vendredi 29 janvier 2021

La couleur du vent

La couleur du vent donne le ton de cette journée maussade. Tout est fade et triste. C'est une journée à oublier, vite, parce que rien de bon ne s'y invite. Aucune lumière n'a réussi à crever les nuages et c'est mieux ainsi…Mars 53, la sexualité féminine n'existe que dans la littérature. Colette, Anaïs font découvrir à Rebecca des possibles interdits. Le plaisir assumé reste du côté des garçons qui adorent les filles qui ne disent pas non. COOL... COOL... t'es cool toi !!! L'heure de la pilule et du corps libéré non libéré. Elle l'apprend avec violence, à mordre ses lèvres jusqu'au sang ce jour de mars. Coincée entre le désir de sensualité, de musique des corps à corps et d'une société puritaine et sexiste. Elle affronte seule le choix de dire oui ou non à cette petite vie, là dans ses entrailles et qui veut s'épanouir. 

Il faut y aller c'est l'heure...Elle a failli crever, joues blêmes et cuisses engluées. Est-il possible d'oublier cette couture du ventre pour donner le change et avancer ?

Quelques années plus tard elle crie, devant, en première ligne de la manif pour que les violences faites aux femmes ne soient plus méprisées.

Le cauchemar revient souvent la réveiller de larmes. Les mots s'échappent et tentent de donner une autre couleur au vent la, la, la, cool, cool, Heure, devant, devant.

Nikita

Nikita est le nom du chien de mon voisin. Poil raide adepte des puces et petite langue soyeuse, barrière inutile à une haleine de chacal-Oreille dressée au moindre bruit, armé d'un courage fuyons si un doute.

Je n'ai jamais voulu de chien. Merci Nikita tu confirmes !

Il y a des tas de trucs comme cela, on n’y a jamais goûté mais on sait intuitivement qu'il ne faut pas essayer. La gelée de groseille pourrait me faire mal aux dents...le chocolat n'accepte plus les grains de noisette et la Ricotta n'en finit plus d'enfiler les mailles de belles pâtes fraiches.

N'y voyez aucune obsession, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. La vie éclabousse de coups d'épée dans l'eau, de petits rien qui la pimentent ou qui l'empoisonnent. 

La radio dégueule en boucle ses informations qui n'en finissent pas de nous inonder de questionnements inutiles. Ces ennemies du quotidien qui n 'en finissent pas d'en rajouter pour combler l'ignorance et l'ennui.

Le fond sonore est crispant, épuisant, lancinant, mortel ! Surtout aucun coupable, la responsabilité est un mot qui n'a plus cours. Ah ! Ah ! Ni engagé ni quitte ah !

1001 Nuits bel ouvrage

Les mille et une nuits sont à l'honneur aujourd’hui. Je me sens belle ce matin, le soleil me réchauffe sur ce bord de Seine où les passants ne sont pas pressés. Chaque étal de bouquiniste est prétexte à la flânerie, l'exploration, la rêverie. Parée d'une nouvelle robe verte et liserés dorés, taille suffisamment étroite pour être bien prise en main, j'attire le regard. 

La paume de la main effleure la douceur du tissage, de longs doigts fins s'approchent et caressent les incrustations, me feuillètent avec attention et insistance. Les pages chuchotent et sans attendre me voilà dans sa poche.

La démarche est légère, assurée, dansante. Je me sens bercée au chaud mais si vite oubliée. Jetée sur l'étagère de l'entrée je commence à regretter l'étal du bouquiniste, les courants d'air, les manipulations intrusives mais indispensables de mon dernier relieur et de sa presse qui m'ont rendu une deuxième jeunesse. Jeune homme ingrat, sachez que si « les milles et une nuits » est mon titre, mon édition est avant tout la promesse de plus de milles souvenirs. 

CLAP. Le couvercle se referme. Je suis un peu à l'étroit dans ce sac et j'ai la nausée dans cette voiture qui m'agresse de ses vibrations. J'aurais pu être en plus mauvaise compagnie ; Je suis assise sur un petit bouquin rouge et confortable. Pas de quoi tenir éveillée toute une nuit mais son titre me ravit « un été avec Beaudelaire » Tout un programme ! Je m'en détourne sans regret lorsque je réalise que je suis coiffée d'un « au bonheur des dames » du plus bel effet. Je fais la fière avec mon ZOLA, même si …. l'idylle est inutile. Moi avec mes textes composites je n'ai aucune chance avec ce descripteur, ce scrutateur pointilleux et réaliste.

Le voyage n'en finit pas de me secouer, je peux à peine m'étirer, tenter de faire l'intéressante pour que l'Emile me remarque, jusqu'à ce que le sac échoue violement sur le bas de l'escalier. Résultat ! L’Emile me tourne le dos et je me ferme comme une huitre. 

La chute est brutale mais la consolation est surprenante. Le jeune homme aux longues jambes et aux doigts si fins nous a choisi pour embellir son temps de repos dans cette modeste maison de vacances en bord de plage, l'Emile et l'huitre sous le bras. 

1001 nuits Rencontre culinaire

Elle vivait dans un monde imaginaire, rêvé, un monde des mille et une nuits. Petite, elle avait été émerveillée, transportée par les films que projetait le Palmarium à Tunis. Pour le prix d’une place, le dimanche matin, on y voyait deux films.

Alors, c’était « la lampe d’Aladin »,  « Shéhérazade »  »Ali baba et les 40 voleurs »  »mille et une nuits »  « Sinbad le marin ». Transportée, rêvant de tapis volants, de vizir, de musique envoutante, elle s’imaginait vivant dans un sérail, entourée de danseuses alanguies, de bain de lait d’ânesse et de pétales de roses.

En fait, maintenant, elle vivait seule dans un studio, avec Shéhérazade, sa chatte persane. Vêtue de voiles, de paillettes, de grelots aux chevilles, elle dansait devant la grande glace qu’elle avait fait installer sur un pan de mur, agrandissant considérablement la pièce. Elle aimait cuisiner et se complaisait dans les recettes orientales, les épices, les saveurs subtiles qu’elle mélangeait avec beaucoup de créativité et d’audace. Par exemple elle avait mis au point une recette singulière mixant : lait, mil, inouï !

 Mais, se désolait de ne pas pouvoir partager ces délices avec un compagnon ; non pas qu’elle attendait un quelconque sultan, non, elle était adulte maintenant, mais seule.

Alors, elle eut l’idée de mettre une petite annonce chez le marchand d’épices où elle allait souvent s’enivrer de vanille, de menthe, de cardamone et anis étoilé et tant d’autres. L’étal de ce marchand, un tunisien présentant, outre les odeurs, un tableau de toutes couleurs avec ses paniers débordant de poudres diverses.

Au bout d’une semaine, elle vit, écrit sur sa petite annonce, un numéro de téléphone et un petit mot :

           -   J’aime aussi partager des délices orientaux ; Je suis fin gourmet bien que mon aliment préféré soit les huîtres.

              Je suis l’Emile et une huître.  Appelez-moi !

Le penseur de Rodin

Le penseur de Rodin : Sa passion c’était la sculpture. Elle passait tous ses moments de loisirs dans les musées. A Paris, Camille était restée très longtemps devant Le Penseur de Rodin. Subjuguée. Elle, elle habitait dans l’Ain, à Bourg en Bresse. Elle se creusait la tête à essayer de comprendre comment on pouvait imposer à du marbre, de la pierre ! une courbure, des plis des rondeurs aussi fines. Quant au bronze, c’était le grand mystère. Ce qu’elle comprenait, c’était le plâtre, la terre glaise. Elle s’y essayait chez elle dans son jardin avec quelque bonheur. Assez fière de sa tête de Rhode, son cheval. Elle l’avait représenté avec le crin au vent, l’œil doux qu’il avait tout le temps ; c’était une brave et belle bête.

Pas comme cet imbécile de paon, insaisissable volatile trop difficile à figer dans le plâtre. C’était une race particulière qui ne vit que dans le département de l’Ain ; qui avait une certaine valeur mais qu’elle détestait.

Elle détestait son « pédigrée » qui en faisait un « noble ». Cher, cher…

Paon sœur de ronds d’Ain. C’était son nom. Il ne faisait jamais la roue ! un être inutile. De plus il s’amusait à agacer Rhode en lui mordillant sans cesse la queue : c’était bête ! une bête, bête en somme !

Un jour elle entendit un long hennissement suivi d’un bruit sourd de sabots.

Accourue les mains pleines de terre glaise, Camille trouva le corps écrabouillé de l’oiseau aux pieds du cheval au regard fou. Voilà, trop, c’est trop, n’est-ce pas ?

Poussé à bout l’équidé s’était vengé mais il était agité, incontrôlable, ruant, le museau suant d’écume, interdisant toute approche.

Que devait faire Camille ?

En urgence elle appela à la rescousse le panseur de Rhode, hein !

De prison en prison

"On va s'en sortir !" Pathétique et épique, l'injonction a sa fonction. C'est un cri et une invite, sortir du sort mauvais, du maussade vernis des circonstances, dans la balance des hasards plus qu'hasardeux, qui fracassent tant de carcasses et de barques, le voyage est maudit, c'est un yoga gaga. J'essaye de tenir, petite sœur, les nuages ont des tours de passe-passe. Le port d'une plage crasse, abandonnée, et nous voilà dans la démence maritime, ultime appel légitime à vivre, sans un auvent d’orties contre l'écume, salement salée, et la brutalité du soleil, lumière brûlante des cieux écrasants, joués sur la mer, nous avons des tons de vassaux face au suzerain ciel qui nous étreint. Tant de violences et de désirs mêlés entraînent, des haines et des plaintes. Faut la soif des coins superbes, pour péter sa vie, contre tant de chocs, foncer comme des perdus, pour durer. Comme va lent, sot et typé, le réfugié fuyant dans le boucan des embuscades. Atteindre une île à pâquerette, sera déjà une aura, un hareng saur, dans la folie des hallucinations, de faims, de soifs, de fatigues, et d'espérances oppressés. Insensés de l'Europe, on y court comme des antilopes, aux antipodes de la réalité opposée à nos désirs. Prisonnier d'un camp, dans la rétention humaine, on a de quoi, au cœur faire vœux de bonheurs, à Lampedusa on usera la lampe du front de FRONTEX, on aura des orages magnétiques et avec nos accords sympathiques, on va sans sortir...


Le bruit des glaçons

Le bruit des glaçons dans des verres colorés, a la consistance du son d'une cascade, loin de Djibouti et de la boutique des Djinns, à Saint Tropez, c'est d'autres tropiques qui abritent sans insolence, la foule perdue des errants, cieux moins primitifs cependant, que celui de l'as de pique des pays défaits. là sonne enfin, la finesse des boissons qui bourdonne le la des fins des lassitudes. Marcher dans la rue, dans la langueur des touristes, c'est autre chose que les fuites incessantes des marcheurs accablés, défaits depuis tant de temps, que le ciel bleu trop vu est une couleur de blessure. il faut des césures sans mesures, pour botter hors d'un pays, des natifs désolés, qui ont la joie cependant, de chercher ailleurs, des paradis désirés. Et si le chemin est une lamentable et épuisante épreuve, tant de gens bousculés ont des idées de bonheurs, qui les poussent, à faire le pèlerinage des espérances, à travers déserts, et mers, tant pis, le départ est un rempart à la désespérance. Mille morts et mille cruautés plus tard, plus loin que le golfe de Gascogne, il sera temps de trouver repos et forces dans un pays d'arbres et de villes, où vivent les fruits des gascons, ou des buissons et oiseaux donneront le ton : Le buis à aigles à sons...

1001 Nuits Errance

Mille et une nuits, à attendre un jour. Une nuit éparpillée, arpentée de fantômes gluants dans des cauchemars choquants. Attendre une aube sombre. Prisonnier d'un temps qui passe peu, impasse ou des peuples hagards cherchent une gare. Les nuits sont des lieux de tumulte, ou remuent, les mues de l'existence. Brille et luit au cœur, tout ce qui fuit la peur. Dérive des songes, pleins d'émotions virulentes, éponges vives, frappe l'esprit pris en sommeils creux.

Jours minorés par des réalités lancinantes et lassantes. La nuit fait pire, elle épuise les standards, hors radars, des angoisses existentielles. Faudrait la mer, loin des traits tristes des jours. Évasion de nuit, dans la plastique flottaison. Le désert avance par crevasse, grille puits et dunes. Faudrait voir la mer, dans l'éclat du jour. Sortir de la nocturne bousculade. Tenir la barque, loin des errances manifestes des effondrements. Prendre goût aux vagues, pour aller ailleurs, dans la langueur ténèbre de la lune, faux soleil, mescaline d'apaches dans les ranchs défoncés. Tourner le dos au sommeil agité, pour agir dans la démence d'une évasion, prendre l'horizon et la tangente. S'évader de Tanger, pour arranger un peu sa mine, dans le désarroi des vécus. Évacuer la vacuité des trop pleins. Partir des tropiques, pour l'utopie des heures meilleures. Renverser des temps et des temps, retourner des quintaux d'Histoires.

Vivre la révolution, et tant pis, si l'aube est celle des fusillades, au moins file là, une des bruits, une dernière fois et cette perle que Zappata, n'a pu attraper, patatras, n'empêche, je n'oublie pas L’Émile et l'huître...

 

dimanche 24 janvier 2021

1001 Nuits Voyage

Les Mille et une Nuits.

La Dune du Pilat s’échappe de ses ganivelles

Dans sa tête, la voilà partie

Parfums de rose, souffleurs d’épices

Et les portes de l’Orient

Dans son cœur, la voilà éprise

D’un Touareg, un homme bleu

D’un génie, enfoui dans sa lampe

Le sommeil, saisissant

Annihile l’espace-temps

File, droit devant,

Vers les nuits éternelles du Pôle,

Et d’étoiles cardinales aux Aurores Boréales,

Elle devient fille du Froid

L’ami des Inuits

Mais voilà

Son subconscient la pousse à la fuite

L’extirpe, avec une poigne de fer

Et la rend, nébuleuse,

Aux plages des côtes d’argent

Devant ses yeux qui crépitent

Nul homme bleu de la nuit

Nul chaman Inuit

Mais… Emile, et une huître.


1001 polar

Les 1001 Nuits. C’est dans cet établissement du Boulevard d’Athènes qu’Emile avait rendez-vous. Un hôtel miteux du quartier Malakoff. Ambiance Cour des miracles. L’entrée sombre et poussiéreuse laissait apparaître, au fond d’un étroit couloir, une petite femme voûtée qui semblait murmurer. Emile s’approcha tout doucement, prudent comme un chat, jetant des regards furtifs autour et derrière lui. « L’ennemi est une huître, l’ennemi est une huître, l’ennemi est une huître », psalmodiait la vieille, assise au comptoir d’accueil, dos au tableau de clefs des 15 taudis que renfermaient cet hôtel à l’odeur nauséabonde. Ici, ça puait la mort. La vieille qui semblait folle ne leva même pas la tête. Elle poursuivait sa litanie le regard dans le vide. Emile comprit trop bien le message. Il attrapa les clefs de la chambre 15 et monta à grandes enjambées au troisième étage. Il ouvrit la porte. Trop tard… Yoesf Cohen agent du Mossad dit « l’huître » était pendu au plafond. L’agent Emile Gratssi grimpa sur une chaise et fourra sa main dans la poche arrière du jean du maccabé. C’était prévu comme ça. Il en sortit un message et su qu’il était grillé. Voilà ce qui était écrit : « l’Emile est une huître ».

Cyrano de Bergerac

 Cyrano de Bergerac, comme il a coutume de se faire appeler, est un homme fat, irrévérencieux mais plein de flouze. Il pourrait se faire appeler le mal-aimé. Avare, prétentieux, intolérant. Tous les défauts du monde concentrés dans Cyrano.

Un soir d’été, soirée guindée, néons multicolores éclairant le plan d’eau. Les cocktails coulent à flot. Cyrano se prête le diminutif de Sir. Les gens le prennent pour un noble, un bourgeois, un gars de la haute, qui va aligner les bouteilles. Gratis pour les convives, même s’il faut se taper la compagnie de ce foutu friqué ! Du moins, c’est ce qu’ils croient. Tout le monde prend sur soi pour boire à l’œil. Mais quand arrive le moment de payer la note, Sir refuse de régler pour les autres. L’élan est collectif et unanime, ils le jettent tous à l’eau, enfonçant sa tête à chaque fois qu’il ressort et rétorque un « Non ! je ne paierai pas » jusqu’à épuisement, jusqu’au moment où Sir à l’eau, émerge et raque. Cyrano a payé mais les convives ne sont pas pour autant satisfaits. La vengeance, ils la veulent. Veulerie se punit. Ils fustigent et préparent un traquenard, sur les deux berges, ils dévissent les lames de bois et y conduisent le roi, pour une ultime noyade. Ils l’acculent vers le point d’eau. Cyrano essaie d’esquiver trois casseroles, six râteaux, deux berges et crac !

samedi 23 janvier 2021

L'encre de tes yeux

L’encre de tes yeux, Jupiter, attise ma flamme

J’ai chevauché monts et montures

Âpres, rudes chemins parcourus, pour conquérir ton cœur

J’ai tout consumé de nos ébats

Ils m’ont paru longs, épuisants, enivrants

Je ne sais plus combien, comment, où, c’était quel endroit déjà ?

Je me revois en rut, toi Berger moi Taureau, moi Abeille, toi Groseille à maquereau

Toi pieuvre, moi Arlequin

Autant de jeux, de lieux différents, l’un contre six lieux.

Je n’avais pas de répit, métamorphose de l’amour,

je suis riche de toi, lourd de ton don de toi,

Je suis un poids de bonheur, une enclume heureuse, je meurs.

Jupiter, je suis à présent l’ancre de tes cieux.

1001 nuits sortie au cinéma

"Les Milles et une Nuits : deux places s'il vous plaît". Retrouver les salles obscures quel bonheur! Elles m'ont tellement manqué. Ces fauteuils rouges confortables, cette ambiance feutrée, ces grands écrans, les popcorns à volonté, les gens qui chuchotent doucement, en pensant que l'on ne les entend pas. Quand  ma meilleur amie, Camille, m'a proposée d'aller au ciné ; j'ai dis oui sans même connaître le film. Je lui fais confiance, elle a toujours eu bon goût. On arrive dans la salle. On est dans les premières  et  on s' installe au milieu pour être bien face à l’écran. Au fur et à mesure, la salle se remplit, les lumières s’éteignent  et les publicités et bandes annonces de film défilent, une retient notre attention : une comédie déjantée un nerf deux famines ce sera notre prochain film, c'est sûr !

Camille et moi ne nous sommes pas vus depuis deux mois. Nous faisions des skypes bien sûr mais ce n'est pas pareil, cette fois notre vie sociale a belle et bien repris et ça fait du bien !  On s'est connu au lycée et on ne s'est plus jamais quittées elle est devenue avocate et moi flic à la criminelle. Il nous arrive parfois de se retrouver sur des affaires elle défend des criminels que l'on arrête. Mais cela n'a jamais altérer notre amitié. 

Bon, ça y est, le film commence, la salle se tait. Premier plan : un bateau en pleine tempête pendant une  dizaine de minutes, qui, je dois bien l'avouer nous intrigue quelques peu… Deuxième plan : des pêcheurs installant leur étal dans un charmant port de pêche que l'on imagine en Bretagne.

Et là, le doute s'installe vraiment entre Camille et moi… et d'un coup nos regards se croisent et un fou rire  incontrôlable s’empare de nous,  Camille entre deux gloussements tente de me dire que l'on s'est trompé de salle ! On est en train de regarder un reportage sur un célère ostréiculteur « L'Emile et une huître ».

1001 nuits en prose

Les mille et une nuit se reflètent dans les eaux étoilées de la baie d’Arcachon

Petit clapot contre le branchage flottant

Douceur salée caresse les berges des pêcheurs

La marée est haute et le ciel s’éclaircit

L’aube apporte ses tons rosés et jaune

Le froissement d’ailes des oiseaux qui viennent picorer le millet inouï

La splendeur du matin aux airs incertains

L’eau se retire, soulevant le jupon impudique du fonds marin

La nacre des coquillages et le phosphorescent des algues

Un pied cependant coincé entre deux rochers

Un corps malheureux lesté et pesant

Une gourmandise assassine dévoilée par le vent

Arbitre la destinée celle de L’Emile et une huître