Les enfants ont grandi, il y a sans doute plus d'humains morts que de vivants sur la Terre. On pourrait dans un rêve éveillé voir la végétation préhistorique infiniment plus luxuriante et colorée que celle d'aujourd'hui; ou alors songer à la noblesse perdue des chevaliers.
C'est peut-être
la paresse qui nous pousse à noircir le présent, la flemme de le changer. Ou
alors c'est le sentiment de la perte de son pouvoir d'agir, inéluctable pour l'handicapé
ou la personne dépendante, on peut ressentir le vertige d'avoir vécu la meilleure
partie de sa vie. On observe, depuis la crise sanitaire de façon accrue, la
voracité de ce sentiment d'impuissance et de nostalgie chez des jeunes gens.
Ils sont déjà assez vieux pour regretter le temps de la cour de récréation, des
gâteaux, des vacances, des copains. Ils pensent peut-être que les enfants sont
insouciants et qu'ils n'ont même pas besoin de s'inventer quelconque espoir,
heureux et béats. Mais l'insouciance n'a jamais existé. Au CP on regrette le
temps où l'on prenait le sein. On peut écrire sur ces sentiments, c'est une
bonne façon de ne pas leurs laisser toute la place.
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