Le volet claque, bébé pleure, le réveil sonne. 6 heures. Ni une, ni deux, prêt partez, je saute du lit, je glisse hors du chausson, je me cogne la tête. Sonnée mais pas KO, nue je me fige. 2 secondes. Le volet claque, bébé pleure, je râle, je suis en retard ! Café avalé, dents brossées, mal coiffée. Je mets bébé dans l’auto, Leo, cartable sur le dos, Léa crie. Un feu vert, un autre feu vert, quelle chance ! Un piéton hurle, un klaxon de vélo, un frein crisse, je jette bébé à la crèche. Léa crie, arrête ! Tétine dans la bouche, doudou, bisous sur la joue, à ce soir Léa ! La cloche sonne, on est à temps, grille ouverte, travaille bien Léo ! Mission accomplie.
Etape 2, 8 heures, parking
complet, sous-sol N-2, ascenseur, bureau, ouf, à l’heure. La porte claque,
c’est le chef. Il crie, salle 7 tout de suite ! Alerte. En rouge, écrit en
gras, police 18. Tout le monde sur le pont ! Retour dans une heure !
je cours, elle court, nous courons, le couloir est étroit. Pas de pause, pas le
temps. Salut ! tu vas bien ? Pas de réponse, tout fuit. L’air pue,
Paul tousse, Jacques s’en va. C’est l’hiver, déjà la nuit ! Où sont les
clés ? Perdues dans mon sac. Dans ma poche. Contact. 2 rues, en bas, à
gauche, à droite, en panne. Allo Chéri ? recontact, moteur OK, Créche,
Ecole, Nounou. Bain, devoir, Léa Crie. J’ai faim ! Soupe et au lit. Câlin,
gros câlins. Tendres, langoureux, délicieux. Silence…
Indubitablement, nous nous
blottissons dans notre parallélépipède de rondeur gorgé de chaleur mêlant nos
odeurs aux parfums exhalant des couvertures fraichement délaissées. L’obscurité
camouffle, maquille ma fatigue extravagante, in-circonstancielle. L’embrasement
me surprend, l’enlacement se voudrait précipitamment.
Non, pas tout de suite,
attend ! Bébé pleure ! Léa crie ! La porte claque ! trop
tard…fin
Le sommeil engouffre lascivement
nos cauchemars et possiblement nos espérances, respirant spéculations et
phantasmes. Bercée d’illusions et de déceptions, l’inspiration crépusculaire
aspire à une journée nouvellement nocturne et ré-assainissante. L’énergie
thermodynamique de mon anatomie imparfaite transpire, libérant véhémence et
persévérance à d’autres émancipations indéterminées, autorisant une certaine
délivrance. L’affranchissement anticonstitutionnel, contradictoire,
déraisonnablement délectable, confortable, inconvenable. Accouplement de
contentement et de béatitude, mon empennage pantagruélique se développe dans
l’atmosphère sans dioxyde carboxylique, ramifiant mes espoirs confondus,
empoisonnant passivement les excroissances de mon encéphalogramme qui s’étire
courbaturé, asthéniquement. Le ‘vidangement’ déverse sa ‘poissitude’. La
majestuosité des oiseaux de mon paradis chantonnent leurs gazouillements
matinaux, …
J’ouvre un œil, l’aiguille
indique 9h45, aujourd’hui c’est dimanche.
Mon corps et mon esprit
m’appartiennent à nouveau après cette semaine difficile. Je suis à nouveau moi,
la mère heureuse de mes enfants, la femme aimante de mon mari, l’ingénieuse
accomplie, la sportive du dimanche. Une belle journée pour combler le trop des
jours passés en une douce bienveillance. Je rirais, je pleurerais peut-être
mais bien vivante dans la chaire qui me sied si bien. Mon costume, repassé
droitement dans l’armoire, attendra Lundi que sonne 6h.
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