vendredi 3 mai 2019

Identité Spirituelle


Miroir, oh mon miroir, qui est la plus belle ?
Sûrement pas moi !
Un front grand et large ; des pommettes hautes ; deux narines larges et béantes ; une bouche fine et plate mais rieuse : des yeux ronds, sans cils. Ah, un point positif : un ovale parfait avec la peau tendue, c’est-à-dire sans ride, ce qui n’est pas fait pour me déplaire.
Si je dis que ça n’est pas pour me déplaire, c’est qu’en vieillissant la peau se ride et, il n’y a plus moyen de se souvenir comment on était « avant ». Il faut en faire son deuil : c’est dur !
Heureusement, les années passant se chargent peu à peu d’une recherche spirituelle intense, due à mon avis à l’imminence de la fin.
Où va-t-on ? Que devient-on ?
Quand on n’a pas de croyance intrinsèque, la quête d’une force supérieure s’égaille un peu partout : est-ce Dieu, l’architecte de l’univers ? Bouddha ? Yahvé ? ou Allah ?
En fait, on essaie de peser, mesurer, ce que chacun offre comme « au-delà ».
La réincarnation m’a souvent tentée : je m’imagine très bien en gros matou dormeur ne cédant à personne son moelleux coussin…Mais si je me retrouve en chat errant que les enfants poursuivent pour le brûler ou pour lui crever les yeux ? Et si je me réincarne en femme, toujours une femme mais plus laide ou plus pauvre ? Non, il n’y a aucune certitude, alors c’est trop risqué. Le purgatoire, l’enfer, le paradis ? Avec la chance que j’ai, je risque de me retrouver en enfer, à la limite au purgatoire ; Et là je dis non !
Je pourrai y rencontrer des tas de gens que la fin de ma vie m’eut permis de ne plus voir, enfin !
Alors ? Me retrouver en un lieu où je pourrai côtoyer tous ces fous recherchant désespérément les mille vierges promises ? Ah non alors …
Peut-être choisirai-je, non pas un, mais cent dieux, comme le soleil, la terre, la pacha mamma des Péruviens, le vin, la fécondité ?
Oui, c’est pas mal ça : on retourne à la terre en poussière…Mais où donc ai-je déjà entendu cela ? Je cherche…
Tout à coup, alors que j’étais assise sur mon canapé, une lumière intense m’aveugle et une voix grave et profonde s’impose :
- Tu cherches où tu as entendu ça ?  Traitre, Renégate ! As-tu oublié ton enfance, ton éducation, ta profession de foi ? Tu dois bien avoir encore quelques photos de ce beau jour-là, avec ta belle robe blanche, le diadème et l’aumônière. Tu as oublié que tes parents t’ont baptisée dans la sainte foi du seigneur ? qu’ils t’ont fait parcourir toutes les étapes menant à la sainte Trinité ?
- Ben, si, je m’en souviens, mais, à vrai dire, ça ne me convient pas vraiment. Et puis on ne m’a pas demandé mon avis…
-Mais, dit la voix, ce lien et ces sacrements te lient à jamais ; tu ne peux t’en défaire, jamais.
-Ah bon…
-Tu as pêché gravement. Et pour cela tu ne pourras accéder à la droite de Dieu. Ton sort est définitif : tu iras en enfer pour l’éternité !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire