De la ficelle de duvet rose qu’il lui restait des petits
poulets, il n’y avait plus que des plumes, des plumes partout. Des grosses, des
petites, des longues, des larges, des colorées, partout des plumes, partout. Il
y en avait dans les cheveux, dans le nez, dans les yeux. Certaines étaient même
coincées entre ses doigts minuscules. Plus de pelote, plus de chien, plus de
cochon ! Rien, sauf des plumes ! Son duvet déchiré, son lit arraché, la fenêtre
fermée retenait ce flot léger d’allergènes volants. Derrière la porte, Bérénice
attendait, Vivien le savait, le lien qui venait de se rompre l’avait libéré.
Les plumes, il les aimait, il en rêvait, il adorait les regarder chuter. Il en
prit une, une seule et signa de sa main Fin.
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vendredi 20 octobre 2017
En hiver pas de A
En hiver, lorsque le jour décline, le ciel se découvre plus
sombre, se dit Nicole lorsqu’elle s’éveille. Il est 17 heures ! Ce n’est plus
l’heure ! Le sommeil s’est glissé en elle trop longtemps, encore une
journée écourtée. Une montée en pression de ses trop d’heures de sommeil se
fige sous les plis de ses yeux cernés. Ses rêves toujours présents l’ont tirée
du lit violemment. Engourdi, son corps se glisse vers l’expresso comme une
guêpe vers un pot de miel. Figée, elle doit lui répondre ! Les mots sont
coincés entre son cœur et ses lèvres. Sous son sourire forcé, son teint se
ternit. Une onde secoue tout son corps, il s’étire, elle retombe et ronfle.
En automne
En automne, lorsque le jour décline, l’ambiance de la maison
change. Nicole l’a remarquée, en se réveillant. Cela aurait dû être un matin
comme les autres, ni plus banal, ni plus exceptionnel. Pourtant elle en attendait
beaucoup, sentant monter la pression après des heures de sommeil et des rêves
agités, elle décide de prendre son café avec un peu de lait. Ce qu’elle ne s’autorise
que très rarement ! Figée devant sa tasse, les paroles de Grégor Samsa
virevoltent dans sa tête. Qu’allait-elle lui répondre ? Comment devait-elle s’y
prendre ? Malgré elle, elle se retrouve coincée dans une angoisse si forte, si
glaciale qu’elle devint blême. Pour échapper à cette atmosphère, elle décide de
retourner dans son lit. Allongée, les mains sur sa poitrine apaisée, elle respire
doucement, métamorphosée par le flux immense de ses pensées, elle sombre dans
un sommeil monstrueux, tel un insecte pétri par le froid.
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