Il était
temps de partir, il avait retiré sa blouse, enlevé ses gants et refermé son
casier. Le dîner lui pesait encore sur l’estomac. C’était la fin de son service
et il faisait encore nuit. Six heures du matin, il n’y avait pas foule dans les
rues. Sur son vélo, il suivait les lampadaires, qui traçaient sa route vers son
domicile. Il sentait l’air balayer ses cheveux, une petite houle, qui ondulait
sur son crâne. Il avait toujours soigné ses cheveux, exagérément mis en plis,
malgré la Charlotte qui rendait futiles tous ses gestes gracieux. Ce matin
était particulièrement doux, il flânait sur les abords de son lotissement,
quand il entendit un bruit : un chat détala devant lui. Il eut le réflexe de freiner et
dérapa de tout son long sur le bitume. Il se retrouva sur le flanc,
recroquevillé sous son vélo. Il observa une étrange masse noire sur une touffe
d’herbe, petite boule de poils, qui respirait difficilement. Une larme perla
sur son visage puis la boule au ventre, et il se mit à pleurer à grand renfort
de spasmes, devant le chat errant qu’il venait de percuter.
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