Cyrano de Bergerac, comme il a coutume de se faire appeler, est un homme fat, irrévérencieux mais plein de flouze. Il pourrait se faire appeler le mal-aimé. Avare, prétentieux, intolérant. Tous les défauts du monde concentrés dans Cyrano.
Un soir d’été, soirée guindée, néons
multicolores éclairant le plan d’eau. Les cocktails coulent à flot. Cyrano se
prête le diminutif de Sir. Les gens le prennent pour un noble, un bourgeois, un
gars de la haute, qui va aligner les bouteilles. Gratis pour les convives, même
s’il faut se taper la compagnie de ce foutu friqué ! Du moins, c’est ce
qu’ils croient. Tout le monde prend sur soi pour boire à l’œil. Mais quand arrive
le moment de payer la note, Sir refuse de régler pour les autres. L’élan est
collectif et unanime, ils le jettent tous à l’eau, enfonçant sa tête à chaque
fois qu’il ressort et rétorque un « Non ! je ne paierai pas »
jusqu’à épuisement, jusqu’au moment où Sir à l’eau, émerge et raque. Cyrano
a payé mais les convives ne sont pas pour autant satisfaits. La vengeance, ils
la veulent. Veulerie se punit. Ils fustigent et préparent un traquenard, sur
les deux berges, ils dévissent les lames de bois et y conduisent le roi, pour
une ultime noyade. Ils l’acculent vers le point d’eau. Cyrano essaie d’esquiver
trois casseroles, six râteaux, deux berges et crac !
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