Tombouctou, la ville
universitaire et spirituelle, je ne suis pas étonnée que cela vous ait
rapproché de nous. Je me souviens très bien de vous. Déjà à l’écart, à
observer le monde de votre point de vue, celui du coin de la salle de classe. Vous vous
êtes donc terré dans le tréfonds subsaharien, à chevaucher des chameaux, à manger
des dattes et apprécier les couchers du soleil dans le désert. Ce désert qui recouvre
petit à petit Tombouctou, si dense en histoire. Savez-vous qu’à l’époque de
Jules Verne, les Européens qui se lançaient dans la découverte de la ville,
finissaient tous égorgés, sauf un. Un Français qui s’était accoutré comme un
autochtone et s’était fait passer pour un musulman. C’est peut-être un de vos
ancêtres ? Vous avez hérité de sa verve. Votre lettre m’a profondément touchée,
quelle poésie dans votre bouche, quel aveu direct et sincère. Notre amour
d’enfance avait gardé au chaud cette petite flamme, que je couvais dans mon for
intérieur et aujourd’hui, vous venez de la raviver. Je n’ai jamais été à
Tombouctou et un petit reportage sur la vie de ses expatriés plaira à mon
rédacteur en chef. Je me prépare à vous rejoindre, en espérant que votre amour
sera toujours aussi mordant à nos retrouvailles. Inch’allah. Sarah
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