Il y a trois cent quarante-huit
ans, six mois et dix-neuf jours que les parisiens s’éveillèrent au bruit de
l’énorme et insatiable « camion–peine », effectuant le même trajet
méticuleusement, passant en revue chaque fenêtre, chaque porche, chaque porte
d’entrée, à l’aide de son bras de cuivre coiffé d’une pupille lumineuse avide
de trouver et d’aspirer la moindre émotion de bonheur, de joie, de bien-être ou
même de tristesse qu’il pourrait croiser…
Faisant feu de tout bois le « camion-peine »
n’hésite pas à vider de sa consistance émotionnelle tout être vivant, chats,
pigeons, rats afin d’assurer qu’aucun être doué de vie ne puisse penser,
construire et réfléchir, tout cela dans le but d’éviter toute rébellion, tout
plan de survie et de sauvegarde. L’extraction est rapide, un grand flash précis
comme un laser, tuant dans l’œuf tout amorce d’espoir.
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