dimanche 1 mars 2020

Tombouctou


Tombouctou, la ville universitaire et spirituelle, je ne suis pas étonnée que cela vous ait rapproché de nous. Je me souviens très bien de vous. Déjà à l’écart, à observer le monde de votre point de vue, celui du coin de la salle de classe. Vous vous êtes donc terré dans le tréfonds subsaharien, à chevaucher des chameaux, à manger des dattes et apprécier les couchers du soleil dans le désert. Ce désert qui recouvre petit à petit Tombouctou, si dense en histoire. Savez-vous qu’à l’époque de Jules Verne, les Européens qui se lançaient dans la découverte de la ville, finissaient tous égorgés, sauf un. Un Français qui s’était accoutré comme un autochtone et s’était fait passer pour un musulman. C’est peut-être un de vos ancêtres ? Vous avez hérité de sa verve. Votre lettre m’a profondément touchée, quelle poésie dans votre bouche, quel aveu direct et sincère. Notre amour d’enfance avait gardé au chaud cette petite flamme, que je couvais dans mon for intérieur et aujourd’hui, vous venez de la raviver. Je n’ai jamais été à Tombouctou et un petit reportage sur la vie de ses expatriés plaira à mon rédacteur en chef. Je me prépare à vous rejoindre, en espérant que votre amour sera toujours aussi mordant à nos retrouvailles. Inch’allah. Sarah

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