Un visage sombre et ridé. Qui es-tu derrière ce masque ? Cette
façade noire déforme ton visage, assombrit tes traits, cache tes yeux, ton
visage n'est plus qu'un triste voile, qui s'affaisse. Ce reflet de moi-même
dans ce miroir teinté minuscule n'est pas celui que je veux montrer. Mais qui
suis-je au fond ? J'ai perdu mon identité, je suis un vagabond qui erre dans
les rues, qui vit au jour le jour. Les gens me regardent avec curiosité, je
leur dis « J'ai perdu ma carte d'identité, pouvez-vous m'aider à la
retrouver ? » Mais personne ne répond...
Un jour, une dame d'un certain âge, comme venu de nulle part,
s'approche de moi et m'interpelle :
« - J'ai trouvé cette carte d'identité, n'est-elle pas à vous ? »
Je la regarde tout souriant « ça doit être la mienne, sûrement !
»
Je me reconnais sur la photo, j'ai peut-être quelques années de moins,
les traits moins tirés.
J'ai de nouveau un nom, un prénom, une date et lieu de naissance, je
suis enfin quelqu'un !
Voilà quelques années maintenant que j'ai repris ma vie en main, je
travaille dans une grande entreprise, et je suis heureux, enfin jusqu’à ce 18
septembre 1995, où tout à basculer.
Il est 6h58, j'ouvre tout doucement les yeux, il fait encore nuit
dehors quand soudain un vacarme inimaginable venant de mon entrée me fait
bondir de mon lit :
« Police ! Police ! Levez-vous, vous êtes en état d'arrestation pour
trafic de drogue ! »
Et me voilà menottes au poignet, en slip ! « mais qu'est-ce qui se
passe ? Qu'est-ce que j'ai fait !
Je veux un avocat ! »
Dans un moment de bonté, les flics me laissent m'habiller et
m'embarquent au commissariat, où je vais être sévèrement cuisiné.
Un homme d'une cinquante d'années, légèrement dégarni entre dans la
salle d’interrogatoire sombre et lugubre « Commissaire Baldaquin, alors tu n'as
rien à nous dire Antonio Vargas ? ça fait dix ans qu'on te cherche et je
t'ai coffré ! « mais je comprend pas » dis je terrifié.
« Ah tu comprends pas, tu te fous de moi ! Tu es le plus gros narco
trafiquant de la région, la mémoire te revient ! »
Mon dieu si j'avais su je serais resté vagabond mais en liberté.
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