Le penseur de Rodin : Sa passion c’était la sculpture. Elle passait tous ses moments de loisirs dans les musées. A Paris, Camille était restée très longtemps devant Le Penseur de Rodin. Subjuguée. Elle, elle habitait dans l’Ain, à Bourg en Bresse. Elle se creusait la tête à essayer de comprendre comment on pouvait imposer à du marbre, de la pierre ! une courbure, des plis des rondeurs aussi fines. Quant au bronze, c’était le grand mystère. Ce qu’elle comprenait, c’était le plâtre, la terre glaise. Elle s’y essayait chez elle dans son jardin avec quelque bonheur. Assez fière de sa tête de Rhode, son cheval. Elle l’avait représenté avec le crin au vent, l’œil doux qu’il avait tout le temps ; c’était une brave et belle bête.
Pas comme cet imbécile de paon, insaisissable volatile trop difficile à
figer dans le plâtre. C’était une race particulière qui ne vit que dans le
département de l’Ain ; qui avait une certaine valeur mais qu’elle
détestait.
Elle détestait son « pédigrée » qui en faisait un
« noble ». Cher, cher…
Paon sœur de ronds d’Ain. C’était son nom. Il ne
faisait jamais la roue ! un être inutile. De plus il s’amusait à agacer
Rhode en lui mordillant sans cesse la queue : c’était bête ! une
bête, bête en somme !
Un jour elle entendit un long hennissement suivi d’un bruit sourd de
sabots.
Accourue les mains pleines de terre glaise, Camille trouva le corps
écrabouillé de l’oiseau aux pieds du cheval au regard fou. Voilà, trop, c’est
trop, n’est-ce pas ?
Poussé à bout l’équidé s’était vengé mais il était agité, incontrôlable,
ruant, le museau suant d’écume, interdisant toute approche.
Que devait faire Camille ?
En urgence elle appela à la rescousse le panseur de Rhode, hein !
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