dimanche 18 octobre 2020

Larguer les amarres

Elle hisse la grand-voile,
Sous le regard des étoiles.
Arrosée par l’écume,
Elle regrette le bitume.


Quelle idée fantastique, encore une !

Ce voyage chaotique, sous la lune.

Si elle avait confronté sa maquerelle

Lorsqu’elle jouait encore à la marelle

Elle ne sortirait pas sans cesse du sentier

Et se construirait son terrier.


Mais encore et toujours,

Elle met à l’épreuve sa patience,

Elle cherche à connaître son essence,

Et renaître en plein jour.


Elle en connaît une flopée

De maudites mélopées,

Qui l'entraîne sur les routes 

Pour effacer ses doutes.


Et le soir, telle une araignée

Elle déconstruit sa toile,

Pour se sentir comme épilée,

Nue, et douce, à poil !


Et elle hisse la grand-voile.


Souvenir d’un coin de rue

Il était une fois une maquerelle qui tenait le pavé du côté de la rue des étoiles. Chaque jour, elle observait tout son petit monde. Et chaque nuit, elle tenait ses comptes immondes.

Le temps, c’est de l’argent, et des gens. Comme elle dénombrait ses liasses de billets, elle regardait, avec avidité, les passants qui, à chaque heure du jour, étaient différents. Ils défilaient, ils s’écoulaient.

 

Le matin, en sirotant son café, elle observait le voisin. Un homme frêle et charmant, qui ne devait pas manquer d’amant et qui entretenait une liaison platonique, avec une bouteille en plastique.


Mais son heure préférée, c’était celle du goûter. Les enfants excités, s’amusaient à épiler toutes les petites bêtes qui passaient. Un scarabée, une araignée, le gâteau à la bouche et les genoux dans les graviers.

La maquerelle riait de cette cruauté, et se sentait moins esseulée.


Joyeux Macchabée

 La nuit tombe en mélopée, sur le cimetière, enveloppé de brumes. Il fait un temps à attraper un rhume, une flopée de gens sont déjà décédée ; ils sont sortis du sentier pour rentrer dans le terrier. Un voile de nuage cache les étoiles. Les enterrements se succèdent avec un succès dément ; on meurt à qui mieux mieux. Le temps est pluvieux. Une araignée, sous une pierre est au sec. La pluie sur le bitume fait comme une écume. L'araignée glabre, comme épilée, file son bon coton ; sa patience est l'essence de sa vie. Des enfants joue à la marelle dans une flaque, ce qui a le don, de donner à leur mère, une colère de mère maquerelle ; le père, tout juste enterré dans le coin, reste coi. Le tonnerre, fait un son chaotique, venant de loin, précédé d'un éclair fantastique.


vendredi 16 octobre 2020

Grandir ou Larguer les amarres

Quand, repue d'innocence, tu choisiras d'autres sentiers
Les sangs battus par la vigueur de l'âge
Lasse de ce que l'on connaît
Des biens penseurs, du bon paraître
Tu t'abandonneras, nue de corps et d'âme
Au mille visages du plus complet des stupres
Quand, loin derrière la barrière de corail
Ou ne subsiste pas même d'écume
La peau limée par les caresses des Autres
Tu chercheras jusqu'à ton nom.
Funambule, à l'étoile suspendue
Sauras-tu gagner la berge?
Renier tes saints, et tes maquerelles,
Te souviendras-tu du chemin, du préau,
Des craies blanches et des marelles?

Le rituel

Du lundi au vendredi
De novembre à février
C'est toujours le même merdier
Avec cette putain de pluie
Réveil 6h
Petit dej express
Je saute dans mes bottes
Et au boulot !
Regarder en l'air l'écume des nuages
Sur le chemin de l'école (pas de la plage)
A mon arrivée, café brûlant
En observant la pluie dégouliner sur les carreaux gluants
Puis agripper le râteau
Et commencer à déblayer
La cour qui bientôt
Sera remplie de marmots
8h
Arrivée des chieurs
8h30 déjà affairée à frotter
Les traces de boue qu'ils ont laissées
9h première pause cigarette
Sous le ciel grisé
Promis demain j'arrête

Bestiaire de Claire

 Rideau de pluie qui frappe la mer en furie, l’eau gagne le port et verse sur le bitume son trop-plein, son chagrin, son bouillon d’œufs pourris. Un port cradingue qui vomit du fuel, des maquereaux éventrés, de la bile de damnés. Je fuis cette ambiance, je fuis.

La kermesse, le pèse, le bruit, je sombre dans les youyous, les « et c’est parti ! » nasillards des micros, les grelots fous des manèges. Un chien me lèche la couenne et me tend un billet pour la maison du rire. Je piaffe face au piaf qui me pique de son bec mon flouze. Sous ma braguette, un scarabée s’est emmêlé et je suis sensée m’amuser. C’est ce gredin de guenon qui m’apporte un gobelet, de la bière aux relents d’alcool de Pantone. Je me brûle le gosier et perds tout mon duvet. J’ai fini, j’ai fait mouche, devant la frimousse du varan édenté. Ouf !

Mireille et la Grotte magique

Au détour de ce sentier
Aride, hostile, chaotique
Comme une brèche fantastique
Tu trouveras un terrier.
Mis à mal, comme ta patience
Tout chatouillé d'araignées
Sur ton crâne épilé
Enivré par mille essences
Tu trouveras, derrière un voile
Une ou deux danseuses étoile
Au son clair d'une mélopée
Elles sembleront une flopée
Une petite, sur le bitume
Jouera seule à la marelle
Mais à l'approche de la maquerelle
Se dissipera en écume


La Fête des animaux

En sortant du terrier
J'ai suivi le sentier
Le fond de l'air était doux
Les étoiles se miraient sur le bitume
Les voiles glissaient sur l'écume
Glacée par tant de sérénité
J'ai pris mes jambes à mon cou
Suivant une douce mélopée
Je découvre une fête foraine de quartier
Avec des badauds par floppée
Quelle ambiance fantastique !
La fête battait son plein
Dans une atmosphère chaotique
A gauche une maquerelle jouait à la marelle
Plus loin un kangourou gourou professait des âneries
Sur la droite le curé jonglait avec des balles enflammées
Pendant qu'un chat balèze faisait du trapèze
A la buvette le barman perdait patience
Un farceur avait remplacé sa bière par de l'essence
Et enfin je découvris
Ce qui par-dessus tout me surpris
Une araignée en train de s'épiler


Evasion vers la plénitude

Argile, caillou, cafard, je sors de mon terrier.
Tête de belette en fête, je suis le sentier, 
Qui mène du bitume à l’écume,
Pour un bain d’hiver sous les étoiles,
Sans la moindre pudeur pour mes poils, je lève le voile.
J’ai huit lieux d’araignées,
Qui mattent mes pattes épilées.
Ce sont mes quatre maquerelles,
Qui sautent cloche-pied et font des ricochets, comme à la marelle.
Sauf que c’est moi qui suis au ciel et sous les coups de pierres en floppée, 
Je laisse geindre ma mélopée.
Un Zodiac passe, je propose une passe pour payer l’essence, 
Mes maquerelles perdent patience, 
Et me voient m’éloigner dans une course chaotique. 
Mon dernier client sera mon héros fantastique.