vendredi 21 avril 2017

Le Baiser du Junky

Julie se calfeutre dans son duffle-coat lançant des regards hostiles aux junkies qui rôdent. Il est 1h du matin à la gare de Luxembourg, son bus Eurolines est annulé et il n'y a plus de train. Elle se fait aborder par les SDF qui n'ont pas l'habitude de partager leur nuit avec une jeune femme, elle quitte l'enceinte de la gare. Sur le parvis un vent glacial s'immisce dans son col. Un punk s'approche d'elle et lui propose de l'emmener dans un hôtel d'accueil, où elle sera au chaud. Julie refuse, le punk insiste, elle est acculée par cet homme qui visiblement ne connecte pas tous ses neurones et répète en boucle le même discours. Julie frissonne, elle pense de toutes ses forces au salut et prie pour qu'il vienne là, sur-le-champ. L'autre resserre le cercle autour d'elle et se fait pressant. Julie au contact physique de l'importun ferme les yeux et se trouve emportée par une main invisible et bonne qui l'extirpe de son duffle-coat, le punk embrassant l'habit sans s'apercevoir du vide à l'intérieur.

Julie se retrouve au fond d'une calèche en face du Comte de Grancey-Le-Château. Le regard intense, les lèvres brunes, l'élégance de sa stature fascinent la jeune femme qui sourit et s'installe confortablement, appréciant la douceur du velours, la fermeté de l'assise et la dureté de l'emprise du Comte. Chevauchée fluide, à-coups intenses et revigorants. Julie est envoûtée par le charme de la cavale, l'entrée par la porte cochère, la brillance des vitraux de la Chapelle, le bruit des chaînes du pont-levis qui se referme. Grancey-Le-Château a gardé son prestige Moyenâgeux. Julie impudique s'adonne au trouble que lui cause son hôte et rentre dans son jeu, déambulant les pieds nus sur la pierre, les mains soutenant un chandelier sur la tête, elle fait des pauses pour le plus grand plaisir du Comte, qui d'un claquement de doigts l'envoie sur les pistes gelées de sa station de ski préférée Orcières-Merlette; il l'a fait descendre les pistes en jupette. Julie s'extasie et reprend une dose que le junky lui tend. 

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