Ramassée sur le sol, dans son habit pailleté, les feux des projecteurs
transforment notre acrobate en une boule à facettes. La tête cachée entre les
mains, le cœur battant, elle cherche à canaliser son trac. Respiration
profonde. Ses côtes se gonflent et se dégonflent. La musique enveloppe le corps
qui se déplie avec souplesse dans une vrille élégante et légère d’un amour
primaire. Le visage lisse, détendu est radieux. Les notes ondulent sur
l’acrobate, qui dessine des lignes mélodiques dans l’espace. Les gestes sont
précis, ciselés, le regard brille. Elle pense à sa sœur, à leur enfance
heureuse quand elles tournaient sur elles-mêmes sous la lumière chaude du
soleil de Cochinchine. La douceur de l’innocence, la grandeur des premiers
âges. Les auditeurs n’existent plus, la scène n’existe plus, les mouvements
fluides se volatilisent. Seul résiste l’hologramme aux reflets bleutés.
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