ou chon les enfants du parc, tout est silence à l’extérieur de moi. oouh ma tête, un vertige paroxystique ? C’est notre planète sur son orbite ! Chui capable de ressentir la rotation planétaire et orbitale sur son plan astral, le tout en un… Fichtre !

        Tu es partie pendant quatre heures, ne fais plus jamais cha, choeurette ! Ton corps t’a tout quitté…

        Quatre heures ! partie ! un voyage sidéral, un trou dans le temps, un trou noir, les particules quantiques, elles sont là devenues visibles, elles papillonnent, elles me parlent, elles m’invitent. Heisenberg en deviendrait fou ! Cloué le bec à ses inchertitudes !. Je suis leur amie. Je vous connais, je vous ai étudié de longues années, je vous vois, je suis heureuse, hic, je suis heureuse, Pierre. Plus rien n’existe, il n’a plus qu’elles qui veillent, qui ont toujours veillé dans l’ombre et qui se révèlent à moi aujourd’hui ! La ‘rivilation’ (révélation) de tous les temps et de tous les espaces.

        Viens, choeurette, on va rentrer, les oiseaux sont dans leur nids, les enfants sont couchés, le parc est désert, rentrons. Hop ! que tu es lourde !!! Move for me…hic ! mais tu pèses au moins 100kg…

        C’est le poids de la science…Je suis légère, mes pieds ne touchent pas le sol, une lévitation sans magnétisme et ma tête pèse la conscience de ce qui m’entoure. Quand je pense que tu détenais ce secret… Nos parents seraient fiers de me savoir enfin sachante !

        Oh non, les grilles du parc sont fermées… 

Elmire & Claude 2

Elmire est le prénom qui lui convient le mieux. Grâce, élégance, peau lisse et blanche mais un regard un peu fixe. Sa jactance est douce, fluide mais pleine de réserve, elle préfère la giguedouille aux balivernes. Le Castel est sa demeure préférée surtout quand Chevalier LUC son troubadour préféré se ramène avec son valet CLOUD pour lui conter sa chanson. Sa vie manque un peu de fantaisie, elle s'ennuie et cela se voit. Les jours se suivent et se ressemblent et même sa belle robe rose en est toute fanée. Quand elle est arrivée, toute belle et joyeuse, elle a été aimée, mais son goût prononcé pour le Moyen âge et les troubadours l'ont isolé et ses amis l'ont quitté. La passion pour l'amour courtois est passé de mode. Elle en a cultivé un grand mépris pour ceux qui l'entourent.

Claude, c'est celui d'à côté. Boiteux et borgne mais il parade quand même lorsqu'il arrive à monter sur son cheval. C'est un homme sans âge, jambe droite raide, au sourire figé et à la coupe de cheveux toujours impeccable. Propre sur lui quoi ! Il est élégant et habillé sobrement. Sa claudication lui donne toujours l'air de sautiller lorsqu'il marche. Toujours dans ses pensées, il est agité du dedans et du dehors ; Il exprime peu d'avis sur rien et lorsque la situation l'impose il parle très brièvement. Sa ponctuation préférée est « Tu vois ! » Difficile de savoir s’il s'agit d'un manque de vocabulaire, d'une pensée si concentrée qu'elle ne peut être expurgée, ou alors de son adolescence. Il adorait faire du théâtre, mais son allure manquant de fantaisie, il a toujours eu le rôle du bellâtre. De quoi le dégouter à jamais de monter sur les planches.

Ce jour-là la famille trucmuche est à la plage, le pique-nique est joliment installé avec ses petites assiettes fleuries. Un petit garçon fait un château de sable sous le regard attendri des parents. Pas besoin de parasol, la petite famille est installée à l'ombre d'un rocher.

Elmire et Claude regardent la scène. Ne ce sont jamais beaucoup aimés ces deux-là. Difficile à comprendre cette proximité depuis des années.

Elle : Eh, sale trogne, elle est où ta monture ?

Lui : laisse tomber, la plage c'est pas pour moi tu vois !

Elle : peste soi de ce soleil, il fait de plus en plus chaud ici

Lui : (l'astre rouge grandit) Oui et maintenant il prend toute la place, les pelles des enfants sont en train de fondre, tu vois ?

Elle : Ca va se terminer par une bonne flambée !

Lui : Notre aventure se termine ici tu vois.

Elle : oui on va tous toaster, la marâtre va bien finir par fleurer l'odeur du brulé quand même.

Lui : La gamine nous a laissé là, pour aller écouter sa chanson fétiche à la télé, dance for me, tu vois ?

Elle : que je trépasse si je faiblis, la petiote m'avais promis une nouvelle robe pour Noël.

Lui : ah oui tu fonds, tout s'embrase et tu te lamentes sur ton sort ? ; Ca me rappelle lorsque chita, la chienne du voisin m'a arraché la jambe droite, tu n'as même pas levé le petit doigt. Si une moindre chance de salut existe, je te laisse ici, tu vois !

Elle : Eh ! Gueule de bois j'aurais pu fondre pour toi si je n'étais pas de porcelaine, tu veux que je te conte ton dernier coup de jarnac ? Sa mère lui avait dit pourtant interdit de jouer avec la lampe et de ne pas la poser sur la table. C'est pas un jouet et elle chauffe vite. Sorceresse de gamine !

La fumée passe sous la porte et fait suffoquer les gens qui sont dans la pièce d'à côté. Les pompiers arrivent juste à temps pour que claude et sa jambe raide en réchappent. Il est un peu sonné. Ca gaze pour moi, ca gaze pour moi répète t'il en boucle. Zorro a sauvé Elmire et d'autres aventures sont à vivre. Par contre la famille trucmuche....c'est moche. Les gueux sont tristeusement tous fondus. Faudra attendre Noël prochain pour que la famille playmobil soit remplacée ;

Je vous présente Elmire

Je vous présente Elmire. C'est une jeune fille dont le prénom suffit à la décrire (Prénom d'origine arabe et qui veut dire princesse). Grâce, élégance, savoir mais jamais loin de l'arrogance, enfance protégée, elle n'a pas eu besoin de guerroyer pour exister et bénéficier des douceurs de la vie. Attention à celui ou celle qui la traiterai de baronette. Sa jactance est douce, fluide mais pleine de réserve, elle préfère la giguedouille aux balivernes. Depuis que sa route a croisé celle de la LIMACE (Ligue pour l'intelligence Médiévale et L'Amour Courtois Eternel) elle n'est jamais redescendue de son balcon. Son père soucieux de son éducation l'avait inscrite à un stage de rénovation, sur le chantier de réhabilitation du château de Margot de Scoraille. Difficile de rendre compte ici de la déconstruction mentale qui s'en suivit. Dormir à plusieurs sous une tente, partager la douche ou le tuyau de douche, recevoir des injonctions incompréhensibles, faire sa pitance, ne plus être le centre du monde. Cette expérience aurait été une arme de destruction massive sans l'aide inconditionnelle de LUC président de la LIMACE. Elle le vit pour la 1ere fois, à la lueur du feu de camp, leurs regards se croisèrent sous le ciel étoilé (si si, promenez-vous entre le Causse Méjean et le Causse Noir, et dès la tombée du la nuit on peut encore voir des étoiles, ce n'est pas que dans la littérature). Pour lui plaire elle ne parla plus qu'en langage médiéval, et Luc accumula les exploits les plus extraordinaires pour lui prouver sa passion et devenir son troubadour. Les poèmes qu'il lui dédie, lui sont comptés et chantés par Cloud fidèle serviteur de Luc. Cela fait 6ans déjà, et sous ces airs de la « Dame de Haute Savoie » Elmire est complètement paumée, enfermée mais protégée par cette mise à distance volontaire de la langue. Elle ne fréquente que des poètes armés de vielles et tambourins. Casque sur les oreilles, elle hoche la tête, yeux fermés, en phase avec le dernier Rap Occitan du moment. La nuit tombe. Cela fait une heure qu'elle attend assise là celui qui doit la conduire au castel de Luc pour le réveillon.

C'est ici que le chemin de Claude Brunet va croiser le sien. C'est un petit homme encore jeune, épaules rentrées, trapu, habillé sobrement, le noir est sa couleur préférée. Toujours dans ses pensées, il est agité du dedans et du dehors ; Il sautille en permanence, exprime peu d'avis sur rien et lorsque la situation l'impose il parle très brièvement. Sa ponctuation préférée est « Tu vois ! »

Difficile de savoir s’il s'agit d'un manque de vocabulaire, d'une pensée si concentrée qu'elle ne peut être expurgée, ou alors de son enfance.  Sa mère était chanteuse d'opéra. Il a passé beaucoup de temps dans les coulisses, à quatre pattes dans les froufrous. Il a appris très tôt à faire silence, sans déranger, des silences yeux grands ouverts, des mains joyeuses qui viennent caresser le bambin. Le bambin a grandi et à 15 ans, ossu mais de petite taille, légèrement vouté (signe habituel de ceux qui ont grandis trop vite, mais ce n'était pas son cas), sa discrétion a fini par ne plus suffire, car ses yeux brillaient trop à la vue des bas, des corsets, des connivences, des caresses furtives. Voir mais ne rien dire, ne rien faire fut insuffisant et sa mère finit par lui dire : tu vois ? Tu vois bien. Tu n'es plus à ta place ici. La semaine suivante il était inscrit à la salle de boxe la plus proche....La boxe est devenu son métier, sans gloire mais pro quand même. Il a dû raccrocher les gants parce les ko à répétions commencer à laisser quelques trous dans sa mémoire. La vie est un peu compliquée pour lui en ce moment, à la recherche d'un nouveau boulot, cherchant où est vraiment sa place, il vient d'accepter à la dernière minute de se rendre à un réveillon ; Il regarde le GPS, il arrive à la dernière station avant le col de l'Iseran et le point de chute. Faut vraiment qu'il fasse une pause, le brouillard s’épaissit et il va devoir être concentré sur la route.

La station est bondée, le parking a l'air plein, il s'arrête à la pompe du fond prés de la boutique. Il tire, tire mais le tuyau n'est jamais assez long pour atteindre le réservoir, en fait une Nana, casque sur les oreilles, a son pied dessus.

Lui : Je crois que ton pied bloque la pompe, tu vois ?  

Elle :......

Lui (se rapprochant et parlant plus fort) Tu me gêne là, tu me pompe l'air, tu vois ?

Elle : hola, mécréant, ne me bouscoulez point, j'avions pas vu.

Lui : (se radoucissant et essayant de rompre la gêne, parce que c'est pas son genre de s'imposer) Je me dépêche parce qu'il y a du monde, tu vois.

Elle:(intriguée par le petit homme sautillant) Peut-être.....j'ai vu plein de gens rentrer mais personne ne sort.

Lui : C'est les vacances, ils prennent leur temps, tu vois !

Elle : Peut être mais c'est un peu inquiétant, c'est comme si la station les avait aspirés

Lui : ah, ah tu as de l'humour et un drôle de vocabulaire.... La boutique pompe l'air, c'est pour ça qu'ils sont aspirés, tu vois ?

Elle : C'est de l'humour courtois. Tu entends la populace qui s'égosille ?

Lui : Ils ont mis Dance for Me en fond sonore et en boucle, normal que les gens soient soulés, c'est le 31 mais faut pas exagérer ; Tu enfermes des gens qui ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam, ils viennent pour faire la pause et subissent une musique débile, pour peu qu'on les oblige à mimer la chorégraphie, ça chauffe tu vois !

Elle : Tu sens ? ça puir !

Lui : Pas possible ! Ils ont tous voulu à sortir à la fois et le tourniquet s'est bloqué tu vois !

Elle : sieur, je trouille ; La boutique les aspire et puis les brulent comme les sorcières.

Lui : Je t'explique, le frottement crée de la chaleur et la chaleur au bout d'un moment ça prend feu, tu vois ?

Elle : Alors avec l'essence tout va exploser ?

Lui : C’est possible ! Les flammes à proximité de l'essence, mmm ….  tu vois ?

Elle : Tudieu, quelle malenvature, ne lâchez point ma menotte, encore une charmogne de la reine mère

Lui : T'es fatiguante, je comprends rien de ce que tu me dis, tu vois !

Elle : Mais enfin aidez-moi, arrêtez de croquer marmot. Elle s'approche malgré la chaleur insupportable, un bruit de chute d'eau énorme la stoppe, le feu s'éteint et de l'eau coule sous la porte

 lui : La chaleur a fait déclencher toutes les chasses d'eau à la fois, bizarre ! Pas normal, incroyable cette protection incendie. De toute façon c'est trop tard pour les consommateurs du jour, seront tous consumés, tu vois !

Elle : et moi qui convoyait pour retrouver mon Luc ! (Elle pleure)

Lui : chacun pour soi, fuyons, quand tout aura bien brulé ça va s'écrouler tu vois !

Elle : Quel couard faites-vous, maroufle vous fuyez, alors que vous est membru et que vous pourriez en sauver quelques-uns.

Lui : Pas d'exagération, et puis à force de s'en foutre de la planète ! Pas la moindre chance de salut. Alors mourir en bouffant du petit prince, à prendre la madeleine pour des biscuits, où à cause du réchauffement de la planète, je vois pas la différence tu vois !

Elle : Merdaille, alors on va tous trépasser ?

Lui : C’est ce que l'on appelle la loi du « après moi le déluge » tu vois ? C'est parti !!!! mon plein est fait en route pour la prochaine zone de frottement. Faudra faire attention aux guirlandes et au DJ surtout.

Doryphore Black

Doryphore Black 42 ans, secrétaire de direction, née à Londres, instable sentimentalement, groupie du groupe Nirvana durant son adolescence ou elle fait la punk avec des cheveux roses, et des habits rouges. Elle passe ses vacances, dans les alpes, a deux enfants, Célestin 12 ans, et Irène 10 ans, nés d'unions différentes.

Maxime Archibaldo né à Lièges, 65 ans, professeur de langues mortes. Il est discret, curieux, et aime les tableaux paysagés. Amoureux du langage, aime les couleurs pastels, et tout les alcools. S'est marié 4 fois, divorcé 3 fois, a sept enfants : Ziclon, 40 ans ; Béatrice, 27 ans ; Électron 25 ans, Anticipas, 22 ans, Élise 20 ans ; Blues 19 ans, Alexandrine 18 ans. Sa femme actuelle a 45 ans et se nomme Marguerite de la Réthondes, duchesse de son état nobiliaire.
En 1971 à 16 ans, il rencontre des tas de gens du monde musical flamboyant de l'époque, à Paris, notamment Jim Morisson, avec lequel il a eu une longue discussion.

C'est l'été, longeant les platanes cossus qui se plaisent dans le coin, Maxime hume l'air avec un air vague. Doryphore marche vite, filant sur le chemin qui la pousse vers la sortie, ou elle désire illico, se rendre, ainsi elle croise Maxime. Quoique ce soit l'été, des nuages sombres assombrissent le ciel et de fait le jour est bien tiède et la lumière hésitante. Comme ça la nuit vient rapidement quoiqu'il ne soit pas tard, et qu'il fait bon, l'air du parc est affable, avec tout les arbres du coin qui ne font pas de foin. Y'a pas de sons d'oiseaux, c'est le flegme du lieu, les perruches qui d'habitudes font des sons de ruches, ici sont taiseuses comme de bonnes anglaises le sont, lorsqu'elles se rendent au temple. Le parc est vide, ce qui est impossible mais qui est le cas, sans doute une cérémonie royale doit avoir lieu, pas loin, et les gens amourachés aux monarques, sont embarqués chez eux pour voir devant un écran, les grands qu'ils admirent. Le vent dans le feuillus d'ici, s'amuse à illustrer de toute une mélodie perçante, sa capacité sonore à surprendre son monde. Et en plus les grilles sont fermées, pas moyen de sortir:

-"C'est normal, le temps est à l'orage, damned !!!" s'écrie Doryphore, en sursautant et en rattrapant son chapeau en paille, équipé d'un moineau mignon, tout violet, en duvet artificiel made in china.
-" it's so british" dit Maxime en ajoutant" De nos jours, la ponctualité n'est plus d'actualité, c'est d'une évidence et nous sommes délités par le défaut d'altérité, qui nous irrite, l'hérédité jusqu'à discréditer le moindre savoir vivre, c'est clair comme de l'eau de roche, no future now !!!!". Doryphore répond :
-"C'est normal, sir, la vie continue, mummy is yelling no, le silence des oiseaux, nous interdit de black lister le monde, nous sommes dans une ronde perpétuelle..." Maxime répond :
"Non, ma pauvre dame, nous somme enfermé dans un maelstrom épais ou des coups d’épée vont nous pénétrer l'âme jusqu'à l'os, je ne crains, c'est évident" Doryphore lui dit :
"C'est normal, pour vous la vie est finie, mais je vous dis it's impossible, the life, je kiffe !" Maxime lui répond :
"Crénons de non, c'est votre Maxime à vous, la mienne, c'est que nous sommes perdu, irrémédiablement dans le dédale fatal de la condition humaine qui nous contraint à nous rendre à cette évidence, claire comme l'eau de roche qui vient d'une source vive, nous sommes fait pour la mort" Elle lui dit :
"C'est normal, pour vous tout est énormément mal, i beg you to dance the world wonderfull, the power flower, please !"
le monsieur lui répond :
"Shit !!!!"