dimanche 29 mai 2022

En plein travaux - SLAM

Des travaux, des marteaux, des piqueurs, des empoisonneurs.

Je veux passer, mais je peux pas, j'y vais quand même mais je peux toujours pas.

C'est bouché, j'avais pas vu, je force la voie.

Il n'entend pas. Le bruit s'accroît, j'ai besoin d'un porte-voix.

J'en peux plus de cette vie-là, chaque fois ça tombe sur moi.

J'ai toujours la main de Fatima avec moi, mais ça ne m'aide pas.

D'autres arrivent derrière moi, le monde s'accumule et qu'est ce qui se passe si je recule ?

On est coincé, on s'est emprisonné sans réfléchir, sans calcul.

Le chef de chantier arrive, agacé d'avoir été sorti de sa bulle.

Je suis le premier du rang des tubercules. C'est pour ma pomme, les aboiements, les gestes ridicules.

J’ai beau montré que j’y peux rien, que tout le monde m’accule.

Il n’en a rien à cirer et joue des mandibules.

J’ai beau crier, pousser des pieds, je prends un coup dans la vésicule.

Je n'en peux plus de cette vie-là, chaque fois ça tombe sur moi.

La civière, le tocsin, les râleurs, tout à la fois.

C'est parti pour une virée derrière une baie vitrée,

J'ai fini à l'hôpital et du haut de mon lit, alitée,

Je surplombe moribonde la place des Vosges en plein travaux, c'est le comble !

 

grincheux genou gauche

 Guy gribouille grenouilles, gargouilles, gorilles.

Grands garçons guillerets gravent gaiement gonds, grillages, gratuitement.

Grabuges ! Algorithmes gazeux grondent gamins grognons, gavroches, genoux gris.

Agiles Angelots règnent allègrement, feignant agressivité, regardant Aglaé, galvanisée,  agir gredinement, agaçant Guy, aspergeant Gaëtan. 

Goûter gardé gentiment gagne garçons, garnements. Grignoter goulument garantit agitation désobligée.

Rageux gosses grelottant dégagent dédaigneux Gripsous.

Guinguette, gâteux engoncés, gaminerie dégoûtante, Grand Gargamelle. Rigolo Géronimo !

 

 

Il est tard (M)

Le ciel perd sens, quand vient le soir, dépravant et navrant, plus d'avant, que de l'après, de l'à peu prés, pour peupler, les pensées que j'ai, dans des jets de peurs. Les abeilles n'ont que du fiel, et les souvenirs, sont des soubresauts, de sottises. Les corneilles du square sont des squales silencieux, cessant leur envolées. Le soleil perdu n'atteint plus le zénith, c'est un zeste de bougie, qui noircit en un instant. Les gens du coin, figurent de pâlots passants, narrant des histoires tristes, dans leur pas lent. Les cœurs n'ont plus de sœurs, et les cieux sont partis. Les nuages ont des airs d'anges déchus, les trottoirs traînent des chants de ruisseau, la terre n'a plus de beauté antique, juste des nuées de poussières. La courtoisie n'a plus de lettre, et la noblesse n'est qu'un blason de sensations blasées. Le tournoi des chevaliers est fini, depuis grandes lurettes, les troubadours chagrinent place des fontaines. Nul ne cueille la fleur blanche et jaune, ça détonne en saison sèche, la foule n'a que la raison pour pousser dans la haine, la ronde des idiots, continue sa fougue, dans une drogue d'exaltations.

G Ginette

 « Grosse galette », Grégoire gavait Ginette, garce ingénue, grossièrement.

« Gros gogo, gare au gorille», s’égosillait Ginette gênée, gorgée de graines grasses et de germes grattant sa gorge, gironde, galvanisée…

Grégoire, gaiement, gardait son geste généreux, garantissant l’agonie à Ginette.

samedi 28 mai 2022

Orage (sans TO)

 Le crépuscule s’achève quand le ciel s’embrase d’éclairs. Je me sens mal, surpris face à l’arrivée de l’averse ainsi éclairée dans ce cadre de fin de paix.

Il y a des cercles de lumière dans le ciel, un arbre se plie pressé par un air démesuré qui se déplace dans un excès de vie débridée. J’ai peur… que vais-je devenir ?

Déluge (P O)

Accablé, la tête entravée par ma casquette vissée qui déverse tant et tant d’eau sur ma veste en cuir délavée, mes chaussures fines, deux enclumes. Chaque avancée est une tannée ; Mes yeux tirés s'écarquillent et cherchent la lumière dans cette nuit visqueuse, affreuse, venteuse, balayant les âmes des hêtres et des frênes sans ménagement. Amen, Inch Allah, Namaste, aucun élan religieux ne vient m'aider. J'ai beau crier, aucun abri dans le champ de vue. Réduit, refuge, rien ; rien ne vient. Je me suis restreint à ce malheur, de l'eau jusque dans la carcasse, je me mets sur le ventre, à même la terre argileuse, et avale l’air et la glaise qui se réchauffe entre mes dents. J'attends la fin du déluge.

Santé (lipogramme T)

Je ne sais par où commencer dans ce domaine qui nous donne à parler du bien et du mal pour ce qui concerne nos corps, nos humeurs, nos âmes…

En ce qui me concerne, je me suis considéré comme bien dans mon corps dans l’ensemble de ma vie, mais depuis l’arrivée de ma décennie en cours, la sixième, je commence à vivre des jours avec quelques menus bobos ou gênes. Cela me pénalise peu ou prou dans ma façon de vivre ou dans les menus bonheurs que j’y approchais jadis.

Enfin, pour l’avenir, j’aimerai découvrir des moyens agréables de mener une vie normale sans accorder à cela une prépondérance démesurée.

Sans Paix (lipogramme P)

Courir, la tête comme un ballon, aucun recoin n'est accessible. Mon cerveau bouillonne et ne me donne aucun moment de recueillement. Se ressaisir quand tout est noir, gris, mouillé, inaudible, même mon sang se fait la malle et dévale mes artères à gros bouillons. J'ai le teint rouge, les bras rouges, le ventre rouge, le cœur froid et l'âme aux enfers. Courir c'est s’aérer, chercher du frais ; du froid ; du bon ; du bien. Redescendre à une chaleur ambiante, constante, reconnaissable.

Ecrevisse à roulettes, des badauds s’écartent devant moi, la cavalerie montée derrière moi me talonne ; J'ai renversé un gamin dans ma course ce qui me crée davantage de stress. Au secours ! à l'aide ! Je vais m'arrêter, calmer le jeu mais une force invisible me malmène et ronge mes sens. Avaler de l'air, de l'eau, du sucre, du lait, des calmants, de la verveine au tilleul menthe. Un bon valium ; de l'oxygène et mes globules blancs auraient le vent dans le dos. Vite m'arrêter et sans bouger, retrouver le calme.

La Belle & La Bête chez L'Esthéticienne

 -   Si, ma bête ! Je n'en peux plus de tes poils 

  Tu vois la Belle, je suis ici pour essayer de m’améliorer.

-        -    Je connais ta ruse, tu vas manigancer un jeu de séduction avec l’esthéticienne pour échapper à ton sort.

-         - Tu lis admirablement bien dans mes yeux, mais tu peux comprendre que j’ai besoin de tenter ma chance.

-         -  Scélérat ! tu oses me provoquer ! Dans quelques minutes, tu riras moins. Regarde ce qui t'attend. Laisse-toi faire ! Je te prends juste une touffe sur ta joue.

-         -  Aie, tu me fais mal ! Tu exagères, c’était juste une boutade ; l’esthéticienne c’est un entrainement avant de tenter ma chance auprès de toi… Mais maintenant, que faire ?

-         -   Grrr…. T'es bien trop mielleux pour une bête. Tu n'es qu'un chaton !  Un douillet ! Miaule encore et je te pique. Je veux t'entendre rugir !

-          - Tu me connais mal, un chaton moi ? Tu veux me voir rugir… mais dans ce cas, ne t’étonne pas si tu as très bientôt le corps couvert de griffes !

-         -  Un plan SM ? Tu t'améliores…. Bon, ben en plus de l’épilation, on va faire la manucure…

-         -  Oh, je n’y avais pas pensé ! Je croyais que tu penchais pour le lion au naturel. Mais si tu préfères la sophistication, je commande tout de suite le plan « Spécial tranchant ».

-          - Miaou, miaou ! Tu vas pas faire de mal à ta petite chatte ! Déjà recouvre un aspect à peu près humain pour m’emmener au restaurant et au spectacle. On verra plus tard pour le grand jeu !

-          - Bon, finalement ma première idée était la bonne : me faire beau et venir sur ton terrain pour courir le « tout Marseille » avec toi. On verra plus tard pour le retour au naturel…