vendredi 21 avril 2017

Un cycliste à Paris

C'est l'été à Paris depuis le petit balcon de mon 17m2 rue de Tocqueville, j'aperçois le périphérique qui sépare la ville lumière de Levallois et des gens qui y votent. Mon Dieu qu'il fait chaud. Taillo! Je prends mon vélo et je file me mettre au frais dans le parc le plus proche, j'arrive au parc Monceau, pas de doute c'est le plus beau, le plus chic, mais il faut sans cesse éviter les joggeuses maladroites et les poussettes de course. Trop petit, pas fait pour les vélos, je décide d'aller jusqu'au bois de Boulogne. Il est 19h, je file, je file entre les voitures, double les livreurs, zigzague avec souplesse, crachant mes poumons à chaque feu rouge. Oui, je respecte les feux rouges. Question de survie en cette jungle urbaine frénétique. J'aperçois le bois enfin, je fais un tour d'hippodrome et double le peloton de cyclistes semi-pro avec un air détaché comme pour me prouver que je peux le faire puis je lance mon VTT sur cette terre où les essayeurs de Decathlon l'ont probablement testé. Il est à son aise, je fonce entre les arbres dans ses petits sillons de terre meuble, esquivant les joggeurs, les poussettes de cross à grosses roues et freins à disques et freinant au passage des joggeuses lookées de la capitale. Ola! Je n'aurais pas dû me retourner, les lapins courent partout et me coupent la route. La nuit tombe. On dirait qu'ils courent à la dernière caisse ouverte avant la fermeture du magasin. Sur le boulevard qui traverse cet écrin de verdure, un bus RATP s'immobilise soudain, mon souffle se bloque, mes mains se crispent sur les freins, la décélération plaque mes yeux contre le verre de mes lunettes et ma langue se jette hors de ma bouche, j'observe, le nerf optique encore chaud, une créature mélangeant maladroitement l'avant-centre Chabal avec une meneuse de revue du Moulin Rouge qui descend du bus. Je détourne le regard pour ne pas perdre connaissance et décide de fuir à grands coups de pédales. 

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