mardi 7 mars 2017
Me voilà réveillé dans ce manoir glauque - Version Vincent
Me voilà réveillé dans ce manoir glauque où la chaleur s'évapore en un clin d’œil. Le chat patibulaire a une fourrure rousse. Il me regarde d'un air de hibou déboussolé. Je me lève doucement dans le silence sourd de ce lieu isolé. L'hôte du coin, un monsieur d'un âge mort semble absent de la maison. Hier soir, il m'avait semblé passablement préoccupé et m'avait accueilli sans effusion et avec une tonalité de corbeau dans sa gorge. Étrangement je sens une présence forte dans ce silence lourd. Le chat est sage malgré sa grotesque façon de me fixer. Je m'habille solennellement comme il sied à un prince de province qui découvre un pays inquiétant à travailler. J'ai dans ma poche ma carte de journaliste venu d'une ville civilisée aux vices précis. Dans cette campagne, je dois chercher un témoin clé d'une affaire tout à fait imbécile. Le dépaysement avec mes activités médiatiques sportives sont éloquentes. Je descends prudemment l'escalier craquant pour me rendre au rez-de-chaussée où je pourrai prendre un petit déjeuner rustique. Ce qui peut sembler impossible dans un pays où des ascenseurs vous cueillent et vous envolent dans une mécanique d'aplomb semble pratiquement certain dans cette maison poussiéreuse où la vieillesse des choses et leur mordant de rester en vie, laissent paraître une âme dans chaque objet. Dans ma descente, je regarde quelques tableaux d’ancêtres locaux qui semblent vifs dans le fond noir de la peinture. Je reconnais à peine le lieu où hier soir dans la nuit d'hiver j'étais parvenu à entrer. Alors que je m'apprête à me rendre au salon, une glace renvoie mon image et je me vois régnant dans ce couloir haut.
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