1209 Les croisés descendent en hordes sur Béziers, pour le chevalier Gregorio, ne voulant pas participer à l’ost de Simon de Montfort, (qui pour s’enrichir voulait éradiquer les cathares,) cette route n’est que cris, des oh de désespoir et de tristesse devant ces corps nus, mous, sur lesquels les corbeaux s’accrochent comme sur une ile. Il serre sur son cœur la clé de son castel, peut-être n’est-il pas trop tard pour sauver ses serviteurs.
Arrivé enfin à Casseneuil, son
château, reconnaissable à la forme d’un parallépipède , offre à ses yeux un spectacle
indubitablement réconfortant.
Ses gens le reconnaissent, et le
salue tel un sauveur, tous ont peur et espèrent que leur seigneur et maitre va
pouvoir les protéger. Car si l’angoisse, est palpable, et prend à la gorge, la
terreur se lit dans les yeux des
manants ; le seigneur du castel doit les protéger, et être fidèle à sa réputation.
En effet, Sire Grégorio est connu
dans la région pour sa générosité, c’est un grand redresseur de torts, et sait « combattivement »
supprimer les difficultés et les injustices.
Il lui reste peu de jours pour
réunir les barons du Toulousain afin qu’anticonstitutionnellement, ils mettent
au point un système de défense. Mais tous ont fort à faire pour protéger les
villages alentours de leur fief, et éviter les pillages et autres crimes.
Il leur faut tenir moins de 40
jours, car après l’ost sera terminé, et chacun rentrera dans son logis, ceux
qui auront massacrés et pillés seront un peu plus riches……Béziers sera prise
par félonie, les gens trop crédules ont laissé entrer les loups dans la
bergerie….Les parfaits mourront sur le bucher, sans qu’on puisse faire
grand-chose pour empêcher cette tragédie.
Grégorio et le peu d’hommes
sachant combattre, appartenant à sa mesnie, sait que la bataille sera rude. Le
cœur déchiré par la terreur, il craint de ne pouvoir les sauver tous ; il
sait qu’il n’aura pas l’aide des templiers, qui refusent de prendre parti.
Alors Flore, la servante qui l’a
vu naitre, lui conseille d’aller dans la forêt chercher Miranda, la sorcière,
pour qu’elle les aide avec ses sortilèges : vieille, vilaine, édentée,
hirsute, elle vient à sa rencontre avec un hibou posé sur son épaule, ayant
bien écouté ce que lui demandait le seigneur, se met à gigoter, tourner sur elle-même,
et à psalmodier :
« Intermineralisinventiquestranarchophagipoesidanimzlierofragilus »
(n’oublions pas que dans cette partie du moyen âge, la superstition était
grande.)
Chacun sait, de nos jours, que cela n’a pas suffit, hélas ! Après
la folie meurtrière, contagieuse, dévastatrice, a succédé une période de
reconstruction, de dure labeur, nul gagnant, car les vies perdues n’ont pas de
prix. Mais la « secte » des cathares a disparu, et de nouveau, les
chrétiens paieront la dime au clergé.
Dégouté, désespéré après avoir vu ses amis, ses gens dépecés, les
femmes et les enfants massacrés, Gregorio, suivi par quelques « bons
hommes » décida d’aller à Rouen, où ayant une très grande maison, ils
purent se réfugier. Gregorio, riche par sa vie passée, acheta des maisons pour
tous ceux qu’il ne pouvait pas loger chez lui.
Les gens reconnaissants, prirent soin de lui, et par leur travail, il
put aussi se consacrer à la charge de Prévôt du Roi, que Philipe Auguste, lui
avait remis pour ses bons et loyaux services.
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