- Quelle est cette peur ? N’ai pas peur si je sais tout de toi,
c’est parce que je suis toi, je suis l’enfant que tu as été, l’enfant que tu
n’auras jamais, je suis Une et suis toutes les femmes.
Chacun a la conscience qu’il
mérite, tu dois m’accepter, je ne suis que le fruit de tes actes. Il est temps
de nous rencontrer, mieux que lorsque tu daignes, en passant, me sonder sans y
croire.
On vous parle de paradis,
d’enfer, de purgatoire, tout ceci est faux, est faux parce qu’il n’y a pas de
lieux dédiés, mais , plus on avance en âge, plus un parcours difficile, une
cohabitation pénible avec soi, et moi, la conscience. Au tiers de ta vie, tu as
le choix, rester myope ou accepter de voir, de réfléchir, d’infléchir sur le
cours de ta vie.
J’ai souffert de tes histoires
minables, eu honte de tes faiblesses. Nous pourrions aujourd’hui envisager de
nous aimer, toi et moi.
-Vas-tu te réveiller ? Cette
nuit je veux te parler. Encore une Saint Valentin, cette fête dont tu dis
qu’elle est le rachat de ceux qui trompent, une fête de fleuristes et de cocus.
Une Saint Valentin en cette année où la ville fête l’Amour. Toi, tu as raté tes
histoires faute de n’y avoir rien compris.
D’abord, il faut s’aimer pour
bien aimer les autres. Et là, déjà, le bât blesse.
-
Il va me falloir t’apprivoiser pour qu’enfin tu
te supportes. T’adoucir pour dénouer les fils barbelés qui t’emprisonnent. User
de tendresse, faire attention à chaque mot, car tu traques dans chaque phrase
le mensonge caché. Ne pas être trop conciliante, tu te méfies des flatteurs, ne
pas te contraindre, tu fuis tout ce qui pourrait ressembler à une cage. Il me
faudra faire taire les peurs, les colères.
-
Tu es réveillée, tu es inquiète. Tu me parles
enfin. Argumente, bien sûr que l’Amour tu connais. La preuve est dans ce tas de
photos, d’affiches, de récompenses. L’amour tu le joues sur scène, tu l’as vécu
avec ce comédien qui est sur le cliché brandi. Trois Molière et j’ose mettre
tes mots en doute ? Tu es la meilleure lorsqu’il s’agit de sentiments, ton
art, c’est ta raison d’être.
-
Tu as lu tous les livres, connais tous les rôles
d’amoureuses, tu es sûre de ton fait.
-
Les conflits, les disputes, les conflits, c’est
la faute des autres. Je n’ai qu’à retourner dans mes limbes, m’occuper de ce
qui me regarde. Elle ne m’a pas sonnée.
-
La violence de ses gestes quand elle jette les
clichés, le nom de cet homme qu’elle est incapable de prononcer…elle vacille,
s’effondre. Il me faudra trouver un autre moment, une autre scène, d’autres
dialogues…Là, elle a baissé le rideau, s’est échappée, s’est rendormie pour ne
pas se questionner.
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