Je
peindrai ici l’image d’un trait de caractère trop peu souvent interrogé, au
même titre que la capacité à être optimiste en toute occasion où à contrario
l'utilisation de la rébellion systématique comme carapace.
C’est
une caractéristique qui définit la personnalité et la singularité de chacun.
Tout être humain l'embrasse à sa manière, parce que toute histoire de vie nous
y confronte, que la littérature l'encense autant que s'en méfie là où la
psychologie en fait un art qui peut fleurter avec la faiblesse.
C'est
une manière d'être au monde qui s'acquiert à force d'éducation,
d'encouragement, de compréhension de la réalité, de l'apprentissage de la
temporalité, de la confiance en soi, de la capacité à rêver puis se projeter
dans un avenir possible. Elle est indispensable à notre développement et nous
est vendue à coup de vénération du courage, de la persévérance, d'éloge de la
constance. Comment rejeter cette proposition à être, conditionnelle de la réussite,
du vivre ensemble, d'une force intérieure indestructible. Elle est utile et
nécessaire, comme le balai à la sorcière, les étoiles à la lune, l'horizon à
l'océan, le contraste à la lumière, l'attente au désir, la sensualité à
l'amour, l'Autre au Je. Son intensité est infinie, mais sa pratique peut passer
du chuintement, du presque invisible à l'énormité, à l'incroyable, l'incompréhensible,
que chacun perçoit en solitude.
Ce
n’est point l'humeur trop spontanée et irréfléchie dont la variabilité cache
pourtant si peu le qui on est, Ce n’est point l'attente qui peut enfermer l'action
comme se prosterner devant Sainte procrastination. C’est davantage une sorte de
lenteur où tous les sens sont en éveil. Temps suspendu où le doute que les
étoiles filantes du passé éclairent, s'invite plus ou moins violemment.
La
nourriture : c'est essentiel. La
sagesse, l'expérience, la confiance accordée au vivant et à ses semblables, le
désir, le sens donnée aux situations et aux relations, la conscience des
limites et des possibles sont les ingrédients de base. Si tout est réuni, si
les doses sont respectées, cette manière d’être au monde l’aime pour
l'ouverture qu'elle lui offre, pour la découverte d'inattendue, de plaisirs
insoupçonnés, mais aussi pour ne plus rester dans la salle d'attente sans but,
dans la soumission.
Si
je vous présente ce modèle, avouez-le, c’est qu’au-delà du piédestal sur lequel
notre éducation occidentale l'a mise, la démesure peut la transformer en
poison. La force qu'elle contient, de limitante peut devenir faiblesse si elle
nous mène à la résignation. C'est une qualité qui se décline au quotidien et
permet d'ouvrir toutes les portes de l'introspection autant que des croyances,
des capacités à s’engager pour aboutir. La regarder vivre en moi, éveille
toujours en premier lieu, de l'exaspération, du risque de renoncement,
d'abandon, d'inaction, d'obstruction à la réalisation des rêves.
Je
n’omets pas de vous conseiller d'aller y voir, d'enrichir votre capacité à
avancer au quotidien, de comprendre comment vous utilisez la patience comme
curseur à ETRE. Seule la démesure est son ennemie.
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